La review

CANNIBAL CORPSE + REVOCATION + AEON
Le Ninkasi Kao - Lyon (69)
23/10/2014


Review rédigée par Alexandra


Les concerts de CANNIBAL CORPSE se font rares sur Lyon, leur dernière venue dans la région date en effet de 2012, ça se passait à Saint Etienne avec Children Of Bodom en tête d'affiche d'ailleurs. Alors avis à tous les aficionados de death metal bien bourrin, le mois d'Octobre est certes saturé de concerts metal en tous genres mais cette date était à ne surtout pas manquer. Rendez-vous donc au Ninkasi Kao à Lyon où Mediatone nous a concocté une affiche placée sous le signe du label Metal Blade Records, comprenant les Suédois de AEON, les Américains de REVOCATION sans oublier bien sûr CANNIBAL CORPSE en tête d'affiche.



La soirée démarre dès 20h avec AEON. Le combo suédois balance dès le début de soirée son death metal brutal aux riffs accrocheurs, leur musique étant d'une brutalité et d'une rapidité sans faille. Malgré leurs origines scandinaves, on ne retrouve cependant pas les influences propres au death que l'on peut entendre dans le pays de leurs origines, leur musique semblant fortement être une version plus récente et moins aboutie de leurs aînés de CANNIBAL CORPSE, l'expérience en moins. Malgré cela, AEON nous a offert un set correct avec leur death violent, efficace et leur musique somme toute bien fichue, qui a su mettre l'ambiance dès le début de la soirée. La salle est d'ailleurs archi pleine, la fosse brasse déjà dans les premiers rangs, la soirée s'annonce bonne.

Setlist : "Satanic Victory", "Denied", "Kill Them All", "Aeons Black", "Biblewhore", "Still They Pray", "Forever Nailed".



On passe à présent à quelque chose d'un peu plus calme j'ai envie de dire, avec les Américains de REVOCATION. Leur musique est plus orientée thrash metal par rapport au groupe précédent et celui à venir, se veut moins brutale, plus technique, mais je reste tout de même sceptique face à eux, du mal à dire si j'ai aimé ou non. REVOCATION nous offre en effet un set énergique et efficace, avec des titres assez accrocheurs dans l'ensemble, teinté d'influences hardcore par moments, mais il manque ce petit quelque chose qui ferait la différence, cela manque d'un peu d'originalité et d'inspiration peut être. Le guitariste / frontman David Davidson a un niveau technique impressionnant, et balance ses solos avec rapidité et fluidité. Le public semble avoir accroché à cette deuxième partie de l'affiche, et est enfin prêt à accueillir les maîtres de la soirée.

Setlist  : "The Hive", "Teratogenesis", "Deathless", "Dismantle The Dictator", "Fracked", "Madness Opus", "No Funeral".



On passe aux choses sérieuses désormais, préparez-vous à vivre une véritable boucherie, ça va faire mal. CANNIBAL CORPSE débarque sur scène après un bon moment d'attente, le public est chauffé à bloc, prêt pour la guerre. Car dans la fosse et les premiers rangs, ça ne rigole pas. La setlist contient aussi bien des anciens morceaux comme "Staring Through The Eyes Of The Dead", "Fucked With A Knife" (1994), d'autres plus récents tels que "Dormant Bodies Bursting" (2002) sans oublier les classiques "Make Them Suffer" (2006) et "Hammer Smashed Face" (2009). Bien sûr leur nouvel album "A Skeleton Domain" étant sorti récemment, une partie de la setlist est représentative de ce dernier méfait à travers "Kill Or Become", "Sadistic Embodiment" ou "Icepick Lobotomy". Les musiciens se montrent assez concentrés sur leurs instruments, cachés sous leurs masses capillaires et ne bougent pas de leur place, je pense notamment à Alex Webster qui envoie pas mal à la basse, et à Pat O' Brien à la guitare, dont on ne verra pas beaucoup le visage tout au long de cette heure de set. Ce qui ne leur empêche pas d'être efficaces, bien au contraire. Le brutal death de CANNIBAL CORPSE nous en met plein les oreilles, George Fisher headbangue à longueur de temps dès qu'il ne "gueule" pas, toujours aussi impressionnant de par sa carrure et son immense cou, les cervicales ont dû en prendre un coup, c'est le cas de le dire !! La batterie est un rouleau compresseur tout au long du set, hormis quelques morceaux plus "mélodiques" où l'on peut enfin se reposer un peu si je puis dire devant un tel déluge de brutalité. La salle est plus que remplie, le public se défoule entre les pogos qui n'arrêtent pas, les nombreux slams (ce qui ne semble d'ailleurs pas plaire à George Fisher de voir certaines personnes monter sur scène) et les walls of death, bref mieux valait ne pas se trouver au milieu si l'on voulait ressortir indemne. Après une heure et quart de show, le groupe quitte la scène, sans nous offrir de rappels, tant pis, il ne nous reste plus qu'à nous diriger lentement vers la sortie.

Setlist  : "Staring Through The Eyes Of The Dead", "Fucked With A Knife", "Stripped, Raped And Strangled", "Kill Or Become", "Sadistic Embodiment", "Icepick Lobotomy", "Scourge Of Iron", "Demented Aggression", "Evisceration Plague", "Dormant Bodies Bursting", "Addicted To Vaginal Skin", "The Wretched Spawn", "Pounded Into Dust", "I Cum Blood", "Disposal Of The Body", "Make Them Suffer", "A Skull Full Of Maggots", "Hammer Smashed Face", "Devoured By Vermin".

Merci à Mediatone pour cette soirée et pour m'avoir permis de la couvrir. Ce fut intense, un concert brutal à souhait où les plus courageux ont pu se défouler pendant plus de trois heures de pure boucherie musicale, les autres ayant apprécié le show avec plus de distance. Avec une affiche pareille et trois groupes aussi énergiques et efficaces que ce soir, on peut dire que cela donne envie de se bouger en concert dans ces conditions. Le Kao a fait salle comble, une salle qui a bien porté son nom ce soir d'ailleurs, une soirée comme on en voudrait plus souvent.