La review

GET INFECTED TOUR 2012
Caliban + Winds Of Plague + Eyes Set To Kill + We Butter The Bread With Butter + Attila
Le Divan Du Monde - Paris
22/02/2012


Review rédigée par Byclown


En bon métalleux que je suis, lorsque l’on me propose de participer à un festival qui s’appelle le “Get Infected Tour” je me sens dans l’obligation d’accepter, ne serait-ce que pour faire saigner mes oreilles une fois de plus. L’édition 2012, particulièrement mixte, présente en tête d’affiche les gars très à la mode de CALIBAN (en présentation de leur dernier opus "I Am Nemesis"), précédés des Américains de WINDS OF PLAGUE (qui ont remplacé leurs potes de All Shall Perish pour cette tournée) et de EYES SET TO KILL, eux même précédés des Allemands loufoques de WE BUTTER THE BREAD WITH BUTTER et des bourrins Américains de ATTILA. Sacré programme donc pour cette petite fête qui commence à 18h00 et se termine à 22h30 (obligations légales et vacances scolaires oblige...).
Arrivé sur les lieux du crime en devenir à 14h30 pour une interview avec CALIBAN, je découvre avec stupeur un Divan du Monde vide alors qu’il devrait grouiller de roadies en train de s’afférer à monter les différents plateaux. D’après les explications du régisseur Français sur place, les tours bus seraient bloqués dans la circulation… Résultat : des balances qui commencent avec 1h30 de retard ! En fin de compte, seul CALIBAN a le temps de balancer, ce qui augure un massacre sonore pour les autres groupes à venir qui n’ont pas du tout le même son.
Apres un moment de stress général, les portes ouvrent bien à l’heure prévue pour laisser rentrer un public, assez jeune en moyenne, qui investit la salle et la remplit totalement en 10 petites minutes. Qu’il est bon de voir une salle remplie pour du metal !!



Commençons donc avec les mecs de ATTILA et leur metal aux influences des groupes les plus en vus du moment (peu importe le style du moment que ça marche), clairement calibré pour le headbanging et le slam. Groupe visiblement connu du public car la boucherie commence dès le tout premier morceau avec un énorme pogo et des jumps à répétitions. Les Georgiens d’Atlanta viennent ici présenter leur dernier opus "Outlawed" (clips à voir sur YouTube de "Payback" et "Outlawed", joués d’ailleurs sur cette tournée). Le set est clairement impeccable, le chant syncopé du chanteur (aux effets de voix à la Dez Fafara) passe à merveille, le son est bon (sont fort ces ingés-son Allemands pour faire sonner un groupe même pas balancé !!) et le public reprend en chœur les refrains des hits du groupe ! Entrée en matière concluante donc, seul petit regret : le set en question ne dure que 30 minutes chrono… Vivement que ces mecs reviennent en France avec un set digne de leur talent.



Après un court moment de pause, place aux gentlemen teutons de WE BUTTER THE BREAD WITH BUTTER. A vue de nez, avec leurs looks de rockeurs british, leur batterie fluo lumineuse, leurs coupes de douilles et leurs mocassins en cuir à la Sarko, je me dis que ces braves gens vont se faire découper en rondelles. J’admets ne pas m’être renseigné sur ce groupe avant de les avoir vus en live et bien mal m’en a pris car ces mecs sont justes des gros bourrins !!! Ils distillent un deathcore mêlé d'electro chargé en adrénaline et comptent au premier rang un carcan de fans absolus (bon ok, c’est des adolescentes mais quand même). Il est clair que le style est un peu moins rentre-dedans et catchy que leurs prédécesseurs Américains mais tout de même, le feeling est là. On a même le droit à des canons à cotillons ! Là encore, un set carré, avec un son impeccable (décidemment !), un public plus que présent qui continu à se défoncer la tête dans le circle pit mais malheureusement, encore une fois, un set un peu court d une petite demi-heure à peine.



A peine le temps de comprendre ce qu’il vient de se passer que l’on enchaîne avec les Américains de EYES SET TO KILL, groupe qui tient essentiellement sur les épaules des sœurs Rodriguez (Alexia et Anissa), avec leur metcore mélodique aux doux accents de post core. Très bonne prestation, carrée, avec un nouveau chanteur (encore un… beaucoup de changements de line-up ont eu lieu pour ce groupe de 9 ans d’âge), un guitariste en moins et un groupe de fans aux yeux humides (qui pour le coup ne sont pas forcement des ados boutonneuses mal dans leur peau). Deux points négatifs quand même, à savoir les 30 minutes de jeu qui semblent de rigueur pour tout le monde et surtout le mauvais choix d’ordre de passage. Le groupe, bien que pêchu sur scène, distille une musique qui paraît bien mollassonne par rapport à ces prédécesseurs Allemands et surtout par rapport à ATTILA. Il aurait été judicieux de mettre ce groupe en ouverture afin d’avoir une suite logique au niveau de la puissance musicale.



Apres cet interlude musicale faussement doucereux, le réveil paraît bien brutal avec les Californiens de WINDS OF PLAGUE et leur deathcore brutal aux accents symphoniques (tout ça parce qu’il y a un clavier, qu’est ce qu’il ne faut pas entendre…). Mené par le chanteur Johnny Plague, molosse à la tête de Phil Anselmo (Pantera) et au physique de Greg Puciato (Dillinger Escape Plan), ce combo arrache clairement les planches de la scène et ne fait pas du tout dans la finesse. Légère amélioration au tableau, le groupe jouie d’un set de 45 minutes, à la maigre mesure de son talent. On a le droit aux hits du groupe ("The Impaler""California", "Drop The Match") ainsi qu’à certains titres du dernier album. Un set énorme tout simplement ponctué d’ailleurs par un petit duo avec le chanteur de ATTILA, adepte de la finesse lui aussi. Sont fort ces Américains !



Dernier volet tant attendu de ce festival hors norme de par sa qualité, les Allemands de CALIBAN, venus défendre leur dernier album sous la bannière de Century Media Records. Ce dernier volet, à en écouter le CD et à en croire les dires de Marc, l’un des guitaristes (voir interview), est le masterpiece du groupe qui a décidé de prendre une direction plus catchy dans ses compos, sans pour autant tomber dans le commercial. Scène hautement stylisée, les mecs n’ont pourtant pas joué sur le côté face painting présent dans leur chanson "Memorial". Mais alors en live ça vaut quoi ?! Eh bien, malgré la qualité surprenante des groupes précédents, le combo assure énormément, avec un set et un jeu de scène bien rodé !! On a droit à tous les tubes, que ce soit ceux du nouvel album comme ceux des plus anciens (voir setlist). Petite cerise sur le gâteau, les chanteurs de EYES SET TO KILL et ATTILA viennent prêter main forte à Andy (le chanteur) pourtant en forme, sur le titre "We Are The Many", titre d’ouverture du dernier album. Le groupe joue une heure avec un rappel sur "Sonne" de Rammstein (écoutable sur YouTube évidemment).

Setlist : "Dein Reich", "It’s Our Burden To Bleed, We Are The Many, Love Song, I Will Never Let You DownDavy Jones, Life Is Too Short, The BogeymanNothing Is Forever, "24 Years", "Memorial", "Sonne", "My Time".

Pour conclure, je dirais que j’ai assisté à un concert mémorable par la qualité des groupes présents, par la qualité du son et par l’énergie exceptionnelle présente dans la salle, que ce soit au niveau des artistes qu’au niveau du public, venu faire la fête. Merci !

Photos tirées de : www.byclown.com