La review

AMON AMARTH + HUNTRESS + SAVAGE MESSIAH
Le 106 - Rouen (76)
02/02/2015


Review rédigée par Antoine


Les suédois d'AMON AMARTH ont fait accoster leur drakkar sur les quais de Rouen pour envahir le 106. Ils ne viennent pas seuls pour ce Deceiver Of The Gods Tour 2015, ils sont épaulés par SAVAGE MESSIAH (Angleterre) et HUNTRESS (États-Unis). Un plateau de choix pour une soirée dominée par les pogos, l'absence de date parisienne sur cette tournée a amené beaucoup de Franciliens en ce lundi soir, il n'y a qu'à voir les chiffres, plus de 1000 préventes pour une jauge de 1150 !



Les premiers riffs viennent donc de SAVAGE MESSIAH, les Anglais au heavy thrash solide et sincère. Après on peut toujours revenir sur le débat du déjà-vu... Mais bon, quand on vient à un concert, on est là pour s'en prendre plein les oreilles, de voir si les gars ont poussé les boutons en studio pour enregistrer ou s'ils sont "vrais". Là c'est clairement la deuxième option, leurs morceaux sont très bons, les solos de guitare qu'ils soient simples ou doubles sont d'une fluidité surprenante et ça n'en reste pas moins très pêchu. C'est énergique, puissant, très mélodique et tout le monde prend son pied, rien à redire ! Pour le coup c'est une première partie de qualité, qu'on ne regrette pas le moins du monde. Un morceau résume tout ça, c'est "Minority Of One". Le bonus c'est lorsque le chanteur / guitariste Dave Silver parle en français pour ce qu'il peut. L'effort fait toujours plaisir ! La courte prestation est bien récompensée par un public qui savoure déjà sa soirée ! Une première partie de ce calibre ça fait extrêmement plaisir !



La seconde vague vient avec HUNTRESS : on continue dans la lignée, un autre groupe très crédible et qui ne se fait pas oublier. Comme pour Arkona, je suis à nouveau surpris qu'une telle voix puisse sortir d'un aussi petit gabarit. C'est dingue quand même ! A l'aise dans les registres clairs et bien plus sombres, habillée comme une sorcière on se croirait dans un conte des frères Grimm. Les mélodies ne sont pas des plus joyeuses non plus, renforcant cette ambiance. Un grand changement par rapport aux Anglais. La mise en scène sans être incroyable est bien menée et suffisamment prenante, en accord avec leu musique, on tombe facilement sous le charme de ce groupe. Ces Américains sont vraiment démoniaques, ils nous harcèlent avec leurs instruments, nous on en redemande et c'est comme ça tout au long de leur set ! Lemmy Kilmister a écrit les paroles du titre "I Want To Fuck You To Death" que Jill Janus qualifie de "so romantic !", on ne peut pas vraiment la contredire... Romantique ou pas, on en prend encore plein les oreilles, et on se dit bien que si le grand et vénérable meneur de Motörhead a écrit pour eux, ce n'est pas pour rien, une confirmation supplémentaire de l'intérêt qu'il y a à avoir de ces Ricains ! Il y a de quoi devenir dingue avec ce plateau sachant en plus qu'un débarquement viking est sur le point d'arriver !



Depuis Juin 2013, AMON AMARTH enchaîne les dates à un rythme titanesque et pourtant c'est un groupe avec toujours une énergie très communicative (en particulier Johan Hegg) que l'on retrouve sur scène. Ce que je trouve dommage avec cette setlist et plus généralement, c'est le côté répétitif des morceaux, un peu plus de diversité aurait été appréciée. Cela dit, ça ne retire rien à l'efficacité de leur musique et au plaisir général éprouvé dans la salle ! Oui car voir AMON AMARTH, c'est savoir que tu vas te prendre du gros son pendant toute la soirée d'autant plus qu'ils n'invitent pas des majorettes pour partager leur scène ! Du coup, entre la rythmique infernale et le chant surpuissant, il faut se mettre en condition parce que ça remue dans la fosse ! Le public reprend en chœur les mélodies les plus accrocheuses que nous assènent Olavi Mikkonen et Johan Söderberg aux six cordes. La mise en scène est à l'image du design suédois, on va à l'essentiel, un backdrop, deux toiles pour cacher les amplis et des dispositifs de fumée, pas de pyrotechnie ni de drakkar, ce qui leur laisse toute la place pour se défouler sur scène. On a donc, pour une grande majorité de la setlist, affaire à une sorte de best of de leur discographie, les titres parmi les plus connus des fans et parmi les plus puissants, de quoi profiter au maximum de l'énergie qu'ils procurent ! Surtout avec cette intensité que donne la dimension live. Les fans parfois habillés tels des guerriers vikings s'en donnent à cœur joie, c'est un beau bordel dans la fosse, c'est ça qu'est bon ! Les vikings reviennent à la charge avec en rappel "Twilight Of The Tunder God" et "Pursuit Of Vikings", c'est le coup de grâce apporté par Mjölnir, le marteau de Thor que Johan Hegg brandit fièrement. Johan Hegg lance même une dernière petite blague "Oh merde ! You really want another song ?". Un dernier morceau pour gueuler, pour headbanguer et c'est déjà fini ! Pas un signe de faiblesse de la part des cinq vikings notamment ce colosse qu'est Johan Hegg, un sacré frontman et surtout un sacré chanteur ! Sur les 17 titres joués, 11 sont tirés du dernier trio d'albums, peut-être pas de quoi satisfaire complètement les fans de la première heure mais en même temps il n'y avait pas de mal à prendre son pied ! Le groupe a la côte ces dernières années, on comprend bien pourquoi et c'est sous un tonerre d'applaudissements qu'ils quittent finalement la scène.

Setlist : 1. "Father Of The Wolf", 2. "Deceiver Of The Gods", 3. "Live For The Kill", 4. "Free Will Sacrifice", 5. "Asator", 6. "For Victory Or Death", 7. "As Loke Falls", 8. "Bleed For Ancients Gods", 9. "Death In Fire", 10. "The Last Stand of Frej", 11. "Guardians Of Asgaard", 12. "Shape Shifter", 13. "Cry Of The Black Birds", 14. "War Of The Gods", 15. "Victorious March".
Rappel : 16. "Twilight Of The Thunder God", 17. "The Pursuit Of Vikings".

Ce sont des groupes visiblement heureux de jouer devant leur public que l'on a eu la chance de voir. Une grande cohérence sur l'ensemble de ce plateau, ça fait plaisir à voir ! Un grand merci à l'équipe du 106 et à Nous Productions pour le pass photo !