La review

AMON AMARTH + CARCASS + HELL
L'Olympia - Paris
18/11/2013


Review rédigée par Byclown


Enorme soirée en prévision dans une sale mythique avec des groupes qui sont en passe de l’être. L’affiche fait peur, toute de néon rouge vêtue en façade de l’Olympia de Paris, salle qui a vu passer de petits groupes comme les Beatles ou encore les Rolling Stones. Pas de coupes de douilles ce soir et ou pantalon "pattes d’eph" ce soir, mais plutôt des grands gaillards bien burnés venus en découdre avec une foule parisienne s’étant déplacée en masse pour assister à cette affiche démente :AMON AMARTH, CARCASS et HELL ! Rien que ça messieurs !!



Chacun venant défendre son nouvel album comme il se doit, on commence les deux pieds dans les ténèbres avec HELL (dernier album "Curse And Chapter", le "supergroupe" comprenant, s’il vous plaît, la légende des studios de musique, Mister Andy Sneap à la gratte (responsable entre autres de "Damnation" d’Opeth, mais aussi des galettes de Megadeth, Accept, Testament, Killswitch Engage , et j’en passe ), David et Kev Bower (respectivement chanteur et guitariste / claviériste), Tim Bowler à la batterie et Tony Speakman et sa tête de Beetlejuice. Scène plutôt épurée et volontairement plongée dans la pénombre… L’attente se fait longue. Débarque alors l’ami Bowler, tout de noir vêtu, maquillé en vampire, le visage inexpressif, à se demander s'il ne se fait pas chier ! Arrive enfin le reste de la troupe, tout aussi sombrement affublée et enfin David, habillé pour le moment et équipé, une fois n’est pas coutume, d’un micro casque, afin de lui laisser les mains libres pour interpréter sa pièce de théâtre. En une demi-heure de set, le combo aura au moins su mettre tout le monde d’accord sur son jeu de scène mené de main de maître par son chanteur, tantôt habillé, tantôt topless et affublé d’une couronne d’aubépine et un fouet dont il se sert bien volontiers contre lui-même. Mon pote Jésus n’a qu'à bien se tenir ! J’entends encore le vigile de la crash barrière maugréer "qu’il me fasse monter sur scène, je vais vraiment le frapper, il va voir ce que ça fait, et moi ça va m'occuper"… Ah finesse à travers les âges, que ton doux parfum m'emplit les narines, d’AMON AMARTH au vigile surcaféiné ! Quoi qu’il en soit, qu’on aime ou pas la musique de ce groupe, très axée old school et certainement inspirée par l’élan Mercyful Fate / King Diamond de l’époque, on ne peut que se ravir de la qualité du son, du jeu de scène et du jeu de lumière qui va avec, garanti 100% glauque, transportant le public dans un voyage au cœur des abymes dirigées par un David Bowler impérial, acteur de tous les instants, mr rappelant, d’une certaine manière et toutes proportions gardées, la maestria d’interprétation de Steve Hogarth de Marillion. 30 minutes de mise en bouche fort carrée, tout à fait à mon goût bien que je ne sois pourtant pas un fan de cette musique.

Setlist : "The Age Of Nefarious", "On Earth As It Is In Hell", "Blasphemy And The Master", "Something Wicked This Way Comes", "The Quest".



Arrivée sous les cris de CARCASS qui, pour beaucoup ce soir, sera le groupe aussi attendu qu’AMON AMARTH malgré l’absence de Mike Amott, figure emblématique du groupe et du metal en général (Arch Enemy, Spiritual Beggars), qui a pris un chemin différent depuis quelques mois (on ne peut pas avoir trois supers groupes, question d’agenda et de santé). Quoi qu’il en soit, cela ne semble en rien refroidir le public qui se gave comme il se doit dès les premières notes de "Buried Dreams" issu du quatrième opus "Heatwork", qui déjà, sentait fort bon le houblon et la finesse. Enchaînement avec "Incarnated Solvant Abuse" de 1991, ce qui ne rajeunira personne et qui montrera aux petits branleurs de la fosse qui s’amusaient à chanter le générique de Pokémon (je jure que c’est vrai), que le metal c’est ça, un truc de couillus !  "Surgical Steel", dernier effort de la formation, encensé par la critique, semble être bien connu de tous lorsque retentissent les notes de "Unfit For Human Consumption", tout en rapidité et en technique à deux grattes. Il est incroyable de voir comme la mayonnaise prend vite dans la fosse, comme cette salle qui reste un haut lieu de la variétoche française, se transforme en l’espace de quelques instants, en moissonneuse batteuse inarrêtable pendant plus de 45 minutes. C’est l’heure des petits medleys, perso je déteste ça, mais j’ai bien l’impression d’être le seul. Le combo "Genital Grinder" / "This Mortal Coil" fonctionne bien mais pas aussi bien que celui de fin avec "Ruptured In Purulence" / "Heartwork". Lorsqu’on voit la maestria avec laquelle sont joués les morceaux plutôt techniques de ce groupe, on se rend bien compte qu’ils n’ont pas volé leur légende et que le metal a encore beaucoup de beaux jours devant lui tant il arrive à fédérer des fans de générations différentes (j’ai vu les blaireaux chanter Pokémon headbanguer à tout va sur CARCASS, c’est plutôt rassurant).

Setlist : "Buried Dreams", "Incarnated Solvent Abuse", "Unfit for Human Consumption", "Genital Grinder" / "This Mortal Coil", "Cadaver Pouch Conveyor System", "Corporal Jigsore Quandary", "Captive Bolt Pistol", "Ruptured In Purulence" / "Heartwork".



Voilà, c’est là que tout commence, ou là que tout se termine, je ne sais plus trop bien à force mais qui s’en foutra ?? Arrivée d’AMON AMARTH dans une ambiance de folie et premières notes de "Father Of The Wolf". La foule saute tellement que le plancher ondule dans toute la salle jusque dans le pit photo. Pas facile de prendre des photos dans ces conditions là ? Pas de souci, ni une ni deux, je prends mon collègue photographe de gauche par le dessous de bras et nous voilà nous aussi comme deux zozos à sauter de joie dans le pit, en oubliant presque pourquoi nous sommes là. C’est énorme, jouissif, contagieux et presque magique ! La puissance de cette musique, additionnée au son excellent et à la scène bien étudiée, au charisme de Johan Hegg et enfin à la joie des gens d’être ici offre un instant vraiment spécial me concernant. Cet avis est relativement "appuyé" vu le nombre de concerts que je fais par an, la lassitude et l'esprit critique pouvant faire leurs mauvais effets. Pas de mauvais esprit ce soir car les musiciens semblent être sobres (du moins en backstage, 20 minutes avant le show, ils l’étaient !) et décident de jouer correctement leurs parties (je pourrais citer comme référence certains lives du groupe en festival où les guitaristes jouent comme des vaches).



Enchaînement avec "Deceiver Of The God", titre issu du dernier album éponyme du groupe, marquant le changement de son du groupe. Je constate que, changement ou pas, la recette fonctionne toujours aussi bien en live et le public suit aveuglement les headbangs de nos vikings adorés ! Quelques petits mots en français de la part de Johan (qui maîtrise pas mal de mots français en fin de compte) et c’est reparti avec "Death In Fire" et "Free Will Sacrifice" (de manière générale, tous les titres joués de l’album "Twilight Of The Thunder God" seront de franches réussites, il n’y a qu’à regarder les titres joués pour le rappel…). Le set est des plus classiques, donc efficace, avec une fin logique sur "Gaurdians Of Asgaard", "Detroyer Of The Universe" et enfin "War Of The Gods". Durant tout le long du show, à part pour quelques morceaux un peu moins épiques comme "Runes To My Memory" par exemple, ou "As Loke Falls", l’ambiance aura su rester soutenue, les interventions de Johan se faisant relativement courtes pour ne pas casser le rythme. On sent là le professionnalisme d’un frontman intelligent qui a appris des centaines de concerts, voire des milliers de concerts qu’il a pu donner avec sa formation, que ce soit dans des salles de 500 personnes ou sur des main stages de festivals devant plusieurs dizaines de milliers de gens. Rappel en beauté mais fort prévisible avec "Twilight Of The Thunder god" où comment pondre son meilleur album (ou en tout cas le plus commercial) après une discographie déjà bien garnie et, en point final "The Pursuit Of Viking", là encore, un titre entêtant, catchy à mort, de ceux qui font headbanguer même "Sleepy Hollow". J’ai rarement vu un concert avec autant d’ambiance de folie et je pense savoir de quoi je parle. Merci messieurs, prochaine étape, remplir un Zénith !

Setlist : "Father Of The Wolf", "Deceiver Of The Gods", "Death In Fire", "Free Will Sacrifice", "As Loke Falls", "Runes To My Memory", "Varyags Of Miklagaard", "Cry Of The Black Birds", "Guardians Of Asgaard", "Destroyer Of The Universe" "War Of The Gods", "Twilight Of The Thunder God", "The Pursuit Of Vikings".

Photos tirées de : www.byclown.com