La review

CRADLE OF FILTH + A.C.O.D
La Machine Du Moulin Rouge - Paris
25/04/2019


Review rédigée par Matthieu


Retour à la Machine Du Moulin Rouge après un mois d’absence pour un set exceptionnel de CRADLE OF FILTH. Accompagnés du nouvel espoir du metal français A.C.O.D, les Britanniques sont motivés à nous interpréter l’intégralité de leur album "Cruelty And The Beast", et c’est devant une foule assez peu conséquente que les portes de la salle s’ouvrent enfin.



Après une attente qui commençait à s’éterniser, les Marseillais d’A.C.O.D entrent un par un sur scène. Et très rapidement, le show commence, devant une fosse très peu remplie. Et si quelques irréductibles fans sont les premiers à remuer la tête au son du groupe, le reste de la foule reste de marbre. Au centre, Fred (chant) harangue la fosse entre deux hurlements, aidé par Jérôme (basse), qui lève son instrument à la moindre occasion. "Les gars, est-ce que vous avez de la voix ? On va chanter ensemble !" motive le frontman, alors que Raph (batterie) se démène sur ses fûts, accompagné par des samples épiques. Les lumières changent beaucoup, et les silhouettes des deux guitaristes deviennent de plus en plus visibles. L’engouement de la foule se renforce au fur et à mesure des riffs aux influences diversifiées, mais l’intensité ne redescend pas. "Paris, on veut voir vos mains !" hurle Fred après une séance de headbanging au milieu de la scène, sur une rythmique très groovy. Et aussitôt, la machine repart, avec un son qui s’est visiblement amélioré, permettant de distinguer clairement tous les instruments au milieu des samples symphoniques, et accordant également une place importante aux hurlements du chanteur. "La prochaine, on voudrait la dédier à des amis, le Sausage Crew !" lâche le frontman. Mais malgré la qualité des morceaux, la fosse parisienne est très calme, et il faudra attendre le dernier titre pour voir de vrais headbangers au premier rang. Et c’est après un riff final motivant et mélodique à la fois que le groupe remercie une dernière fois son public, sous des acclamations méritées.

Setlist : "Omnes Tenebrae", "Road To Nowhere", "Broken Eyes", "Between Worlds", "Tristis Unda", "Fleshcell", "Sleeping Shores".



Après une demi-heure de changement de plateau pendant laquelle les techniciens ont dégagé l’intégralité de la scène, c’est l’introduction de "Cruelty And The Beast", le troisième album de CRADLE OF FILTH qui retentit. De lourdes lumières bleutées emplissent la scène, et les musiciens entrent un par un. Les claviers de Lindsay Schoolcraft (claviers / chant) se superposent à une rythmique démoniaque et aux hurlements furieux de Dani Filth (chant), qui est visiblement en forme. Mais si le charismatique frontman monté sur ressorts attire les regards, il n’est pas le seul à être très mobile, puisque Daniel Firth (basse), Richard Shaw (guitare) et Ashok (guitare) ne perdent pas une seconde pour headbanguer, haranguer le public ou simplement jouer au plus près des premiers rangs. Même derrière sa cage en plexiglas, Marthus (batterie) se démène. Laissant parfois les musiciens sur le devant de la scène, le chanteur monte entre la batterie et le clavier pour pousser ses hurlements suraigus les plus impressionnants, pendant que les guitaristes grimacent en jouant. Richard ira même jusqu’à se coller un médiator sur le front pendant un passage planant, suivi d’un blast furieux qui lancera une session de mosh dans le public, qui s’est grandement resserré. La prestation des Anglais sera même accompagnée d’un slammeur, qui finira sa course sur le sol, et le groupe continue son show avec la même énergie. Les riffs sombres s’enchaînent avec un mix absolument parfait qui rend hommage au groupe, alors que le chanteur part parfois changer un élément de son costume en coulisses. Et c’est dans cette ambiance de nostalgie mêlée à la fureur du groupe que le concert se poursuit, le groupe assurant toute son show sans aucune fausse note. "Bonsoir Paris, we are Cradle of Filth !" lâche alors froidement Dani avant de reprendre sur un morceau au son tout aussi inquiétant que violent. Et une fois "Cruelty And The Beast" terminé, le frontman n’a pas envie de nous laisser nous reposer. "This one is dedicated to you, people of Paris !" dit-il avant que les Anglais ne nous interprètent quelques titres plus récents de leur discographie, mais délaissant totalement les classiques que tous connaissent sur le bout des lèvres. Mais peu importe, le groupe se donne pleinement, et c’est sous un tonnerre d’applaudissements d’une fosse comblée que leur show se termine.

Setlist : "Once Upon Atrocity" (sur bande), "Thirteen Autumns And A Widow", "Cruelty Brought Thee Orchids", "Beneath The Howling Stars", "Venus In Fear", "Desire In Violent Overture", "The Twisted Nails Of Faith", "Bathory Aria: Benighted Like Usher" / "A Murder Of Ravens In Fugue" / Eyes That Witnessed Madness", "Portrait Of The Dead Countess", "Lustmord And Wargasm (The Lick Of Carnivorous Winds)".
Rappel : "Malice Through The Looking Glass", "Heartbreak And Seance", "Wester Vespertine", "Saffron's Curse".

La Machine se vide peu à peu, les retardataires en profitant pour effectuer quelques achats dont le fameux t-shirt “Jesus Is A Cunt”, réimprimé pour l’occasion. Si A.C.O.D a peiné à faire réagir le public parisien malgré une excellente performance, la fosse a littéralement mangé dans la main de CRADLE OF FILTH, et il n’y a aucun doute sur le fait que tout le monde a perdu entre 10 et 25 ans l’espace d’une soirée.