La review

BETIZFEST
Sick Of It All + Paradise Lost + Rise Of The Northstar + Hangman's Chair
Le Palais Des Grottes - Cambrai (59)
12/04/2019


Review rédigée par Antoine


Des fois tu t’imagines finir tôt le vendredi mais des fois malgré ça, ça ne le fait pas... Pour le BetiZFest, c’était un jour sans, ce qui m’aura valu de louper les Lumberjack Feedback, dommage, moi qui voulais les revoir depuis un bail. Tant pis, il reste encore du lourd avec HANGMAN'S CHAIR, RISE OF THE NORTHSTAR, SICK OF IT ALL et PARADISE LOST, excusez du peu ! Le BetiZFest propose toujours des affiches plus qu’alléchantes depuis des années et cette année ne fait pas exception. C'est souvent le premier festival de l'année pour une majorité de métalleux du Nord - Nord Ouest de la France, et c’est un beau cadre pour réveiller nos instincts de festivaliers avec aussi une équipe bénévole (notamment sur les points de restauration) toujours à bloc dans ce Palais des Grottes de Cambrai !



Vu mes mésaventures avec HANGMAN'S CHAIR depuis le début de l’année, je suis bien content de finir par les revoir ! Ils sont fidèles à eux-mêmes : à chaque fois ça reste une belle prestation, propre et bien rodée. Les membres du groupe sont cependant assez peu bavards, il n’y a pas tellement d’interventions durant le set, ce qui le rend assez impersonnel malgré la puissance de la setlist très axée sur le dernier album en date, "Banlieue Triste" (Mars 2018). Les morceaux sont plutôt heavy, et vu le reste de l’affiche, ils ont bien fait d’alourdir le propos mais le chant reste un peu trop aigu, particulièrement ce soir même s’il est très mélancolique, ce qui reste assez saisissant. Là, ça reste une question de goût, pas de qualité. Mais les membres du groupe sont bien motivés, surtout le bassiste. Quoi qu’il en soit, HANGMAN'S CHAIR reste un très bon représentant de la scène française.

Setlist : 1. "Banlieue triste", 2. "Naive", 3. "Sleep Juice", 4. "04/09/16", 5. "Touch The Razor", 6. "Cut Up Kids", 7. "Dripping Low".



RISE OF THE NORTHSTAR a la puissance du metal et l’énergie du hardcore, ce qui donne un crossover surpuissant. Et c’est un mélange qui fait mouche depuis des années sur disque mais surtout sur scène avec cette maîtrise implacable. C’est d’ailleurs comme ça que le groupe l’entend en démarrant le set par "This Is Crossover". Les personnes qui ne connaîtraient pas le groupe comprennent vite de quoi il en retourne. Ce qui est tout de même fort, c’est de voir que le groupe n’a sorti que deux albums ("Welcame" en 2014 et "The Legacy Of Shi" en 2018) et se retrouve déjà propulsé sur de grandes scènes. C’est dire leur efficacité… Dans une certaine mesure, on peut les comparer à Madball au niveau de l’énergie déployée sur scène. Vithia, malgré un genou douloureux, ne se ménage pas et il sait comment manier les foules. Le Japon, je n’y connais rien, par contre, musicalement, ça me parle dédà beaucoup plus et là, c’est violent, et un des gros avantages de ce groupe, c’est qu’il a le côté très direct du hardcore mais aussi le côté plus structuré et construit du metal. J’adore les deux styles musicaux, pas de méprise là-dessus… Parlons peu mais parlons bien : écoutez "Here Comes The Boom" pour vous faire une idée !

Setlist : 1. "This Is Crossover", 2. "Welcame (Furyo State Of Mind)", 3. "Here Comes The Boom", 4. "Furyo's Day", 5. "What The Fuck", 6. "Bosozoku", 7. "Sound Of Wolves", 8. "Dressed All In Black", 9. "Nekketsu", 10. "The Legacy Of Shi", 11. "Again And Again".



Est-ce encore utile de présenter PARADISE LOST ? PARADISE LOST quoi ! Forcément ça dépote et Medusa sur le backdrop ne manque pas de rappeler ce dernier album datant déjà de 2017. Le genre tranche nettement entre le concert précédent et SICK OF IT ALL qui enchaînera pour finir la soirée. Et pourtant le groupe a montré son efficacité hors norme, ténébreuse et bien plus lente. On pourrait croire que le public ne s’y retrouve pas sur une affiche aussi éclectique mais pourtant si, les guitares sous-accordées n’ont pas leur pareil pour les riffs agressifs et sinistres, menées par le duo Mackintosh – Aedy. Les morceaux s’enchaînent sans trop d’interventions, le temps passe bien vite au rythme des gros titres auxquels nous a habitués le groupe depuis trente ans maintenant. Les années passent mais visiblement pas le plaisir qu’ils ont à monter sur scène. Un bon moyen de savoir si l’on se trouve en présence d’un grand groupe, c’est de constater que, bien que les membres du groupe ne soient pas dedans à 100%, tu passes toujours un excellent moment. C’est le cas ce soir et comment ne pas déguster des titres comme "As I Die", "No Hope In Sight" dédié au Brexit ainsi que "The Last Time" ? Le son est propre, rien à redire là-dessus, un set très carré et varié comme à leur habitude. On aimerait tellement qu’ils jouent plus longtemps… Il faudra les revoir pour apprécier à nouveau ces douces mélodies anglaises.

Setlist : 1. "Enchantment", 2. "From The Gallows", 3. "One Second", 4. "The Enemy", 5. "Hallowed Land", 6. "As I Die", 7. "Blood And Chaos", 8. "True Belief", 9. "Eternal", 10. "Faith Divides Us - Death Unites Us", 11. "Erased", 12. "No Hope In Sight", 13. "The Last Time".



Finir sur SICK OF IT ALL, c’est comme un saut en parachute : tu ne sais pas exactement où tu finiras mais tu sais que tu vas prendre ton pied et que l’expérience sera bien trop courte ! Les New-Yorkais sont fidèles à eux-mêmes, ce sont les maîtres du hardcore. Pour les voir assez régulièrement depuis quelques temps, on ne peut pas dire que leur setlist évolue énormément mais en même temps, on prend tellement notre pied. La preuve, on devait pouvoir shooter le concert entier depuis le pit, mais au bout de deux ou trois morceaux on a dû partir pour que la sécu' puisse récupérer les slammeurs en toute sécurité. Du pur SOIA survolté ! Ce que j’aime aussi chez ce groupe, c’est qu’ils vont piocher dans les vieux disques tout comme dans les plus récents, et Lou Koller ne cache pas son plaisir de jouer ce qu’il appelle de la "old school shit". Quand un des piliers de la scène NYHC dit ça, tu sais que tu vas avoir ta dose. La fureur du dragon est encore bien là, pas besoin de gratter la surface pour la voir apparaître, elle t’explose en pleine figure. Le public le leur rend bien car malgré l’heure tardive (le set aura démarré après minuit), les slams, pogos, et tous les autres mouvements sont exécutés dans les règles de l’art dont un énorme circle pit. Clairement, ce groupe est très abrasif et communicatif. Bref, le titre final "Step Down" est classique mais toujours aussi efficace avec le public sur scène. La grosse tarte !

Encore une bonne journée de passée sur ce BetiZFest cru 2019, vu les noms ce n’était pas réellement une surprise mais tout peut toujours arriver. Longue vie au BetiZFest !