La review

ANATHEMA + MOTHER'S CAKE
Metronum - Toulouse (31)
13/10/2014


Review rédigée par Thomas
Photos prises par Mathilde


L'été et les festivals passés, nous revoilà à Toulouse pour une année qui s'annonce magnifique au niveau des concerts. En voici la preuve avec celui ci : ANATHEMA accompagné par MOTHER'S CAKE. L'annonce de la venue d'ANATHEMA au Metronum  pour ce 13 Octobre en a ravi beaucoup, la salle, d'une capacité d'environ 500 places, s'est vue quasiment comblée. A 20h30 environ, les lumières baissent et la première partie s'installe sur scène.



MOTHER'S CAKE est un trio constitué d'un guitariste chanteur, d'un bassiste et d'un batteur choriste. Le groupe a été fondé en Autriche en 2008. Ils ont gagné le concours "Local Heroes" dans leur pays et sont arrivés en seconde place au niveau européen, en Hongrie. Ce succès est aisément compréhensible quand on a l'occasion d'écouter l'originalité musicale et le talent dont fait preuve la formation... Leur musique est un mélange particulièrement bien réalisé entre du rock 70's, influencé entre autres par Led Zeppelin ou Pink Floyd, de la funk bien énergique et du rock progressif / math-rock très moderne. Revenons donc à ce concert. Les trois musiciens ont commencé par un morceau à l'introduction très planante, rappelant les Floyd. Celui-ci se poursuit sur une phase de couplets refrains très bien faite, très énergique et où de nombreux ponts instrumentaux, très complexes, viennent se greffer à la perfection. Beaucoup de mesures impaires sont utilisées dans leurs structures, beaucoup de décalages rythmiques aussi, notamment au niveau de la batterie. Les cinq morceaux joués ce soir, tous d'une longueur assez conséquente, étaient bâtis avec les éléments décrits ci-dessus. On entendait tantôt des passages planants, des moments très funky, tantôt d'autres plus hard rock, le tout teinté de passages tous plus techniques les uns que les autres. Les trois musiciens font preuve d'une maîtrise instrumentale incroyable. Leur set a été exécuté à la perfection, appuyé par un son lourd, puissant, d'une netteté et d'une propreté éblouissante ! Une très belle surprise musicale et un concert magistral, la suite se devait d'être à la hauteur...



...Elle le fut !
ANATHEMA ont énormément fait parler d'eux depuis ces quatre dernières années. En effet, 2010 symbolise leur retour en studio, ce qui n'avait pas eu lieu depuis l'excellent "A Natural Disaster" en 2003. Depuis ce temps trois albums ont vu le jour. Trois chef d’œuvres dont le dernier, "Distant Satellites", est paru le 9 Juin de cette année. Cet album confirme l'avancée du groupe vers un rock toujours plus atmosphérique et progressif, d'une très grande qualité. Sachant à quel point leur musique, propice au voyage émotionnel, sonne bien sur disque, la première question qui vient à l'esprit lorsqu'on va voir ANATHEMA en live est "Comment toute cette beauté onirique et touchante va être rendue en concert ?". Autant le dire tout de suite : magnifiquement bien... Le premier à monter sur la scène du Metronum  est le claviériste Daniel Cardoso. Sitôt installé il envoie les samples de cordes qui introduisent "The Lost Song Pt 1" et les autres musiciens font leur apparition. Les trois frangins Cavanagh ainsi que Lee et John Douglas (encore un frère et une sœur). Le son était d'excellente qualité mais plus feutré, plus "lointain" que celui du groupe précédent. D'un point de vue complètement subjectif cette "distance" sonore n'a pas permis d'entrer directement dans le concert. Il aura fallu attendre la seconde partie de "The Lost Song" pour pouvoir apprécier l'ensemble pleinement. Tout était d'une cohérence et d'une beauté à couper le souffle : du son de chaque instrument pris un par un, jusqu'à l'ensemble qui rendait merveilleusement bien en passant par le jeu de lumières qui était en parfait accord avec ce qui été joué. Les voix de Vincent Cavanagh et Lee Douglas étaient strictement les mêmes qu'en studio, allant chercher au plus profond des émotions de quiconque est sensible à ce style. Tant que l'on parle de lui, on peut aussi souligner la présence scénique de Vincent Cavanagh. Il était assez proche du public. Il faisait l'agréable effort de s'exprimer en français et il était très énergique sur scène contrastant avec la calme serin et mélancolique de sa musique.
Côté musiciens tout allait pour le mieux aussi. Tout était fait de la meilleure manière possible, comme si tout était réglé au millimètre. Aucune faute de jeu ni d'interprétation. John Douglas et Daniel Cardoso inversaient parfois leur rôle, passant mutuellement du clavier à la batterie. Si l'on souhaite aller chercher la petite bête on peut dire que la guitare de V. Cavanagh était parfois un peu trop basse par rapport au volume général qui n'était pas très fort. Le seul petit point noir notable parmi le sextet était la présence de Jamie Cavanagh, quasi égale à zéro. Le bassiste était toujours en retrait, en fond de scène, près du batteur ou derrière Lee Douglas. Il n’intervenait que rarement au devant de la scène. Si c'était là le seul défaut de la soirée, ce n'est pas des plus dérangeant me direz vous... Certes non, d'autant qu'il assurait parfaitement ses parties de basse. Cependant, cela semblait assez évident face à l'échange et au jeu scénique de chaque musicien.
La setlist, quant à elle, se concentrait globalement sur les trois derniers albums et quasiment que sur les meilleurs morceaux de ceux-là donc rien à redire. Les trois seuls morceaux de l'ancienne période du groupe ont été "Closer" tout d'abord, puis "A Natural Disaster" pendant lequel nous avons eu droit à un allumage de briquets / portables et à un balancement de bras levés, et enfin un magnifique final sur "Fragile Dreams". Un point très agréable est qu'ANATHEMA a joué quasiment deux heures durant lesquelles nous n'avons pas vu le temps passé. En bref, nous avons eu droit à un concert d'exception, où talent musical et ressentis émotionnels se sont mêlés parfaitement. A voir si l'occasion vous est donnée !

Setlist : 1 "The Lost Song" (1ère partie) , 2 "The Lost Song" (2e partie) , 3 "Untoucheable" (1ère partie) , 4 "Untoucheable" (2e partie), 5 "Thin Air", 6 "Ariel 7 The Lost Song" (3e partie), 8 "Anathema", 9 "The Beginning And The End", 10 "Universal", 11 "Closer", 12 "Firelight" (diffusion servant d’entracte).
Rappel : 13 "Distant Satellites", 14 "Take Shelter", 15 "A Natural Disaster", 16 "Fragile Dreams".