La review

CANNABIS CORPSE + GHOUL + GENITAL GRINDER
Le Glazart - Paris
27/01/2013


Review rédigée par Mat' Foucher


Le concert s’ouvre avec GENITAL GRINDER, le seul groupe de l’hexagone, de la soirée. Le groupe entame son set avec un morceau frais de son split avec Como Muertos sorti chez Apathia Records ; "Green Piss". Preuve en est, à travers ce morceau, que le groupe pratique le politiquement incorrect, en tournant en ridicule des éléments prépondérants de notre société.



A travers ce morceau c’est l’écologie, mais à travers "Obese", également joué ce soir, le groupe tourne sa critique vers la surconsommation et ce qui en découle. J’ai pris un plaisir particulier à les voir jouer "Obese", mon morceau préféré du split, avec des riffs de guitares qui dès le départ se veulent entraînants, et bien crades. Mais aussi dans ce set, le groupe est revenu à ses origines, en interprétant le morceau maintenant culte si je puis dire "Phlébotomie Des Collatérales Variqueuses Saphène Avec Conservation Du Tronc" de son album " Compulsing Severing Art", ou avec "Prodeath" de l' album éponyme de 2003. La magie de ce dernier, réside dans l’alternance des chants de B.S.T, et dans l’efficacité de l’instrumental. L’influence entre autres de Carcass à ses débuts est nettement perceptible à travers ces morceaux, d’ailleurs "Genital Grinder" ne serait pas le morceau qui ouvre "Reek Of Putrefaction" ? En conclusion, le set du groupe a été plus qu’efficace, et pour l’amatrice du groupe que je suis, un véritable plaisir !

Setlist : "Intro", "Green Piss", "Phlébotomie Des Collatérales Variqueuses Saphène Avec Conservation Du Tronc", "Consensual Torture", "Sin To Death", "Maniac", "Teacher", "Obese", "Disperate Cry", "Prodeath".



C’est maintenant au tour de GHOUL, groupe californien d’entrer sur scène. Dès leur entrée, les membres ont été ovationnés par le public. Au vu de leurs costumes faisant référence à une bande de pilleurs assoiffés de sang (pouvant pour certains renvoyer au film Begotten de Merhige), on pouvait déjà se mettre en tête que leur set ne serait pas ennuyeux. A la différence de GENITAL GRINDER où le public était hélas bien trop mou, pour GHOUL il était au paroxysme du déchaînement. La quasi-totalité des morceaux joués ce soir figurent dans leur dernier album "Transmission Zero", relevant pour certains morceaux de sonorités davantage d’influences thrash comme "Blood Fast" que grind (à travers par exemple quelques passages de "Brain Jerk"). Par ailleurs, le groupe a créé son identité au travers des influences relevant des films d’horreur, comme le montre si bien la mise en scène. A travers celle-ci, l’homme est apparenté à un déviant cannibale, se détournant de toutes religions : par exemple entre chaque morceau du début du set, le groupe a fait apparaître un monstre dévoreur de poupons (anencéphales ?), un religieux se faisant égorgé, un monstrueux primate, un membres des forces de l’ordre au visage nécrosé fouettant les musiciens à coup de bonne baguette française, ou encore un monstre à tête proéminente et difforme. Le public jouait un rôle non négligeable dans cette mise en scène puisque c’est lui qui recevait les liquides aux composants mystérieux, en pleine face. Ces costumes et masques étaient quand même d’une bonne recherche artistique, portant ainsi toute mon admiration.

Setlist : "The Lunatic Hour" "Off With Their Heads" "Splatterthrash" "The Mark Of Voodoo" "Brain Jerk" "Blood Feast" "Maniaxe" "Metallicus Ex Mortis" "Blow Up The Embassy" "Destructor" "Gutbucket Blues".



Donc voici le groupe en tête d’affiche, CANNABIS CORPSE, venant de Virginie. Paradoxalement, le public était moins nombreux, et beaucoup moins présent que pour GHOUL. La musique de CANNABIS CORPSE est du death metal de qualité, ayant comme influence, comme le nom l’indique, Cannibal Corpse, mais aussi Autopsy. Par ailleurs, on peut remarquer que le timbre de voix de Philip Hall (également musicien dans Municipal Waste) par exemple dans "Skull Full Of Bong Hits", est semblable à celui de Ross Dolan, d’Immolation. C’est un chant que l’on retrouve assez fréquemment dans le style. Là où se démarque CANNABIS CORPSE, c’est bien sûr à travers le thème abordé dans leurs paroles, le cannabis comme l’indique leur nom. Ce thème est abordé avec très peu de finesse, mais c’est ce qui est délectable : par exemple avec le morceau "Fucked With Northern Lights", le spectateur est emporté dans un morceau avec des riffs à la guitare par moments redondants, créant ainsi un univers fermé, psychédélique par moments avec l’apparition d’une voix déchirante, mais on comprend leur utilité à travers par exemple ces deux phrases : "Fucked with northern lights, madness, paranoia, fright" / "Fucked with northern lights, this fancy bud ain't so tight". Je pense qu’au vu de la qualité des morceaux de CANNABIS CORPSE, le groupe va bien au-delà de la parodie de Cannibal Corpse.

Setlist : "Lunatic Of Pot’s Creation", "Skull Full Of Bong Hits", "Chronolith", "Mummified In Bong Water", "Gateways To Inhalation", "Where The Kind Lives", "Fucked With Northern Lights", "Sentenced To Burn One", "Blunted At Birth", "Dead By Bong", "Staring Through My Eyes That Are Red".

Voici un concert de haute qualité, qui nous a été proposé par Garmonbozia !