La review

DAGOBA + GOROD + ANANTA
Rock School Barbey - Bordeaux (33)
24/11/2010


Review rédigée par Maria


Glaglagla… Je suis à la bourre !!!
"Bonsoir, y aurait-il une invitation au nom de Maria Marie…
Oui en effet…
Nan c’est vrai ? (Gros blanc compréhensible après coup)
Euh on dirait que ça te surprend…
Oui, certains vous promettent tellement de choses…"

Ca s’est fait, au passage, merci à mon contact. Personne au bar ni à l’espace fumeurs, c’est très bon signe, on s’ennuie pas. A l’entrée, on m’informe que GOROD a commencé depuis un petit moment. Bouchons d’oreilles, OK. Allez, poussons la porte de l’enfer… Il y a trois groupes à l’affiche de cette grosse soirée metal à Barbey : ANANTA, GOROD et DAGOBA. J’ai loupé la perf’ des gars de Montpellier. Mea Maxima Culpa. Mini topo pour me rattraper, trio aux influences Soilwork, efficace et dynamique, dont on peut retrouver les meilleurs titres sur leur premier opus "In Media Res".

J’essaie de me frayer un chemin dans un public dense et headbanguant. J’avoue, je suis venue pour GOROD, non pas par chauvinisme Bordelais, bon d’accord, si un peu, GOROD en terre promise et conquise. Eh bien non ça ne s’endort pas sur ses lauriers de groupe phare de la scène Bordelaise metal. J’ai eu l’occasion de les découvrir lors d’un concert organisé à Bordeaux et j’ai été conquise d’abord par le chant. Certes, le chant ne fait bien sûr pas tout, émotions et sensations passent aussi pour les instruments mais là, la rage, la déchirure, l’honnêteté et le "sans retenue" offerts par notre performer sont vraiment surprenants. Et dire qu’il ne se satisfait pas de ça, je suis entièrement pour qu’un artiste se pousse au maximum mais bon, à un moment, un peu d’autosatisfaction serait bienvenue. Surtout que c’est, à mon humble avis, mérité. L’intensité et la générosité sont là comme sur "Chronicle For The Stone Age". Le chanteur et ses musiciens donnent tout, à l’image du guitariste Mat, yeux fermés, en transe, béat, grattant de façon passionnée son instrument (périlleuse image…) partageant son plaisir d’être là, se mettant à nu émotionnellement. Un petit mot sur Nico, le nouveau gratteux du groupe dont c’était le premier live avec GOROD. Technique impeccable, scéniquement un peu effacé mais cela peut largement se comprendre compte tenu du dépucelage Gorodien qu’il est en train de subir. Il s’applique, souffre mais il s’en sort avec tous les honneurs et des encouragements fournis de son chanteur et du public. Le tour de chant se termine avec hélas un souci technique de micro qui casse dans son élan ultra rageur le cookie monster du chanteur sur "Almighty’s Murderer" mais sans heureusement le déstabiliser et tout repart de plus belle pour un final brutal et dévastateur . Nous sommes bien chauffés pour DAGOBA

DAGOBA… Entendus de façon lointaine au Hellfest 2009 puis de façon plus précise au Motocultor Fest cette année et relativement déçue. J’ai entendu une batterie, certes superbement technique, mais je n’ai entendu que ça et j’ai vu un colosse qui, quand même a donné pour arriver à faire entendre le son de sa voix au dessus des drums. Je me faufile de façon stratégique entre deux chevelus baraqués histoire de moins prendre s’il y a pogo. Aux premières loges, accoudée à la scène… Grande affiche "Poseidon" et supports de micros imitant de grosses chaînes d’encre de bateau… L’imagerie "pirate" est respectée, le décor est planté. Tadammm !!! "Blood Offshore" pour nous rincer d’entrée… Je ne connaissais alors, je précise,rien de DAGOBA… Si, le morceau " The Clash" disponible sur le DVD Hellfest 2009 et ce que j’en ai vu en Août ne m’a ni marquée auditivement ni émotionnellement, sauf la batterie de Franky. Niveau son, il me semble qu’il y a du mieux même si, Franky est toujours excessivement mis en avant ; à noter que malgré sa position de retrait sur scène, il a su être présent par ses nombreux tours de jonglerie avec ses baguettes personnalisées.

Stupéfiant d’aisance, de facilité et de technique. Nos gratteux quant à eux, géniaux dans leur rôle de responsables du public relation, à défaut d’être perçus musicalement, donnent vraiment, bougent, vivent sur scène, interpellent, sont proches et disponibles pour le public qui en redemande. Et vraiment on sent qu’ils apprécient, ça n’est pas pour le show ; comme peut l’être par contre cette fichue manie qu’ont les membres du groupe pourvus de cheveux de s’asperger la tête d’eau et de s’ébrouer sur le public… Une fois, deux, trois… Agaçant pour moi qui suis myope… Bref… Je reste, avec mon voisin fan de Franky et qui me le fait savoir, farouchement accrochée à l’ampli posé devant moi. C’est propre et carré (pas l’ampli, le son), ça sort fort, ça cogne dur et ça a failli me cogner dur d’ailleurs : j’ai esquivé maintes fois Shawter venant poser sur MON ampli.

Notre Diamond Dust Man, toujours aussi charismatique, rempli plus qu’honorablement son rôle de frontman, appelant au pogo ainsi qu’au traditionnel wall of death. Il est posé, planté sur scène (tu m’étonnes) et envoie avec tout le dynamisme et le partage qu’on peut attendre d’un Marseillais, oh con, son formidable et caractéristique gros filet de voix. Des passages rageux intenses, spontanés et francs. On en attend pas moins de cette montagne qui passe, hélas je trouve mais on ne va pas lui reprocher d’avoir d’énormes capacités vocales et d’être complet techniquement, fort aisément du guttural brutal au chant clair certes maîtrisé mais à mon goût inapproprié. L’émotion ne passe pas et où on le sent "forcé" non pas vocalement mais dans l’intention comme je l’ai ressenti sur "The Man You’re Not". Malgré tout, la générosité de Shawter est présente et presque palpable… (ouais) notamment lors du rappel avec les surpuissants "Maniak", "The Things Within" et "White Guy". Les passages de growl et de blast sont nombreux et impeccablement proposés, avec une énergie pure et un son terriblement "sain". DAGOBA, écouté à la suite de leur perf’ au travers de "Poseidon", et étant plutôt thrash / death, n’écouterais pas tous les jours mais que je reverrais avec grand plaisir en concert, est un groupe à vivre, à écouter en live pour la qualité d’exécution et le son diffusé, un groupe à voir s’épanouir musicalement et humainement on stage tant leur accessibilité est rare même si Franky m’a soigneusement évitée quand il est venu saluer le public à la fin du concert mais s’est fait pardonner en m’offrant un peau dédicacée que des groupies barbues ont tenté en vain de me voler.

Belle soirée metal en Bordelais qui manque cruellement de telles programmations, des groupes généreux pour un public ultra motivé et accueillant. Satisfaite après ce Bordeaux – Marseille d’où tout le monde repart content et uni dans un seul but : la musique.