La review

DAGOBA + RAKEL TRAXX + IVALYS
Cabaret Aléatoire - Marseille (13)
01/10/2010


Review rédigée par Gloomy


La sortie d’un nouvel album implique –presque– toujours une nouvelle tournée, afin que ses géniteurs puissent défendre leurs nouveaux titres sur scène. Et DAGOBA, dont la réputation des prestations live n’est déjà plus à faire, ne fait pas exception à cette tradition. Après deux concerts de mise en bouche (respectivement au Motocultor Festival fin Août et au Cri de la Cambrouze début Septembre), les Marseillais sont à présent prêts pour les choses sérieuses. A commencer par ce concert d’ouverture à domicile, c’est-à-dire dans leur ‘petit’ coin Marseillais, plus précisément au Cabaret Aléatoire, en compagnie des glameurs de RAKEL TRAXX, ainsi que du groupe de metal gothique IVALYS. Affiche éclectique s’il en est !



C’est donc IVALYS le premier groupe à monter sur les planches. Si l’annonce de la présence de RAKEL TRAXX m’a faite simplement sourire, celle d’IVALYS m’a, je l’avoue, rendue plus sceptique. Sans doute dû au fait que je n’avais franchement pas été convaincue par leur prestation trop approximative lors du Local Fest, en Juin dernier. Mais après tout, pourquoi pas ? Et comme quoi un concert n’est pas un autre, celui-ci a été capable de nettement mieux me plaire : meilleure communication avec le public (plus réactif ici également, ce qui, comme tout le monde le sait, a un rôle d’importance dans l’ambiance instaurée), groupe moins hésitant, plus en place, meilleur son, et par conséquent meilleure mise en valeur des différents titres, à l’influence "nightwishienne" omniprésente, mais pas désagréable, finalement,… En définitive, le seul véritable bémol est à mettre sur le compte de la chanteuse Jessica, dont la justesse reste encore trop souvent imprécise. Ceci dit, voici une entrée en matière plutôt agréable, tout en douceur et en volupté.



On change de ton instantanément avec RAKEL TRAXX, prêt à mettre le feu à l’aide d’un son et d’une attitude old school comme il se doit ! Le public ne s’y trompe pas, et c’est sans surprise que l’on voit la salle se remplir soudainement, comme si personne ne voulait manquer le "spectacle à l’Américaine" de la soirée (avec ses discours en Anglais, fait à la fois étonnant et amusant de la part d’un groupe jouant pourtant chez lui !). Qui a seulement prétendu que le glam et le metal ne pouvait cohabiter sans peine ? Certainement pas les personnes présentes ce soir, qui ont pu se laisser emporter par la vague d’énergie, de fun, de paillettes (ou plutôt de confettis) et de folie sans regret aucun ! Sur scène, les titres prennent tout leur sens – l’excellent "Give Me Your Love" en tête ! – et permettent à la foule de scander les refrains tels des hymnes, et, en résumé, de profiter de ces (trop courtes) minutes de fête acharnée ! Un beau succès, tout simplement !



Arrive maintenant le groupe attendu par tout le monde (comme le prouvent les appels incessants des fans impatients d’en démordre), j’ai nommé DAGOBA ! Fort d’un succès indiscutable avec la sortie de son quatrième album, "Poseidon", l’heure est maintenant venue de défendre ces nouvelles compositions sur scène. Si les Marseillais étaient indéniablement attendus avec ferveur, il est incontestable également de dire que le public a pris la raclée qu’il attendait ! Oui, je suis brutale dans mes propos, c’est vrai. Mais il n’y aurait pas moyen de décrire autrement cette explosion de puissance d’un peu plus d’une heure de laquelle je veux parler ! Un peu plus d’une heure, cela peut certes paraître un peu court, mais il n’en aura pas fallu plus pour laisser l’audience sur ses genoux, avec une set-list sélectionnée minutieusement afin de ne laisser aucun temps mort. Il n’en aura pas non plus fallu davantage pour que DAGOBA ne montre toute l’étendue de son talent et de son professionnalisme, portés par une attitude et un charisme impressionnant, ainsi que le prouvent ses nombreux contacts avec le public, autant pendant l’interprétation des morceaux que lors des "temps morts" (si on peut appeler ainsi ces quelques brèves minutes entre deux moments de furie dans sa forme la plus pure). Et quid des nouveaux titres, alors ? Eh bien c’est sans surprise qu’ils passent le cap de la scène avec une efficacité alarmante, autant les hargneux "There’s Blood Offshore", "Waves Of Doom" ou "I Sea Red" que les plus mélodiques, tels que "Degree Zero" et "Black Smockers" (dont le clip, rappelons-le, est sorti fin de l’été), aux refrains imparables ! A côté de cela, les anciens titres –en particulier ceux que "What Hell Is About"– sont accueillis à leur juste valeur : "The Man You’re Not", "The Nightfall And All Its Mistakes", le dantesque "It’s All About Time",… aucun d’entre eux ne commet l’erreur de faire retomber cette pression électrisante, communicative et ô combien particulière ! Mais la plus grosse surprise du soir sera le grand retour de "Maniak", tiré de l’album éponyme sorti en 2003. Retour gagnant ? Oh que oui ! Et en plus de la technique redoutable qu’on lui connaît, Dagoba n’a pas lésiné sur les autres moyens ! Le rendu du light-show particulièrement soigné et de l’écran géant était exceptionnel ! On peut dire qu’il favorisait cette impression impérieuse, représentative de l’intégralité du concert !

En définitive, une soirée comme on aimerait en voir plus souvent, et qui confirme le fait que DAGOBA est bel et bien un groupe auquel on peut croire, et dont la carrière ne s’arrêtera pas en si bon chemin. En un peu plus d’une dizaine d’années d’existence, il a prouvé qu’il avait la force d’appuyer son statut internationalement parlant, ce qui devrait être chose faite avec cette nouvelle tournée. Croyez-le, "The Death Cruise" ne vous laissera pas indemnes !