La review

CADAVERIA + WINTERBURST
La Scène Bastille - Paris
09/11/2012


Review rédigée par Braindead


Onze ans que l’on attendait la grande prêtresse du black mélodique italien ; onze longues années nécessaires à l’épanouissement d’une musicienne perfectionniste et mystérieuse, dont l’univers complexe, mérite une exploration appuyée. C’est chose faite depuis ce Vendredi soir où les Enfers ont élu domicile à la Scène Bastille. Salle remplie au trois quarts, peut mieux faire, mais finalement fréquentation plutôt correcte vu le peu de promotion faite autour de l’évènement. Mais la diva est aussi discrète que son talent est grand ; force est de constater l’engouement d’un public varié, ayant pour point commun une connaissance pointue de l’œuvre de CADAVERIA. Un concert de fans, pour les fans, assurément…



WINTERBURST ouvre les hostilités avec leur black mélodique des plus percutants. Ce genre de musique n’étant pas ma tasse de thé, je dois admettre que les Franciliens m’ont collé une dérouillée qui me fera dorénavant suivre la carrière du groupe de très près. La résultante d’un show d’un rare professionnalisme ; backdrop et kakemonos à l’effigie du groupe, habillent la scène, le show est carré, intense, morbide mais tellement jouissif. Le son est excellent, Vorender, tout de kilt vêtu, est un frontman charismatique tout en rage et puissance, Kyll et Six impressionnent de par leur maîtrise des cordes, Shainsaw tabasse ses fûts, Terias aux claviers, distille une harmonie macabre et Lust, bassiste tout en retenue offre une massivité aux compositions vraiment diverses. Rien à redire ; WINTERBURST excelle dans son style, nous livre une œuvre travaillée et particulièrement bien produite, une œuvre mise en images sur scène, par Julie Coyne, magnifique performeuse professionnelle dont les vidéos et photos méritent le détour. La demoiselle nous offre trois tableaux différents, effrayants, envoûtants, à l’image d’un personnage de Silent Hill. La divine évanescente maîtrise son art et nous fait découvrir, nos sens les plus cachés. Un concert de black tout simplement énorme.

Setlist : "A Mirror's Game", "The Immortals", "D'Ombres Et D'Infini", "Insanitarium", "Circle Of Despair", "The Sign Of The Black Ivy", "Circus Of Freaks", "Beyond The Wall", "The Upcoming Chaos".



Autant dire qu’une assistance chauffée à blanc est massée devant la scène, qui d’ailleurs est installée en un temps record. L’intro retentit, les musiciens de CADAVERIA prennent possession des lieux ; plaisant de voir des artistes matures et confirmés, aux visages sereins (tendance également observée chez d’autres combos italiens, Lacuna Coil en tête) ; cela change des jeunes braillards et prétentieux inhérents au genre. La Princesse des Enfers apparaît, belle et charismatique comme jamais, nous envoie "Apocalypse" en pleine tronche, comme pour mettre les choses au point ; incisive, violente et décisive, les qualificatifs de la setlist ne manquent pas. Sur les douze titres du show, "Horror Metal" truste la soirée mais la frontgirl nous offre également ses perles, "100.000 Faces" et "Spell". CADAVERIA impressionne par sa maîtrise et sa retenue ; le goupe n’est pas des plus expansifs sur scène malgré un guitariste au visage facétieux, mais la technique des albums y est parfaitement restituée, à l’image d’un Meshuggah ou Stephan Forté, dans des genres différents. Riffs taillés au scalpel, double pédale aux accélérations fulgurantes, modulation naturelles de la voix ; du grand art offert par un combo dont l’exigence n’est plus à démontrer. CADAVERIA aura mis onze ans avant de redonner ses concerts en France ; gageons que ce show ne restera pas sans lendemain.

Setlist : "Apocalypse", "The Days Of The After And Behind", "Memento Audere Semper", "Death Vision", "Blood And Confusion", "Flowers In Fire", "Anagram", "Exorcism To Chaos", "100.000 Faces", "Assassin", "Spell", "Laying In Black".