La review

BLACK SABBATH + UNCLE ACID & THE DEADBEATS
Bercy - Paris
02/12/2013


Review rédigée par Boris
Photos prises par Stephan Birlouez


Après une prestation annulée l'an passé à Paris à cause de la mauvaise santé de Tommi Iommy, voici donc annoncé le grand Sabbath ce lundi 2 Décembre à Bercy. Quand on sait que le groupe n'avait pas jouer au grand complet dans cette salle depuis 1978, on se mettrait presque la pression, tant cette soirée prend une tournure "historique".
Pourtant le retour du line-up originel de BLACK SABBATH n'avait pas vraiment fait l'unanimité, tout comme la sortie de "13". En ce qui me concerne, je trouve l'album tout simplement excellent, et peu m'importait d'entendre dire qu'Ozzy était à la ramasse en concert, qu'il chantait faux : ces mecs-là sont vivants et réunis pour nous faire partager quelques vibrations d'une humanité qui nous dépasse tous et dépasse également beaucoup de groupes.



Je ne connaissais qu'une seule chanson de UNCLE ACID & THE DEADBEATS, la première partie de la soirée, il s'agissait de "I'll Cut You Down". Hors du temps, le jeune quatuor anglais a tout l'air de débarquer des 70's, sonorisé sur des petits amplis à lampe à revêtement tweed, le son est on ne peut plus vintage au service d'un stoner / doom très convainvant. En fait, si Mc Cartney et Lennon avait créé BLACK SABBATH, ça pourrait donner un UNCLE ACID.... dans l'intention, c'est un peu ça. Vous me suivez ? Le chant est systématiquement exécuté à deux voix dans cette tradition "pop" des deux Beatles, impossible de ne pas penser à Ghost également, la préciosité en moins. Lancinant, bluesy, UNCLE ACID enchaine ses standards devant un public réceptif, de "Mt Abraxas" à "Desert Ceremony" avec passion et humilité.



Pause. La pression monte... Ozzy, derrière le rideau, ne manque pas d'attiser la foule qui jubile et se prépare à recevoir le premier riff de "War Pigs" sous un tonnerre d'aplaudissements. Un énorme roc qui semble tout droit sorti des Studios de la Hammer sert de décor, trois écrans incrustés à l'intérieur balancent des images de la prestation du groupe, des extraits de films, archives du groupe etc... Tout les instruments sont parfaitement audibles, le son de basse de Geezer est monstrueux, ronflant, organique. Iommy en impose tout autant en véritable orfèvre du riff éternel, entre élégance "so british" et charisme ténébreux. Le batteur de la tournée, Tommy Clufetos (qui a joué pour Rob Zombie et Ozzy) est tout simplement hallucinant dans son rôle de bûcheron, au risque parfois d'en faire trop. Reste le père Ozzy. Un plaisir. Parfois aux fraises lorsqu'il s'agit d'aller dans les aigus à présent, il n'en reste pas moins un excellent performer. Ozzy c'est un peu l'enfant qui n'a jamais voulu grandir et qui malgrè les épreuves, les excès a su garder quelque chose de pur. Ses déclarations d'amour au plublic vont de pair avec sa voix tonitruante d'un désespoir à vous faire dresser les poils (“"Oh please god help me" sur "Black Sabbath" joué comme une grande messe noire).



Les classiques sont bien là, de "Snowblind" à "Children Of The Grave", "N.I.B.", "Iron Man". Sabbath se fait le maître de croisière d'un voyage intemporel, traversé d'agressivité, de désespoir mais surtout de joie. Tout le monde y trouve son compte, chante à l'unisson, y compris sur les morceaux du dernier album qui sonnent comme s'ils avaient été écrits dans les 70's : "End Of The Beginning", "God Is Dead" sont bel et bien gravés au fer rouge dans la discographie des Anglais. Les Anglais ne partent pas sans le seul rappel que la foule attendait avec impatience : "Paranoid" qui clôt definitivement le show au bout de 2h. Les lumières se rallument et laisse le public sonné, convaincu d'avoir vécu un évènement historique, et par dessus tout : magique.

Setlist : "War Pigs", "Into The Void", "Under The Sun / Every Day Comes And Goes", "Snowblind", "Age Of Reason", "Black Sabbath", "Behind The Wall Of Sleep", "N.I.B.", "End Of The Beginning", "Fairies Wear Boots", "Rat Salad", "Iron Man", "God Is Dead?", "Dirty Women", "Children Of The Grave", "Rat Salad", "Iron Man", "God Is Dead?", "Dirty Women".

Photos tirées de : www.flickr.com/photos/stephan75