Un concert de rock complet à Rouen c'est relativement rare, pourtant les BLACK REBEL MOTORCYCLE CLUB l'ont fait ! Des étrangers ont même fait le déplacement. C'est dire si les BRMC sont attendus ! Pour nous faire patienter on a le droit à un beau plateau avec le duo portugais DEAD COMBO et les Dublinois de KID KARATE. Cette soirée on la doit aux Nuits de l'Alligator, un ensemble d'artistes de blues, folk, rock donnant des concerts un peu partout en France.

Le duo de guitaristes a débarqué sur scène tranquillement, ne connaissant pas le groupe avant, j'ai cru quelques secondes qu'il s'agissait de techniciens… Surtout que les lumières sont assez faibles. Mais bon on comprend rapidement qu'il s'agit du premier groupe de la soirée. On a malheureusement trop peu de temps pour apprécier leur musique, seulement 30 minutes pour goûter à un rock d'une lourdeur telle que Black Sabbath aurait pu en être l'architecte. Mais la comparaison s'arrête là, le talent de composition n'est pas le même et devoir se farcir une boîte à rythme n'est pas non plus à leur avantage. On passe un bon moment mine de rien, avec des gars déconneurs, qui veulent de la fumée pour attirer les filles, qui répond à un gars du public "Oh fuck off ! Just kiss my ass !". Un groupe pro qui se débrouille malgré quelques problèmes de sons et de jack, un groupe passionné dont le chanteur et guitariste Pedro Gonçavles n'hésite pas à se jeter à terre pour finir un morceau dans un solo endiablé. Un duo énergique dans un espace réduit, entre deux kits et des flightcases, au final les conditions ne sont pas idéales pour découvrir un groupe qui mérite plus, on espère avoir l'occasion de les retrouver bientôt en France sur des dates un peu plus importantes.

La deuxième partie de la soirée se joue avec KID KARATE, un autre duo qui nous propose cette fois un rock beaucoup moins pesant, beaucoup plus soft mais tout aussi intéressant. Ces Irlandais ont une bonne expérience de la scène, on le sent bien et c'est sans réelle surprise qu'on accroche rapidement. La surprise se trouve dans la voix, Asaf Avidan n'est pas loin. Sa voix c'est de l'or en décibels ! Vraiment. En plus il a la manie de sautiller tout en jouant de la guitare. Vraiment pas mal ! Mais son pote assis derrière son kit se débrouille bien aussi. En plus sa batterie n'étant pas face à nous, l'angle de vue est parfait pour le shooter. Le public prend vite parti pour ces Dublinois qui même à deux savent mettre le feu aux poudres. Bref, un duo bien rock'n'roll ! On passe un excellent moment une fois à nouveau trop court, c'est une nouvelle fois 30 minutes de set pour ce groupe avec notamment un dernier morceau qui déboîte. Une raison supplémentaire pour moi de retourner à Dublin ! Et dire que certains perdent du temps à aller au bar pendant les premières parties. Ils ne savent pas les pépites qu'ils peuvent louper ! Elles sont rares mais elles existent et on en a eu une. Tout comme on aura eu une bonne découverte avec DEAD COMBO !

C'est après le changement de plateau au tour du groupe tant attendu de venir prendre possession de la scène et du public déjà bien chaud. Dès les premiers riffs ça balance la sauce ! Pas de doutes possibles les Américains de BLACK REBEL MOTORCYCLE CLUB sont attendus à Rouen, à partir du cinquième titre, "Ain't No Easy Way" les slams commencent, en même temps quoi de mieux que ce morceau pour décoller, un mur de guitare, l'harmonica pour la petite touche blues et la danse commence ! En même temps dans leur musique il y a tout pour passer un bon moment, du rock, du blues, la mélodie, l’attitude (même si on loin de ce que laisserait supposer le nom du groupe !), classique mais efficace ! Le public est vraiment généreux avec ce groupe américain, on sent bien que la réciprocité semble être vraie et pourtant le groupe est distant avec le public, il lui manque cette petite dose de punch, cette flamme pour qu'on puisse partir en vrilles. Le son de mauvaise qualité n'arrange pas les choses, au contraire ça a gâché une bonne partie de ce set. J'attendais beaucoup de BRMC, ces deux points m'ont déçu mais globalement restons honnêtes c'est une bonne claque sonore, les morceaux passent tout seuls. Le trio est quand même très expressif surtout Robert Turner le bassiste multipliant les mimiques. Le groupe sait y faire également du point de vue des lumières, on sent le système à l'américaine, l'effet de vague est particulièrement cool ! Ils ont des qualités qu'on ne peut pas nier, on peut "juste" leur reprocher ce mauvais son et le partage avec le public. Jouer en plus au total 1h10 et environ 20min de rappel c'est un peu léger et c’est à mon avis le vrai point négatif, c’est qu’on aurait aimé en avoir plus (on en veut toujours plus de toute façon !) parce que quand on aime on ne compte pas ! Alors 1h30 c’est assez peu mais c’est déjà bien quand on a de la bonne musique donc j’arrête de me plaindre parce qu’on en a bien profité !

Setlist : 1."Hate The Taste", 2."Beat The Devil's Tatto", 3."Let The Day Begin" (The Call cover), 4."Rival", 5."Ain't No Easy Way", 6."Berlin", 7."Returning", 8."River Styx", 9."Six Barrell Shotgun", 10."Lullaby", 11."In Like The Rose", 12."White Palms", 13."Conscience Killer", 14."Spred Your Love".
Rappel : 15."Mercy"(acoustique), 16."Shuffle Your Feet" (acoustique), 17."Whatever Happened To My Rock'n'Roll (Punk Song)", 18."Sell It".

Et voilà encore une excellente soirée pour cette date de la neuvième édition des Nuits de l’Alligator ! Quelques couacs mais on passe facilement au-dessus pour apprécier la musique et la représentation. Ce serait difficile de trouver une personne déçue, pas surprenant que le groupe soit si attendu sur ses dates françaises (surtout quand elles sont si peu nombreuses).