La review

BLACKLODGE + PAVILLON ROUGE + DIVISION : CRISTAL
Le Gibus - Paris
03/02/18


Review rédigée par Sharknator


Février 2018, dans la capitale le mois du metal commence sous le signe de l’industriel. Et après un mois de Janvier riche en groupes outre-Hexagone, retour entre nos six murs pour nous offrir du plus ou moins underground de Paris, Grenoble et Villard-de-Lans, réservé aux initiés, et pour eux quelle affiche !



On commence tout en douceur avec un éclairage tout ce qu’il y a de plus cru et standard (élément très important ce soir, on y reviendra…), à l’instar de la scénographie. Chant / guitare / basse / batterie, interaction correcte, son audible ma foi, cette première formation s’en tire plutôt bien, mais peut-être dû à son statut de première partie, le manque de moyens joue en sa défaveur. Quand on voit du metal industriel (surtout mâtiné de black), on s’attend à un minimum de jeux de son / lumière, ce que DIVISION : CRISTAL ne propose pas, pour ne limiter l’effet produit au spectateur qu’à un groupe de metal standard. Ce n’est qu’une bonne mise en bouche, pas ennuyeuse, mais pas non plus originale pour un sou…



Aaaah, là on s’améliore, on bascule déjà dans des tons plus colorés, ce qui ne les empêche pas d’être assez sombres pour créer une ambiance. PAVILLON ROUGE va même jusqu’à se présenter avec un pied de micro frappé d’un néon estampillé "Lux discipline" (ce qui est une erreur si c’est bien du latin, mais qu’importe) et un batteur sans grosse caisse (programmée) et aux baguettes luminescentes ! Le son est sale mais c’est parfaitement dans le ton de la performance, qui s’en donne à cœur joie. La promiscuité de la scène se fait plus ressentir du fait du surcroît de matériel par rapport au groupe précédent mais elle n’est jamais dérangeante, et les musiciens se meuvent avec une fluidité étonnante. Le public se déchaîne, déjà bien échauffé par DIVISION : CRISTAL, dont le chanteur monte même sur scène le temps d’un guest, intervention que l’on retiendra plus qu’avec son groupe une heure plus tôt ! Pas besoin de fumigènes ; à la place des lasers rouges quadrillant l’espace surplombant la fosse ; aucun doute, PAVILLON ROUGE sait donner le ton à sa performance !



Alors que la scène semblait encore plus encombrée du matériel de PAVILLON ROUGE au set précédent, là BLACKLODGE fait carrément table rase en la vidant complètement : pas de batterie ni de gros kit de synthétiseur, seuls trois pieds de micro et une large table de mixage posée au sol. Sur scène, deux guitaristes et un bassiste, qui resteront tout du long campés sur leurs positions respectives. L’éclairage est cru, de nuance terne : c’est du blanc et noir, d’une profondeur ahurissante. En arrière-plan, sur écran large, des gros plans sur leur logo fait de seringues entrecroisées en forme de pentagramme, entrecoupé de clips de paysages industriels post-apocalyptiques. L’ambiance est froide, glaçante, presque glauque, et la musique le rend bien : un son toujours aussi gras mais poussif, direct, brut, ordurier. C’est du black metal violent et sans pitié, qui rend la fosse assez agressive pour partir en pogo et mosh pits pugnaces. BLACKLODGE rend toute sa dimension la plus brute de son black metal industriel, pour un rendu viscéral et à l’instantanéité foudroyante.

Un concert quasi parfait dans son genre.