Ce jour là, je me rends au Lyon's Hall afin de faire mon baptême du feu en tant que chroniqueur. Après quelques péripéties dues à un problème d'orientation, j'arrive enfin à trouver l'entrée de la salle. Je me gare et m'avance vers l'entrée. Le Lyon's Hall est une salle de concert vraiment bien cachée au coeur de Vaise, et la trouver sans aide n'est pas évident. Je passe à la caisse et pénètre dans la salle proprement dite : j'arrive dans un endroit assez petit, enfumé, sombre, bas de plafond avec un bar au fond de la salle. Face à moi, la scène, muette, minuscule, et débordant de matériel. Il est 20h20 et le concert n'a toujours pas commencé. En discutant avec un des organisateurs, j'apprends que le concert ne commmencera pas avant 21 heures. Après 40 minutes d'attente, le premier groupe monte enfin sur scène, face à un public malheureusement peu nombreux (moins de 30 personnes).

C'est le quintette venu tout droit de Saint Etienne DREAM FOOL DISEASE qui ouvre le bal. Ce groupe, fondé en 2005, propose des compos mêlant thrash, hard rock, hardcore et metal. Le groupe commence le show timidement, n'ose pas trop se lâcher sur scène. Peut-être est-ce parce que la soit-disante scène est minuscule ? Toujours est il que le groupe nous délivre un son propre, des compos calées et diverses. Puis, au fur et à mesure de leur passage, les musiciens se lâchent plus et finalement donnent tout ce qu'ils ont. Malheureusement, quelques points noirs viennent entâcher quelque peu leur prestation : le guitariste soliste, contrairement au reste du groupe, restait presque statique tout au loin du concert, donnait vraiment l'impression d'être mal à l'aise. Et le chanteur, malgré sa bonne brayante et son jeu de scène, faisait penser, lorsqu'il s'adressait au public, qu'il fallait le faire pour le faire et non pour s'amuser : il dialoguait peu, et paraissait pressé de finir les échanges avec les spectateurs pour recommencer à chanter. Mais malgré tout ça, le groupe donnait pas mal, mais n'a pas été acclamé par le public : avant de dire qu'ils étaient nuls, je dois préciser que le public approchait pour la plupart de la quarantaine et ne semblait pas très porté sur le gros son. Après 45 minutes de gros son et d'intensité, le groupe délaissa la scène pour laisser la seconde formation de la soirée prendre son tour de garde.

TIME SLOT monte sur la scène du Lyon's Hall à 9h45 devant un public toujours aussi peu nombreux. Ce quatuor qui se classifie "rock Français" est une joyeuse découverte : dès le départ, le bassiste nous explique qu'il est le chanteur du groupe mais en raison d'un petit problème de voix, ce soir ce sera le guitariste qui se chargera des paroles. Il nous demande donc de ne pas lui en vouloir : une initiative à saluer. Le groupe envoi ses compos très chargées en mélodies, et arrive à poser une ambiance, grâce notamment à des compos qui, sans se ressembler, parviennent à créer un tout uniforme vraiment captivant. Les 4 musiciens se donnent à fond, allant même jusqu'à descendre de la fosse. Le groupe semble à l'aise avec le public, il dialogue, fait participer son auditoire, se présente entre les morceaux... A un moment d'ailleurs, le bassiste reprends la place de chanteur pour quelques chansons mais doit se rendre à l'évidence : sa voix n'est pas au rendez-vous. Je tiens à saluer que leurs textes sont d'une grande qualité. Malheureusement, et c'est toujours comme ça dans les bons concerts, il y a quelques petites choses qui gâchaient leur show : la voix du guitariste n'était pas vraiment juste à certains moments, et le batteur n'était pas vraiment calé tout le temps. Mais il n'empêche que ce groupe est vraiment une belle découverte, grâce notamment à l'ambiance qu'il instaure : après on aime ou on aime pas, mais c'est important de le signaler. Après une heure de show, le groupe termine pour laisser la place au groupe star de la soirée.

Ce groupe, c'est le quintette Lillois COOL CAVEMEN. Les 5 musiciens qui composent ce groupe semblent être très sérieux en montant sur scène : il n'en ai en fait rien. Les musiciens jouent la carte de la dérision et du comique sans complexe et cela leur va plutôt bien. Pour faire court, je qualifierai leur style de "groove-rock-bordélique". Je m'explique : sur scène, les musiciens s'amusent, racontent des blagues, se déguisent... Il n'empêche que leur musique est très travaillée, très festive, mêlant avec brio punk, rock, funk, ska, reggae, et folk. Il est très difficile de qualifier leur jeu de scène : pour simplifier, imaginez un groupe de punk, qui n'a rien à faire du public et de leurs réaction, qui s'amuse, et qui procure du bon son et de l'enthousiame à toute l'assistance. Chaque musicien se surpasse et à vraiment un très bon niveau, le tout avec énormément d'humour, et c'est vraiment les deux gros point fort de ce groupe pour le moins inattendu. Les interventions du batteur entre chaque musique sont vraiment très drôles : tantôt avec une voix de SS Allemand, tantôt avec une voix de conteur, il annonce les compos avec une aise déconcertante, tout comme les 4 autres musiciens. Vers là fin du show, le guitariste va même jusqu'à se rouler par terre et à tourner, à la manière d'Angus Young. Pour résumer, je dirais de ce groupe que c'est un concentré d'énergie, d'humour et de très très bonne musique. Les 5 musiciens sont vraiment très doués, et ont un parcours assez hallucinant, que je vous laisse découvrir sur leur MySpace. Quel dommage qu'il n'y ait eu plus que 10 personnes lorsque leur tour de jouer était venu.

11h40, je sors de la salle avec une très bonne impression : la soirée était vraiment plaisante à écouter, chacun des groupes donnant le meilleur de lui même et nous offrant une grande diversité musicale. Chaque groupe était aussi très sympa, nous avons discuté après le concert, et fait des photos... Je sors assez satisfait de mon baptême de live report et me dit avec la certitude que ce ne sera pas le dernier.

Je voulais adresser un grand merci à Thibaut et à Jordan, mes deux assistants photos qui ont sué à grosses gouttes pendant tout le concert pour prendre les groupes sous tous les angles. Un grand merci à eux deux !