La review

BLOODYWOOD + GHB + HEYS
Le Gibus - Paris
22/07/2019


Review rédigée par Matthieu


C’est avec le retour de la chaleur dans la capitale que je me rends au Gibus pour la toute première date en France de BLOODYWOOD, le groupe indien de metal qui a fait le buzz sur YouTube. Et pour l’occasion, ce sont GHB et HEYS , deux formations françaises, qui vont ouvrir le bal ! Et le show est visiblement complet, ce qui explique le nombre de spectateurs qui se ruent dans la salle dès l’ouverture des portes.



On entame donc les hostilités avec HEYS, porté par la folie de Loki Lonestar (chant). Le quatuor entament donc son introduction devant un public perplexe mais attentif, et si le premier morceau est très calme, c’est le suivant qui lancera vraiment la formation. Quelques passages groovy servis par les slaps d’Hugo Vingoss (basse) et les frappes de Robin Hill (batterie) pendant que Tom Taudis (guitare) aligne des riffs parfois un peu expérimentaux, mais qui collent à l’esprit du groupe. Malheureusement, il faudra attendre le deuxième morceau pour réellement entendre la voix du chanteur, qui passe sans difficulté d’un chant clair intriguant à des hurlements puissants, que ce soit en français, en anglais, voire même en allemand ou simplement des borborygmes. "On s'appelle HeYs et on fait du metal tribal !" rappelle le chanteur avant que la rythmique ne reparte, pendant qu’il se bat avec un ennemi invisible. Et après deux autres morceaux aussi différents que survoltés, le frontman reprend la parole. "Vous connaissez Little Big ?" demande-t-il. C’est évidemment par la positive que la foule lui répond, et le groupe démarre une reprise d’un des titres phare des Russes, tout en tendant son micro au-dessus d’une fosse qui commence à s’échauffer. Totalement possédé, il nous annoncera également que leur set arrive à sa fin, mais c’est avec un "Hail To The Dreamers" qui met en avant les influences ésotériques de la formation autant que la technicité du bassiste que les franciliens font remuer à nouveau l’assemblée. "On va vous en faire une autre, mais à une seule condition ! Je veux voir ceux du fond bouger aussi !" hurle Loki . Et si le début de cette dernière chanson est calme, les riffs s’énervent très vite et l’intensité fait headbanguer les premiers rangs, devant des musiciens souriants qui seront acclamés à l’issue de leur prestation, malheureusement écourtée (un titre restait sur leur setlist).

Setlist : Intro, "Paradigma", "Porter Plainte", "The Stormbringer", "The Mission", "Everyday I’m Drinking" (Little Big cover), "Princess Mononoke", "Hail To The Dreamers", "Under Fire".



Changement de plateau un peu longuet pour GHB, qui nous explique pourquoi. "Désolé le Gibus on a eu du retard, notre van c'était vraiment de la merde on a mis 7h à arriver de Strasbourg, ça nous casse les couilles de faire ce putain de linecheck !" annonce Votour (chant). Mais cela ne l’empêchera pas de motiver la fosse en compagnie de MitchBien (chant). Et lorsque le combo est enfin prêt, le duo de chanteurs se place directement sur le devant de la scène avec MimiSixKiller (chant), haranguant immédiatement la fosse grâce à leur phrasé rappé, mais également grâce à la rythmique entraînante d’Erik (guitare) et David (basse). Très communicatifs entre les morceaux, les trois chanteurs prennent la parole, alternant vannes, jeux de mots et remerciements. "On a mis quasiment huit heures pour venir faites un putain de bordel ! Est ce que vous savez chanter le Gibus on a besoin de vous !" hurlent-ils, alors que Vic (batterie) se prépare déjà à remettre le couvert grâce à un sample bien senti et des frappes puissantes. Se déplaçant en permanence, les trois rappeurs attirent l’attention, mais le guitariste et le bassiste ne sont pas en reste et n’hésitent pas à poser sur les retours lors des passages les plus violents. "Cette chanson s’appelle "Periscope" !" annonce MitchBien . "Envoie cette putain de merde !" lance-t-il à son batteur alors que Votour descend dans la fosse pour aider le public à mosher. Mais il n’est pas le seul à s’amuser, car tous ceux qui restent sur scène sautillent, ce qui aura pour effet de casser l’attache de sangle du bassiste sur la fin du morceau. Mais peu importe, un coup de gaffeur, et les Strasbourgeois repartent pour un dernier titre énergique, avec une foule enfin bien motivée, et qui leur offrira le premier slam de la soirée.

Setlist : Intro, "En Force Dans Vos Bouls", "Tuez-les Tous", "Plaire A Tout le Monde", "Passion De La Boisson", "Trous De Boulettes", "Periscope", "P.Ô.V.", "Guillotine", "Incroyable Mais Frais".



A peine sur scène, les Indiens de BLOODYWOOD sont acclamés par un Gibus plein à craquer, dont certains sont venus de loin pour célébrer leur premier passage en France. Et dès que le premier morceau commence, le public démarre au quart de seconde en moshant comme si leur vie en dépendait sur la rythmique puissante de Karan Katiya (guitare / flûte), Roshan Roy (basse) et Vishesh Singh (batterie), agrémentés des frappes de Sarthak Pahwa (dohol), donnant ce petit côté qui rappelle les origines du groupe. Le son est lourd, plutôt bien mixé, mais surtout entraînant à souhait ! "We are Bloodywood from India ! Please make some noise for yourself !" lance Jayant Bhadula (chant) en serrant quelques mains au passage. Le frontman présente alors rapidement chaque titre pendant que Raoul Kerr (chant rappé) prend le temps de souffler. Alors qu’un spectateur monte sur scène sur ordre du guitariste pour jouer de la flûte avec lui sur le deuxième morceau, les autres membres du groupe haranguent la fosse, et lorsqu’"Endurant" démarre, c’est déjà l’ébullition dans le pit. Alternant parfois entre sa flûte et sa guitare, Karan n’hésite pas à headbanguer lorsqu’il le peut, tout comme les autres membres du groupe qui se placent au plus près de la foule pour jouer. Le groupe profite également d’une petite pause après Jee Veerey pour nous expliquer à quel point ils sont heureux d’être ici ce soir. "When we had this promoter who contacted us, we knew we had to be in France ! On the next song, jump with us !" ordonne Jayant. Et le titre commence à peine que déjà la moitié du Gibus est en l’air, permettant par la même occasion aux slammeurs de commencer à arriver en masse, sous l’oeil vigilant des agents de sécurité qui les renvoient d’où ils viennent. Mais Raoul a disparu de scène, et ce n’est qu’après une reprise musclée de "Smells Like Teen Spirit" de Nirvana à la sauce BLOODYWOOD et la déjà culte "Tunak Tunak Metal" que Raoul ne revient. "Do you know what time it is ?" demande-t-il pendant que son camarade vocaliste s’installe sur les retours. "People of Paris, we need your help for the last one !" demande Jayant . Et sans surprise, c’est "Ari Ari" que le Gibus reprend en choeur, alors que les deux chanteur descendent dans la fosse pour chanter au milieu d’un pit déchaîné pendant que les musiciens survoltés headbanguent et dansent en jouant. "Wow Paris, you’re fucking fabulous !" lâche Jayant après une photo souvenir en compagnie de la foule.

Setlist : "Machi Bhasad (Expect A Riot)", "Endurant", "Jee Veerey", "Rang De Basanti", "Mundian To Bach Ke Rahi", "Smells Like Teen Spirit" (Nirvana cover), "Tunak Tunak Metal", "Ari Ari".

Et si le concert est bel et bien terminé pour ce soir, cela n’empêchera pas les Indiens de se jeter tous à tour de rôle dans la fosse qui les fera slammer quelques minutes. La soirée a été riche en couleur. Après l’ouverture très originale de HEYS et la prestation motivante de GHB, BLOODYWOOD a littéralement enflammé la salle parisienne, et les présents se souviendront longtemps de cette première et exceptionnelle prestation !