La review

BLITKRIEG + WYLD + DEER BLOOD
Le Gibus Café - Paris
23/09/2014


Review rédigée par Réginald


Pour leur première date française, les Anglais de BLITZKRIEG ont fait le détour par la capitale pour investir le Gibus Café ; du beau monde entre ses murs, pour le petit frère du célèbre Gibus. Pour ceux qui ne les connaissent pas, BLITZKRIEG c'est le groupe de Brian Ross (dernier membre de la formation originale). Créé en 1980, BLITZKRIEG c'est quand même 11 albums ! Et en 1991, ils ont même signé chez Roadrunner Records pour un album.
Pour cette date, BLITZKRIEG partage l'affiche avec deux groupes parisiens : DEER BLOOD et WYLD. La soirée s'annonce aux couleurs du heavy et du thrash : l'occasion de découvrir ces deux groupes franciliens, et pour les Parisiens, d'enfin voir les BLITZKRIEG sur scène.
Arrivé au Gibus Café, les vestes en jeans sont bien présentes, ça sent le cuir et le fan de Maiden. On se croirait dans un remake de Wayne's World. Pas de doute, nous allons bien voir un groupe de heavy. Pour les novices, le Gibus Café est un petit bar du quartier Oberkampf à l'ambiance rock qui organise pas mal de concerts. Ne vous attendez pas à saigner des oreilles, la règle dans ce bar est de minimiser au maximum les nuisances ; murs capitonnés, batterie derrière un plexiglas et ampli guitare face aux murs. D'ailleurs ceux qui n'aiment pas les sons compressés et que les amplis ne soient pas à 12 sur 10 ne seront pas à leur aise dans cet établissement. Le jeu de lumière ne sera pas non plus de premier ordre avec quelques spots qui traînent par ci par là, mais quand on va au Gibus, on vient pour l'ambiance. Plutôt que d'en avoir plein les yeux avec des effets spéciaux, on appréciera la proximité avec les groupes, le fait de pouvoir discuter avec eux et de rentrer chez soi sans être sourd.



19h50, les premiers à ouvrir les hostilités sont DEER BLOOD, groupe de thrash metal parisien créé en 2011. Dès les premières notes, ça sent le thrash à plein nez, on reconnaît les influences des années 1990 : Metallica, Slayer, Pantera pour ne citer qu'eux. Aux sons des guitares, je penche plus vers des fans de Pantera, mais qui ne le serait pas ? Le show des quatre gaillards est plutôt cool. On sent qu'ils ne sont pas pros, notamment avec un jack qui s'arrache, mais honnêtement que celui qui ne l'a jamais vécu leur jette la première bière. À part ce détail, dont on ne leur tiendra pas rigueur, les compos sont solides et le combo prend bien plaisir à nous montrer qui sont les patrons. Dans l'ensemble les musiciens sont bons et le chant bien entêtant. Sans être un fan de thrash, on prend plaisir à écouter ce bon petit groupe.
Dans le public : des potes du groupe, certains connaissent même plusieurs chansons et quand même une bonne dose de curieux. En tout cas, ce groupe respire la bonne humeur et on ressent une bonne cohésion de groupe. Les gars aiment ce qu'ils font et aiment nous le faire écouter. Musicalement c'est bon, le son nous fait penser à du Pantera, c'est propre, avec une alternance de riffs efficaces et de solos bien joués. Le chanteur n'hésite pas à parler avec son public et à mettre une bonne ambiance et c'est ce que l'on recherche avec ce genre de groupe.
Le concert dure aux alentours de 40 minutes. Le public était bien présent pour écouter ce jeune combo ; place maintenant aux WYLD.



15 minutes de changement de plateau et faites place aux WYLD. Ici, on nous distillera un heavy à la Black Label Society, Clutch et à la Maiden. Après avoir entendu sur le net leur EP, c'est avec plaisir que nous allons les découvrir en live. Ça commence sévère avec "Stoned" et à vrai dire, nous n'aurions pas vu une autre chanson pour une intro. Les riffs de cette chanson restent en tête. La voix fait penser à un mélange d'Alice In Chains et de Clutch ; ça sonne et on se prend vraiment à la sonorité de ce groupe. Il y a là un potentiel de chant important. Enchaînement sur "Just Another Lie" et son riff bien plus brutal. Les WYLD enfoncent le clou à la masse, les têtes commencent à bouger en rythme. C'est musicalement brutal, aux sonorités heavy modernes, un peu à la Crucified Barbara mais avec plus de testostérone. La voix reste bien en tête et on se dit que ces gars-là ont intérêt de nous sortir un album rapidement.
Trois covers à la suite, ce qui est à mon goût un peu trop, mais les morceaux choisis sont vraiment bons, à coup de Guns, Velvet Revolver et Clutch, les WYLD montrent qu'ils sont bons et le chant assure. Les gars sont à l'aise avec la scène et le public répond présent. Le concert s'achève sur "Venomous Poison" qui, à notre avis, est LA meilleure chanson du groupe. Elle a tout : chant parfait, guitares entêtantes, batterie qui nous emmène au loin, des break efficaces et bien connus au heavy. Cette chanson a tout pour mettre un bordel sans nom, les pogos seraient même les bienvenus.

Setlist : "Stoned" - "Just Another Lie" - "Crossroads" - "Slither" (Velvet Revolver cover) - "It's So Easy" (Guns N' Roses cover) - "The Mob Goes Wild" (Clutch cover) - "The Last Man Standing" - "Venomous Poison".



Sur cette parfaite entrée en matière et un public chauffé à bloc, le groupe laisse sa place aux attendus BLITZKRIEG, venus défendre leur dernier album "Back From Hell". Une vingtaine de minutes sont nécessaires au changement de plateau, et pour un groupe des années 1980, avec un paquet d'albums, ce sont les musiciens eux-mêmes qui installent leur matos et font les premiers test. Il n'y a pas de doute, le public est venu pour eux, et l'on voit les plus anciens se rapprocher du devant de la scène.
Le groupe nous fait une entrée digne des pros avec dans un premier temps les musiciens, suivis de Brian Ross en veste de cuir et lunettes noires : l'enfant d'Ozzy et d'Alice (Cooper bien sûr), si les deux rock stars avaient pu s'accoupler. Voyons si le groupe tient ses promesses et assure en live. Dès les première notes de "Armageddon", les Anglais sont là pour nous mettre une bonne baffe aller-retour. Ce coup-là, ça y est, nous sommes plongés dans les années 1980 à coups de Gibson et de Marshall. Le son est typique du heavy et la voix est juste parfaite. Un mélange de Alice Cooper et de Bruce Dickinson. Brian en a dans le coffre et va nous le montrer. Les riffs s'enchaînent et les chansons les unes derrières les autres, il n'y a pas de temps mort. Le public, bien chauffé par les deux groupes précédents, répond présent et chante par dessus Brian Ross. Qui aurait cru... Nous sommes les premiers surpris du nombre de fans pour un groupe qui n'a pas les échos médiatiques de toutes ces grosses productions anglaises.
Petit moment d'émotion en milieu du set avec l'arrivée de "Eyes of the World". Cette chanson est tout droit sortie des années 1980, ce n'est pas un slow ni une chanson brutale, mais un mix entre les deux relativement efficace. Le public connaît les paroles par cœur et l'ambiance dans le bar est digne d'une salle de concert 20 fois plus grande. Les fans sont vraiment à fond dans le show livré par BLITZKRIEG et nous devons avouer qu'on se prend facilement au jeu.
La deuxième partie du concert sera un brin plus dans le heavy pur et dur. Nous avons une naissance de pogo dans le public, si bien que Brian Ross demandera de faire attention, histoire que tout le monde rentre de bonne humeur chez soi après le concert. La communication du leader de BLITZKRIEG est très présente. On le sent proche de son public et ce dernier le lui rend bien. Les BLITZKRIEG aiment ce qu'ils font et prennent plaisir à nous le montrer. Deux covers de Judas Priest et de Satan plus tard, le groupe reprend ses propres tubes pour nous emmener dans les méandres du heavy. Le show durera une bonne heure, durant laquelle les temps morts n'ont pas eu lieu d'être et où le public répond présent, autant par le monde dans le Gibus Café que par les reprises en chœur des chansons du groupe. BLITZKRIEG finit son concert par une chanson éponyme aussi bonne que le reste du set.

Setlist : "Armageddon" - "We'll Rock Forever" - "Sahara" - "Unholy Trinity" - "V" - "Viking" - "Eyes Of The World" - "Nocturnal Vision" - "Back From Hell" - "The Hellion" (Judas Priest cover) - "Pull The Trigger" (Satan cover) - "Escape From The Village" - "Return To The Village" - "Hell To Pay".
Rappel : "Blitzkrieg".

Pour un concert découverte, ce fut vraiment agréable, et ce pour les trois groupes. Nous n'hésiterons pas à revenir voir l'un des trois dans une salle parisienne. D'ailleurs, si un soir l'un de ces trois groupes passe non loin de chez vous, éteignez la télé, sortez de votre canapé et foncez écouter DEER BLOOD, WYLD ou BLITZKRIEG. Ils vous apprendront ce qu'est la musique qui reste en tête et qui donne envie de revenir en concert encore et encore. Alors, bravo à tous, car jouer dans un petit bar ce n'est pas facile mais c'est un pari réussi pour vous.

Photos tirées de : www.flickr.com/photos/reginald_tef