La review

ALIEN WEAPONRY
Les Étoiles - Paris
03/07/2019


Review rédigée par Matthieu


Le Hellfest permet de faire des découvertes, et pour la reprise, j’ai choisi de faire dans le connu, le premier show français en salle d’ALIEN WEAPONRY, dans la petite salle des Étoiles. Et si je suis en avance devant la salle, c’est parce que j’ai eu la chance de discuter une vingtaine de minutes avec les trois musiciens, et l’interview sera disponible très rapidement. Les portes s’ouvrent au public, et la salle se remplit peu à peu.



Henry de Jong (batterie / choeurs) est le premier à monter sur scène, et il entame un haka pendant qu’Ethan Trembath (basse / chant) et Lewis de Jong (chant / guitare) prennent leurs instruments en haranguant déjà la foule. Et sans plus attendre, c’est un morceau très martial qui frappe la fosse, déclenchant par la même occasion des mouvements de foule. Assez petite, la scène convient parfaitement au trio, et c’est avec facilité que les deux chanteurs changent de place. "Bonsoir Paris ! How are you motherfuckers ? How many if you were at Hellfest ?" demande le jeune guitariste alors que des mains se lèvent. "I wanna see the same moshpit !" hurle-t-il alors que le deuxième morceau débute déjà. Se reculant quelque peu pour headbanguer, Ethan n’hésite pas à revenir en tendant sa basse au dessus du public pour chanter, alors que Lewis est plus réservé, s’occupant de plus de parties vocales. Aidés par le batteur, les deux musiciens motivent la fosse en un instant, et leur énergie est communicative. Prenant quelques seconds afin de respirer, Lewis introduit rapidement les morceaux. "The next song is about my anger problems", annonce-t-il pour le morceau "Rage - It Takes Over Again", après avoir remercié le public. Et c’est une autre dose d’adrénaline qui s’empare des musiciens, qui nous offrent un concert énergique de bout en bout, sans réel temps mort, et c’est un "Te Ara" très atmosphérique qui viendra calmer le jeu. Mais les mosheurs ne veulent pas pour autant prendre de pause, et la fosse continue d’être brassée pendant que les musiciens sautillent sur scène, devant des premiers rangs qui headbanguent en profitant du son. "You guys wanna hear an old song ?" nous demande le frontman. "Its the oldest one of the album about a teacher that I used to have !" déclare-t-il alors qu’"Hypocrite" débute, avec un son beaucoup plus agressif. Et c’est là que l’on reconnaît les racines thrash metal teintées d’un groove saisissant, puisqu’il est presque impossible de rester impassible face à tant d’implication de la part des jeunes musiciens.



Un technicien vient rapidement changer les instruments du guitariste et du bassiste, mais ne croyez pas que la violence va descendre d’un cran. Au contraire, le titre suivant, "Urutaa", est très fédérateur, et il verra l’apparition des premiers slammeurs, qui n’étaient visiblement pas attendus ni par la fosse ni par le groupe, puisque c’est avec une certaine dose de hasard qu’ils sont rattrapés in extremis. Un spectateur nommé Alex, d’origine néo-zélandaise, comme la formation, entamera d’ailleurs un chant rituel repris par les membres avant que la musique ne reprenne. Mais la rage s’intensifie, et l’adrénaline monte encore d’un cran pour les titres suivants, surtout lorsque le chanteur déclare "We got some new shit for you guys !" avant de lancer un "Ahi Ka" ravageur. Et le mosh pit ne va pas calmer avec un wall of death soutenu par les encouragements des musiciens, qui semblent s’amuser de voir autant d’intensité dans la fosse. Mais lorsque l’introduction de "Whispers" retentit, le frontman demande à l’interrompre. C’est en effet pour demander à la fosse si quelqu’un dispose d’un inhalateur pour une demoiselle au stand de merchandising qui souffre d’une crise d’asthme, et ce geste très humain sera salué par l’intégralité de l’assemblée avant de reprendre dans la plus pure forme de folie avec ce titre certes tendancieux pour certains, mais diablement efficace. Et les slammeurs ne cesseront pas leur sport favori, obligeant même Ethan à décaler son pied de micro pour réceptionner un spectateur volant. "You guys are the best ones of the whole tour ! The last one is dedicated to our ancestors !" lâche alors Lewis, pendant qu’Henry reprend son souffle en pointant la fosse du bout de ses baguettes. C’est donc "Ru Ana Te Whenua" qui clôt ce set qui n’a fait que distribuer énergie et bonne humeur pendant plus d’une heure, et qui aura épuisé les musiciens qui se sont littéralement donnés à fond. Ils seront évidemment applaudis et remerciés comme il se doit, après avoir promis de passer rapidement au stand de merchandising.

Setlist : "PC Bro", "Holding My Breath", "Rage - It Takes Over Again", "Te Ara", "Hypocrite", "Urutaa", "Nobody Here", "The Things That You Know", "Ahi Ka", "Kai Tangata", "Whispers", "Raupatu", "Ru Ana Te Whenua".

Et comme annoncé, les musiciens se déplacent rapidement au stand de merchandising, qui est pris d’assaut. Mais la salle ne ferme pas tout de suite, alors nous prenons le temps de savourer une dernière bière avant de quitter les lieux, transpirants mais heureux. ALIEN WEAPONRY a donné un show d’une rare qualité, avec des jeunes musiciens qui en veulent et qui ont à présent les moyens de conquérir les scènes à travers le monde. Je tiens à remercier Mack, le tour manager, à la fois pour l’opportunité d’assister à cette première française, mais également pour l’interview, et j’espère que les trois Néo-Zélandais reviendront très rapidement !