La review

CANNIBAL CORPSE + BEHEMOTH
Le Bataclan - Paris
13/02/2012


Review rédigée par Delph
Photos prises par Karydwen


Après avoir bousculé deux ou trois pinpins à la sortie du métro, franchi les portes de la salle du Bataclan, flashé mon billet et confié mes affaires aux vestiaires pour la modique somme de 6 Euros, me voilà au Full Of Hate. Il est 20h précises et quatre groupes sont déjà passés (Suicidal Angels, Nexus Inferis, Legion Of The Damned, et à ma plus grande déception… Misery Index). Essouflée comme un bœuf, je constate d’emblée que la salle est un véritable crématorium, et que la chaleur entretenue par toute la faune des metalheads de la région Parisienne et d’ailleurs (Bordeaux, Angers, Toulouse… certains n’ont pas hésité à faire le déplacement pour le festival) n’en était qu’à son degré minimum. Les fans se pressent déjà par centaines devant la scène, préalablement arrangée selon l’esprit black / death mystique du groupe Polonais BEHEMOTH qui ne devrait pas tarder à faire son entrée.



Les quatre gaillards ouvrent le bal avec un "Ov Fire And The Void" bien pesant, et on pourra dire ce qu’on voudra, mais je n’ai pas pu retenir une petite larmichette d’émotion en voyant Nergal, encore un peu maigroulet mais bien vivant et l’air toujours aussi furibard. Un grand moment d’émoi et de saisissement par conséquent. Les Polonais attaquent même un "Moonspell Rites" peu après, dans une version plus puissante et plus pêchue que celle de "Demonica", à l’époque où le groupe était encore dans sa phase de black metal un peu grumeleux. Dans la même atmosphère hypnotique et macabre, on notera l’incontournable "Conquer All", "Demigod", "At The Left Hand Ov God", "Alas", "Lord Is Upon Me", "Slaves Shall Serve", "Chant For Ezkaton", "The Youth Manifesto" et "Decade Of Therion".Malgré un accordage un poil trop bas à cause duquel le son manquait légèrement de tranchant, le set fut plutôt efficace, bien que le choix de morceaux plus rapides m’aurait davantage plu…



S’ensuit une courte pause pendant laquelle un passage au "bar" s’avère nécessaire (euh… depuis quand un bar ne sert la bière que dans des demis ?? faudra qu’on m’explique), avant le passage tant attendu des Floridiens de CANNIBAL CORPSE. Aussitôt la HK éclusée, installons-nous aux barrières pour apprécier ce show tant attendu. Corpsegrinder, Webster, O’brien et Rob Barrett prennent place sur la scène pendant que Paul Mazurkiewicz se pose derrière ses fûts et cymbales. Le groupe embraye sur "Evisceration Plague", dans un style aussi monolithique et agressif sur scène qu’en studio. La température grimpe en flèche, le public se déchaîne sur "Unleashing The Bloodthirsty", "Priests Of Sodom", "Fucked With A Knife", on entonne les refrains de "Covered With Sores", "Make Them Suffer", "Stripped, Raped and Strangled", "I Cum Blood", "I Will Kill You", "Hammer Smashed Face", "The Wretched Spawn"… j’aurais aimé entendre un bon "Death Walking Terror" ou même un "Decency Defied" pour mon premier concert de CANNIBAL CORPSE, depuis le temps que je les écoute. Le concert m’a néanmoins scotchée, ces sagouins de Floridiens pètent une forme incroyable. Mention spéciale à Pat O’Brien et à ses solos impeccables, à Paul Mazurkiewicz et à Alex Webster qui assurent efficacement le côté rythmique… Quant à Corpsegrinder, on lui pardonnera le fait que ses cordes vocales ne soient plus de la première fraîcheur.

Une mention spéciale à l’orga également, le festival s’est terminé exactement à l’heure prévue, de manière à ce que ceux qui viennent de loin puissent rentrer dans leur humble chaumière l’esprit tranquille avec en prime un magnifique poster du Full Of Hate sous le bras.