La review

BONECRUSHER FEST
Job For A Cowboy + Beneath The Massacre + War From A Harlots Mouth
+ Gorod + As They Burn + Make The Suffer
Kulturfabrik - Esch-sur-Alzette (Luxembourg)
13/03/2013


Review rédigée par Salaman


Le Bonecrusher Fest est une tournée européenne d'une trentaine de dates, qui existe depuis plusieurs années maintenant. Organisé par Avocado Booking, elle permet aux groupes de pouvoir en un temps record (1 mois !) se produire dans pas moins d'une douzaine de pays différents, de l'Espagne à la Finlande, en passant par la République Tchèque ou encore le Luxembourg, comme c'est le cas ce soir. Ajoutons que généralement le principe est simple : Une tête d'affiche, 2 groupes un peu moins importants mais déjà connus, 2 groupes qui montent et un groupe en devenir… l'ensemble s'enchaîne à la suite en environ 5 heures !

Cette année donc c'est une affiche résolument brutale et technique qui nous est proposée à la Kulturfabrick, avec JOB FOR A COWBOY, WAR FROM HARLOTS MOUTH, BENATH THE MASSACRE, GOROD, AS THEY BURN et MAKE THEM SUFFER. Une chose est sûre, c'est gonflés à bloc que nous partons dans une voiture blindé (5/5) pour passer une soirée qui s'annonce des plus extrêmes !

Voilà, le décor est planté, il ne reste qu'à vous dire que nous sommes Mercredi soir et que cela s'en ressent dés notre arrivée...



Malgré un timing des plus précis... à cause de la route, de quelques déboires d'organisation et de l'heure précoce à laquelle à débuté la soirée (18 h), nous manquerons MAKE THEM SUFFER et débarquerons sur les derniers accords d'AS THEY BURN… Dommage….



La salle, malgré l'affiche, ne fait pas le plein, loin de là, et si nous sommes 150, c'est le grand max, pas grave, hop, direct à la barrière et c'est avec les Français de GOROD et leur death technique, que nous attaquons notre soirée. Cela doit faire au moins six fois que je les vois, c'est un groupe que j'aime beaucoup, surtout depuis la sortie de leurs dernier opus en date : "A Perfect Absolution" qui m'a redonné envie d'approfondir leur discographie. Malgré que parfois, de par sa technicité, la musique du groupe paraît un peu froide et impersonnelle, ce n'est généralement pas le cas en live, en témoigne ce concert mémorable mais trop court au Hellfest 2012 ! C'est donc pour moi une petite déception, car malgré un son globalement bon, GOROD n'est visiblement pas au meilleurs de sa forme ce soir ! La batterie sera bien souvent un peu en retard, essayant de rattraper les guitares qui, elles, bourrent en avant ! Heureusement, le chanteur tient sa place pour maintenir l'ensemble, et le groupe s'en sortira quand même avec les honneurs... Sur ce coup, je serai indulgent, nous sommes à la moitié de la tournée, et peut-être que la fatigue se fait déjà ressentir…



Quelques minutes d'attente durant le changement de plateau, le temps de passer au merchandising et de boire une petite bière et c'est BENEATH THE MASSACRE, groupe canadien de death technique, lui aussi, qui arrive sur scène. J'avoue, je suis venu principalement pour eux, leurs discographie est énorme et leur dernier album "Incongruous" est une tuerie. Je me devais de me rendre compte sur scène, de quoi le groupe était capable, et je ne suis pas déçu ! En effet, les compositions s'enchaînent sans répit, et c'est véritablement à un mur de son auquel nous avons affaire... rien ne dépasse, le tout est massif et puissant. BENEATH THE MASSACRE donne tellement une impression d'homogénéité, qu'il est difficile pour celles et ceux qui ne connaissent pas leur musique de faire la différences entre les morceaux, et de démêler l'ensemble… Ça blaste à fond, et c'est normal, car derrière les fûts, c'est Patrice Hamelin, ex-batteur du groupe MARTYR ! Bref, la claque, et même si le groupe est extrêmement statique sur scène, cela ne pas spécialement dérangé, étant déjà concentré pour suivre leur musique. Un show intense et très riche donc et qui laissera les auditeurs dans une sorte, au choix, d'incompréhension totale ou de satisfaction heureuse...



Deuxième "pause", et le rituel est déjà en place... tout cela étant rodé, c'est rapidement que l'on se retrouve devant WAR FROM A HARLOTS MOUTH et leur mathcore "jazzy"… enfin, le côté jazzy n'est quand même plus trop d'actualité sur leur dernier opus "Voyeur" mais le groupe se taille depuis quelques années une solide réputation. Premier constat étrange : malgré leurs 5 albums et leurs 8 ans d'existence, le groupe semble très "jeune" dans sa manière d'aborder la scène, presque débutant. Les positionnements des musiciens sont hésitants, le bassiste et le guitariste se sont même rentrés dedans… et en plus au-delà du chanteur sosie de Mitch Lucker (RIP), l'ensemble est très (trop) cliché : ça crache, ça saute genre cabri, et ça crabcore à tout va... bref l'impression de départ n'est pas très bonne mais le son va sauver tout… Car là, c'est lourd, sombre et petit à petit, WAR FROM A HARLOTS MOUTH nous entraîne dans son univers, cassant les rythmes, passant de moments ultra rapides à des moments plus lents... L'intensité s'en ressent et même si quelques passages sortent de nulle part, et poussent le spectateur à se demander ce qu'il fait là, c'est à un set précis et profond auquel nous avons assister. Un groupe à suivre sur le long terme, ne serait-ce que pour voir dans quel sens le groupe évoluera. Bon, la salle est toujours aussi vide, et il y a une chose de bien (ou pas) c'est que lorsque l'on est à la barrière, on ressent mieux du coup les 2/3 mosheurs qui se battent en duel dans tes côtes… Au passage donc merci à eux ! C'est le jeu hein !



Allez une bière ou deux pour la dernière pause avant la tête d'affiche de la soirée, et c'est reparti avec les Américains de JOB FOR A COWBOY qui donnent direct le ton, par leur chanteur qui arrive, bouteille de whisky à la main. Autant vous le dire tout de suite, j'ai fait une 'fixette' sur lui durant l'ensemble du show, me demandant s'il était juste bourré ou plus... Au niveau du son (à part le chant véritablement sous-mixé), les musiciens sont en place. C'est carré et précis et je dirais surtout très rodé... on ressent véritablement l'expérience des mecs. JOB FOR A COWBOY est un des fer de lance du genre death metal / deathcore mais du coup, il semble s'être un peu perdu au sein de cette scène désormais saturée. Ce que je veux dire, c'est tout simplement que le groupe ne m'a pas touché, j'ai trouvé l'ensemble sans grand intérêt, j'irais même jusqu'à dire sans identité... Bon, heureusement il y a le chanteur ! Jonny Davy est sa tête de fou, gesticulant, jouant avec le micro, crachant par terre et buvant à grosses goulées sa bouteille de JB ! Et puis surtout, il y a les deux titres phares du groupe, qui symbolisent à eux seul le grand écart que peu réaliser JOB FOR A COWBOY. "Entombment Of A Machine" datant de leur démo de 2005 puissant, rapide et énergique et "Tarnished Gluttony" issu de leur dernier album "Demonocracy", qui laisse percevoir combien le groupe, peut, à certains moments, tel un phénix, reprendre sa place de leader , et sortir des titres profonds, variés, riches, bref de vraies compositions dignes de leur renommée. Un show au final décevant et assez monotone, et que j'ai trouvé sans grande surprise (ah si, le bassiste a une basse qui s'allume avec des diodes vertes fluo !!!).

En conclusion, le Bonecrusher Fest reste une tournée de qualité, qui permet de pouvoir, sur une soirée, voir et apprécier plusieurs esthétiques différentes... plusieurs groupes que nous aimons découvrir et / ou revoir… C'est certain, le peu de monde présent a joué sur l'ambiance globale de la soirée et sur le degré d'implication des groupes. Les shows se sont enchaînés rapidement, et nous avons eu affaire, dans l'ensemble, à des groupes créatifs et professionnels. A voir les groupes qui seront retenus pour l'édition 2014, mais c'est certain, ce n'est pas la dernière fois que j'irai.