Un peu plus de 250 personnes ont réussi à braver les pluies orageuses du jour pour venir assister à cette nouvelle édition de "L’aCrau du Metal" à La Crau à côté de Toulon et franchement vu le temps fallait être motivé ! Les précédentes éditions ont vu notamment Loudblast, Oil Carter. Ce sont des passionnés qui organisent ce festival et ça se sent, les groupes aux petits soins, un accueil plus que chaleureux, un soin porté sur la qualité sonore avec un des meilleurs ingé-son du coin. Et aussi à préciser car c’est rare une subvention du comité des fêtes de la ville alors là big up ! Bref ça s’annonce bien !

20h30, SENZA FIRMA lance la première missive. 45 mn variées de styles, comme son nom l’indique, ils n’ont pas d’étiquettes sonores précises mais l’ensemble est cohérent et le niveau très bon. On passe par des sensations à la Deftones ou Daughtry à du metal qui avoine. On pourrait qualifier l’ensemble de metal progressif moderne. En prévision un EP et un album sûrement courant Septembre. Le set, après une intro, lance le titre "Senza Firma" puis "Hollow Fight" un bon bloc sonore mené par Alan en section rythmique batterie et Guillaume à la basse, un bon medley Maiden, Metallica, Slayer, Pantera et Sepultura nous montrant ainsi le niveau musical élevé du groupe et notamment Kévin à la gratte qui nous permet de savourer chaque son de sa 6 cordes. S’en suit "Revenge" et "Sweet Home" pour finir avec "See The Light" dans une ambiance bien chauffée à souhait par le lead vocal Charles. Mon titre préféré du set reste "Revenge" pour l’intensité. Une formation fondée en 2009 à suivre…

Petit changement de plateau rapide et HEART ATTACK envahit la scène, j’avais déjà eu l’occasion de les entendre en 2009 à leurs débuts et force est de constater qu’ils étaient déjà bons mais là le niveau a encore très nettement augmenté. Evidemment le public reste séduit par le charme de la belle bassiste du groupe, Flora, empêchant ainsi un début de concentration mais on se ressaisit vite sur le son précis et efficace, un pur metal qui pulvérise les tripes. Le set débute au taquet avec "Lazarus" puis "Face The Music" et "Raging Load" du dernier EP sonnant comme un bon Lamb Of God bien pêchu… Ouille ça déboîte ! Une bien belle surprise avec "Sweet Hunting" en duo avec Shawter de DAGOBA, le mélange des voix donne une sonorité très prometteuse. "Pretending" et "Black Box" viennent enfoncer le clou, le niveau de chaque musicien brillant un à un, l’engouement de Kev au chant et grat, les solos imparables de Chris Cesari et le tueur à la batterie Chris Icard bourré d’intensité. Un final avec une reprise de Machine Head "Davidian" qui à mon sens vu la richesse des compositions du groupe n’est pas obligatoire pour faire valider l’univers HEART ATTACK. Un album est prévu début 2013…

22h45, les Alsaciens d’ABSURDITY, première rencontre pour moi avec ce groupe très sympa. Côté scène j’ai déjà pris des uppercuts mais là ils m’ont mis K.O voire même (jeu de mots Maitre Capello pour les anciens) Chaos ! Une énergie de fou furieux menée par une batterie redoutable (Arnaud) couplée d’une complicité basse / guitares parfaite (basse - David, guitares - Cedric et EriK) et un charismatique envoûté (Ricardo) au chant. Du brutal deathcore qui défonce tout, ça poutre mais alors sévère. Le groupe formé en 2001 a roulé sa bosse et le line-up est complet depuis 2007, ça se sent dans l’intensité. Des titres issus de leur différente discographie avec leur album "D:/Evolution" mis à l’honneur. "Taste Of" ouvre le bal puis le puissant "Scorn", s’en suit "Rewind" et "Logical War Process". Une tuerie avec "Sneaking Data". Puis "Bagga" et plus loin "Soul’ Spirit" issus de "Urban Strife" sorti en 2007 ; entre deux "Concrete Brain" et "Novae" qui mettent la salle littéralement en transe totale. La précision du jeu d’Arnaud est à couper le souffle, les samples déferlent telle une avalanche incontrôlable qui fait mouche à l’unanimité. Un finish avec Ricardo enroulé par son câble micro sur "Death Kult Paranoia" et le brillantissime "D:/Evolution". Le stand de leur merchandising ne désemplira pas pendant au moins une heure…

L’heure arrive avec les attendus de la soirée DAGOBA. Heureusement que ce groupe devenu culte a une expérience de fou car après ABSURDITY, il fallait avoir la grosse forme pour placer la barre encore plus haut. Il manquait la petite cinquantaine de furieux en plus qui n’ont pas eu le courage de braver la pluie pour que la soirée soit parfaite. Il est vrai que j’ai pu voir DAGOBA quelques semaines avant au Moulin à Marseille avant Eths et là avec une salle comble ça donnait encore plus d’ampleur. Mais ce n’est pas grave en soi car DAGOBA est DAGOBA, Franky lance le show avec un fond sonore façon péplum !! Et la magie opère dès le premier titre avec "There’s Blood Offshore" laissant la place à  "Man You’re Not". Le public récupère peu à peu du set précédent et l’ambiance monte d’un cran avec "Nightfall & All It’s Mistakes", seul titre issu de "Face The Colossus" pour cette soirée et "Black Smokers" de l’excellent dernier album "Poseidon" sorti en 2010. Yves Terzibachian (ex-Caedes) à la guitare depuis 2012 est en grande forme ça fait plaisir. Werther, toujours fidèle à son poste à la basse, en parfait co-pilote sur l'avant de la scène avec Shawter, mettant tous deux leur énergie pour le plus grand plaisir du public. "Fall Of Men" et "Time" permettent aux fans des anciens albums de reprendre en chœur les refrains surpuissants du quatuor. La deuxième partie du set entame son ascension avec "Degree Zero" et "Waves Of Doom" de "Poseidon" avec un Franky Costanza irréprochable de précision… Quel talent !!! Et ce que j’apprécie chez DAGOBA, c’est la diversité des titres suivant les albums et ils nous servent sur un plateau les missiles de l’album paru en 2003 du nom du groupe avec dans l’ordre : "Rush", "Another Day", "Maniak", un petit tour avec leur tube " The Things Within" repris par toute l’audience et une claque finale avec "White Guy & The Black Ceremony"... Bon bah là c’est bon je suis épuisé, ils m’ont eu les bougres !!!

Une soirée juste géniale avec des groupes talentueux, respectueux du public et de la fraternité metal, big up et longue vie à l’aCrau du Metal… merci.