CARACH ANGREN + WOLFHEART + THY ANTICHRIST + NEVALRA
La Maroquinerie - Paris
11/06/2019
Review rédigée par Matthieu
Une date un peu spéciale que celle-ci, et pour plusieurs raisons. Tout d’abord, la première
tournée de CARACH ANGREN en tête d’affiche, accompagnés de WOLFHEART dont la réputation
grandit doucement. Ensuite, c’est également la toute première tournée en Europe de THY ANTICHRIST et NEVALRA, et pour finir, c’est également mon anniversaire ! Autant de raisons qui
font que je ne pouvais pas rater cet événement, qui est malheureusement loin d’être
complet...
Après l’ouverture des portes, c’est NEVALRA qui monte sur scène sans un mot, et qui
commence à envoyer un black metal mélodique incisif et prenant. Le chant de Scott Eames
(guitare / chant) est à la fois puissant et effrayant, et il accompagne parfaitement le headbang
frénétique de Cody Sprock (basse). Le chanteur est d’ailleurs le seul à revêtir un
maquillage à l’aspect démoniaque, qui colle avec cet alternance entre scream et growl, sous
les frappes martiales d’Adrian Galindo (batterie). Les thématiques occultes du groupe
séduit la fosse, qui commence timidement à headbanguer. Très mobiles, les musiciens
n’hésitent pas à occuper tout l’espace qui leur est attribué, et le son de leurs BC Rich ne
s’arrêtera que pour un timide "We are Nevalra, we are on tour with Thy Antichrist,
Wolfheart and Carach Angren", puis reprendra, tout en dissonance. Alors que les
musiciens changent de place, ils profitent d’une petite pause dans leur course pour
reprendre leurs esprits, puis enchaînent très rapidement avec quelques parties de tapping
assez impressionnantes. "This is the title track of the new album" lâche le chanteur avant
que la musique ne reprenne, tout aussi puissante qu’avant. Mais le temps leur est compté,
et leur set s’achève rapidement sous les applaudissements.
Setlist : "Terror Throne", "...Of Ruination", "Amidst The Ivory Towers", "It Dies In Vain", "Conjure
The Storm".
On reste dans cette ambiance malsaine lorsque THY ANTICHRIST prend possession de la
Maroquinerie avec un son encore plus axé sur un black metal viscéral, qui nous privera
malheureusement des hurlements stridents d’Antichrist 666 (chant), qui monte sur les
planches encapuchonné et avec un sceptre orné d’un crâne d’animal. A la batterie, Oricuss
nous envoie une véritables déferlante, surmontés des riffs noirs d’Abyssus (guitare), Frost
Giant (basse) et Wicked One (aka Scott Eames, guitare), qui headbanguent en jouant. Et
même si chaque membre a un maquillage différent, c’est bel et bien le chanteur qui attire
tous les regards dès qu’il ôte son manteau, révélant un body painting impressionnant sur
l’intégralité de son torse. Et la musique du groupe n’en sera que plus violente, avec un
frontman qui fait en permanence les cornes du diable avec ses mains. Et c’est après avoir
harangué la fosse avec un dynamique "Come on Paris !" que l’homme crachera un peu faux
sang sur les premiers rangs. Sans jamais cesser de headbanguer, ils laissent à Antichrist
666 le soin de jouer avec le public, ce qu’il fera en grimaçant devant nous, et frappant les
mains tendues vers lui. Et si le black metal que le groupe nous assène en permanence est
très intense, les musiciens ne nous laissent pas un seul instant de répit en enchaînant les
titres, prenant à peine le temps de respirer entre deux riffs. Mais le groupe s’approche de la
fin de leur temps de jeu, et le chanteur reprend son sceptre pour un dernier morceau qui
sonne comme une véritable bourrasque maléfique, avec finalement un chant audible et qui
nous glace le sang. Une expérience incroyable.
Setlist : Intro, "Between God And The Devil", "The Great Beast", "Where Is Your God?",
"Destruction Times", "Metal To The Bone", "Desolation".
Changement d’ambiance pour le death mélodique de WOLFHEART, qui investit rapidement la
scène. A leur habitude, les Finnois s’installent et commencent à jouer de manière presque
automatique. Si Lauri Silvonen (basse) et Vargelis Karzis (guitare) headbanguent en
rythme avec les riffs glaciaux et truffés d’harmoniques, Tuomas Saukkonen (guitare / chant)
s’approche du micro pour commencer à hurler. Le mix est absolument parfait, et chaque
harmonique s’entend avec un son cristallin, ce qui permet aux connaisseurs de savourer la
déferlante du groupe. Impassible, le chanteur observe les premiers rangs alors que Lauri
harangue la fosse, ce qui déclenche rapidement un petit mouvement de foule au centre du
pit. "Thank you Paris !" lance le bassiste juste avant de lancer le titre suivant. Peu de surprises
sur la setlist, mais des morceaux d’une efficacité redoutable joués les uns à la suite des
autres. Une tornade de puissance, tout en conservant ce côté mélodique qui tranche avec
cette froideur dans la rythmique. Et évidemment, un "Zero Gravity" pachydermique qui mettra
tout le monde d’accord sur la qualité de la prestation. "Thank you very much !" lance Lauri.
"Unfortunately our next song is the last one !" nous annonce-t-il alors que l’introduction de
"Ghost Of Karelia" débute, assénant au public parisien une dernière claque qu’il n’est pas près
d’oublier, pendant que le groupe quitte tranquillement la scène.
Setlist : "Everlasting Fall", "Aeon Of Cold", "Strength And Valor", "Breakwater", "Veri", "Zero Gravity",
"The Hunt", "Ghost Of Karelia".
On passe à l’horrifique show de CARACH ANGREN, dont l’équipe technique installe déjà le
clavier. Il ne faudra d’ailleurs pas très longtemps aux musiciens pour arriver et débuter le
premier morceau. Toujours aussi impressionnant, le maquillage de Seregor (chant) fait
sensation auprès des premiers rangs, et sa gestuelle toujours aussi mécanique lui permet
de présider littéralement le concert. A sa droite, Ardek (clavier), masqué, observe les
premiers rangs en abattant ses doigts sur son instrument pendant que The Butcher
(guitare) harangue les spectateurs à la gauche du chanteur. Pendant ce temps, Namtar
(batterie), quelque peu occulté par le charisme du frontman, rythme les compositions des
Néerlandais à la perfection avec des frappes à la fois puissantes et précises.
"Bonsoir Paris !
Prepare for "General Nightmare" !" hurle Seregor, alors que les musiciens commencent le
deuxième morceau. Et c’est un quartet surmotivé qui nous assène morceaux après
morceaux, avec un mix qui met à nouveau en valeur tous les instruments, nous permettant
de profiter à la fois des passages orchestraux gérés par le claviériste, tout comme des
hurlements du chanteur qui semble littéralement possédé lorsqu’il chante, et de la rythmique
lourde déployée par le batteur et le guitariste. Toujours plus théâtral, le frontman revient
avec un mannequin après la martiale In de naam van de duivel pour introduire la tout aussi
symphonique "Blood Queen". Et ce pauvre mannequin se fera égorger sous nos yeux, alors
que le chanteur s’empressera de lécher le sang qui coule de la plaie avant de reprendre son
rôle de hurleur fou. S’autorisant une courte pause entre les morceaux, Seregor prend assez
régulièrement la paroles, remerciant le public ou introduisant les titres, comme "A Strange
Presence Near The Woods", où il nous expliquera l’histoire de ce morceau avant que le
groupe ne nous l'interprète avec fougue. "Thank you paris ! This one is our last song for
tonight this is called "Bloodstains On The Captain's Log" !" lâche-t-il finalement après une bonne
heure de concert. Et le public s’en donnera à coeur joie sur ce classique de la discographie
du groupe, qui confirme à nouveau leur excellente réputation.
Setlist : "The Sighting Is A Portent Of Doom", "General Nightmare", "The Carriage Wheel Murder",
"Spectral Infantry Battalions", "In De Naam Van De Duivel", "Blood Queen", "Charlie", "Pitch
Black Box", "A Strange Presence Near The Woods", "Heretic Poltergeist Phenomena", "The
Funerary Dirge Of A Violinist", "Bloodstains On The Captain's Log".
Malgré le peu de spectateurs présents dans la salle, il fait chaud dans la Maroquinerie après
la courte mais martiale prestation de NEVALRA, le rituel impie de THY ANTICHRIST, la tornade
WOLFHEART et la pièce de théâtre horrifique de CARACH ANGREN. Un énorme merci à
Garmonbozia à la fois pour le plateau, mais aussi pour la coïncidence avec la date. Une
petite déception tout de même, deux titres supplémentaires figuraient sur la setlist de
CARACH ANGREN, qui n’a visiblement pas eu le temps de les jouer...