Nouvelle journée sous le soleil belge, et placée sous le signe du heavy mMetal et du thrash old school. La journée commence plus tôt et le public (quelques années plus âgé que celui de la veille) est déjà nombreux à cette heure matinale.

Premier groupe de la matinée, et quoi de mieux pour commencer à se réveiller en douceur, qu’un groupe venant de l’autre côté de l’Atlantique, FOUR BY FATE pour nous offrir du bon hard rock dans toute sa splendeur ! Le combo a une sacrée patate et tous les metalleux présents à cette heure matinale apprécient l’efficacité de leur jeu. Ted Howarth (chant / guitare) est très à l'aise dans son rôle et sait donner au public ce qu'il attend. Pour finir de convaincre les quelques indécis, quelque reprises des classiques comme "I Am The Walrus" (The Beatles) et la mission est remplie, puisque le public semble conquis. Stet Howland (batterie) nous offrira même un petit solo particulier puisqu'il jouera sans les baguettes ! Le groupe a su assurer un set pêchu et très bien pensé pour un début de deuxième journée de festival parfait, tous les ingrédients y étaient et nous voilà avec les batteries bien chargées pour la suite de la journée !

Changement de style pour le premier groupe de thrash old school de la journée avec les Américains de TOXIK. Le groupe fraîchement reformé depuis 2013, assure cet été une série de concerts en Europe avant de reprendre les routes sur leurs terres. Le groupe nous offre du bon thrash old school, avec la voix assez haut perchée de Mike Sanders (chant), pour qui les années ne semblent pas avoir eu trop d'effet sur ses performances vocales, des riffs très techniques et très bien maîtrisés de Josh Christian (guitare) et un duo rythmique fraîchement intégré qui assure sans complexe. Certes, avec une discographie de seulement 2 albums, la setlist nous offre des titres de leurs deux albums, avec une légère prédominance du premier, avec pas moins de 7 titres de leur album "World Circus" (1987). Ce choix s'explique peut-être par le fait que ce n'était pas Mike Sanders qui chantait sur leur deuxième album "Think This" (1989), et qu'il est peut-être moins à l'aise sur ces morceaux. Mais passons, leur set reste dans du classique que les fans de TOXIK apprécieront.

Setlist : "Spontaneous", "Social Overload", "Heart Attack", "Too Late", "Door To Hell", "Greed", "Haunted Earth", "Victims", "Breaking Class", "World Circus", "False Prophets", "Think This".

On reste dans le thrash mais cette fois-ci on revient sur le vieux continent avec les Britanniques de XENTRIX. Voici un autre groupe qui s'est récemment reformé en Avril 2013, depuis ils ont enchaîné des premières parties comme celle de Kreator ou Overkill et vont de festival en festival à travers l'Europe pour nous régaler avec leur très bon son. XENTRIX joue un thrash old school très énergique et bien rythmé, l'expérience du groupe nous offre une prestation sans faille. Chris Astley (chant & guitare) assure avec une voix qui nous rappelle le timbre de voix d'un certain James Hetfield, côté rythmique, rien à dire, Dennis Gasser (batterie) semble avoir trouvé chaussure à son pied avec le dernier venu Chris Shires (basse) et Kristian Havard (guitare) assure de son côté avec des riffs tranchants à en faire bouger les plus amorphes d'entre nous. Très bonne prestation et nous attendons donc avec une certaine impatience leur nouvel album en cours de préparation.

Nous restons dans le thrash mais cette fois-ci avec une touche de metal progressif et une pincée de hardcore façon New York, le tout généreusement servi par PRONG. Le trio new-yorkais est très attendu après la sortie de son dernier album "Ruining Lives" (2014) en pleine tournée de présentation. Première petite déception, ils ne joueront qu'un seul titre de ce dernier, pourtant très réussi et salué par la critique, mais laissons leur le bénéfice du doute et disons que la setlist a été adaptée à un public de festival. Tommy Victor (chant et guitare) est toujours en train de courir d'un côté à l'autre de la scène, on se demande même comment il fait pour chanter ! Mais il tient bien son rôle et même si le son n'est pas parfait, la prestation est bonne. Tony Campos (basse) n'est pas en reste et n'arrête pas de s'adresser à la foule dès que possible, pour la chauffer autant qu'il peut. L'ambiance reste sympa même si le public bouge un peu moins. Un peu de répit ne fait pas de mal ! Petite surprise du set : des choristes inattendus sur "Snap Your Fingers, Snap Your Neck" où deux des membres de CHANNEL ZEO viendront leur prêter main forte, rien de mieux pour se mettre le public belge dans la poche !

Setlist : "Beg To Differ", "Eternal Heat", "Lost And Found", "Unconditional", "Rude Awakening", "Turnover", "Another Worldly Device", "Whose Fist Is This Anyway?", "Snap Your Fingers, Snap Your Neck", "Carved Into Stone", "Revenge...Best Served Cold".
Rappel : "Power Of The Damager".

Cette fois, on change d'univers musical pour passer à quelque chose de plus mélodique avec le groupe suédois de death metal mélodique ARCH ENEMY. Le public semble plus nombreux et ça se confirme par les cris et acclamations de ce dernier attendant leur entrée sur scène (avec 15 minutes de retard) : il y a pas mal d'amateurs. Les voilà enfin, et la belle aux cheveux bleus Alissa White-Gluz (chant) nous met tout de suite dans le bain dès les premières notes ! Même si le successeur d'Angela Gossow a déjà fait ses preuves lors de la sortie de leur dernier opus "War Eternal" (2014), la présence d'Alissa est impressionnante, et sa maîtrise vocale, dans le même registre qu'Angela mais avec touche bien personnelle, nous laisse bouche bée ! Le groupe maîtrise son sujet, Michael Amott (guitare) nous régale avec ses riffs, et une technicité à en faire pâlir plus d'un, et son acolyte Nick Cordle (guitare) n'est pas en reste. Le public est aux anges, les slams et pogos sont désormais le mot d'ordre du festival. Alissa assure le spectacle et sait maîtriser le public, conquis par sa prestation. Côté setlist, ARCH ENEMY nous propose une belle compilation de tubes avec des morceaux comme "Nemesis", "My Apocalypse" ("Doomsday Machine" – 2005), "No Gods, No Masters", "Khaos Overture", "Yesterday Is Dead And Gone" ("Khaos Legions" – 2011) et nous offriront le single de leur dernière œuvre "War Eternal". Que dire de plus, si ce n'est que le groupe a assuré un très bon concert, avec des musiciens techniquement au poil et avec une nouvelle frontwoman qui nous secoue les tripes !

Setlist : "Khaos Overture", "Yesterday Is Dead And Gone", "War Eternal", "Ravenous", "My Apocalypse", "You Will Know My Name", "Bloodstained Cross", "As The Pages Burn", "Dead Eyes See No Future", "No Gods, No Masters", "We Will Rise", "Nemesis", "Fields Of Desolation", "Enter The Machine", "Vox Stellarum".

Nous voilà de retour à du bon thrash old school avec SACRED REICH. Le groupe venu tout droit d'Arizona, n'a plus rien à prouver aux fans de thrash, pour qui ils font partie des classiques. Le groupe est mené d'une main de maître par Phil Rind (chant et basse) qui arbore un grand sourire et qui nous transmet sans difficulté sa bonne humeur. Il prend le temps de discuter avec la foule et arrivera même à faire en sorte que l'on se tienne tous la main pour une photo, qui a dit que les métalleux étaient méchants ? Il adore déconner avec le public et prend son pied à le faire participer autant que possible. Côté musique, les guitares de Jason Rainey et Wiley Arnett (qui, par ailleurs, semble être le sosie du Dr House) nous décoiffent avec des rythmes bien thrash et Greg Hall (ex-Cavalera Conspiracy (live)) complète le binôme rythmique formé avec Phil de la meilleure manière qui soit. Pour la setlist, le groupe n'ayant pas sorti d'album depuis bien longtemps, nous avons droit à un “best of” avec une très réussie reprise de "War Pigs" (Black Sabbath). Prestation réussie et sincèrement, on attend la bonne nouvelle d'un nouvel album avec impatience.

Setlist : "Independent", "One Nation", "Love...Hate", "Ignorance", "Death Squad", "Crimes Against Humanity", "Who's To Blame", "Free", "War Pigs" (Black Sabbath cover), "The American Way".
Rappel : "Surf Nicaragua".

L'un des groupes les plus attendus de cette édition de l'Alcatraz fait son entrée sur scène, CHANNEL ZERO. Le groupe devait se produire à l'édition de précédente, mais le décès soudain du batteur Phil Baheux le jour même du festival, avait contraint le groupe à annuler sa prestation. Il est donc normal, que dès son entrée, Franky De Smet Van Damme (chant) demande aux festivaliers une minute de silence en sa mémoire et présente non sans émotion leur nouveau batteur pour l’occasion. Le show commence, et le public belge est déchaîné, leur style de metal moderne avec des petites touches éparses de thrash donne à leur musique une pêche impressionnante. Leur set sera rythmé par des morceaux très lourds, certains plus calmes et des petite interludes inattendus, comme des "yeah, yeah" à la Freddie Mercury, des promenades de Franky dans la foule et même les growls d'un petit métalleux âgé d'une dizaine années dans les bras de Franky et encouragé par la foule. Leur musique est carrée, très bien maîtrisée aussi bien à la guitare par Mike Doling (ex-Soulfly et ex-Snot) que à la basse par Tino De Martino. Leur prestation est sans faille à tout niveau et nous sommes ravis d'avoir assisté à un concert de CHANNEL ZERO quand on sait qu'il est presque impossible d'avoir une place pour un de leurs concerts en Belgique !

Place maintenant au premier groupe légendaire de la soirée, W.A.S.P., Blackie Lawless (chant et guitare) porte une tenue des plus étonnantes (plus vraiment de son âge) mais nous sommes en plein dans le heavy metal et le glam, donc rien de choquant. Les fans sont nombreux et contents de retrouver leur groupe, qui va leur offrir un show à la hauteur de leur espérance avec une setlist aux allures de compilation des meilleurs tubes du groupe. On sent l'expérience de la scène de tous les musiciens, rien ne les déstabilise et tout est maîtrisé (ou presque). Le combo rythmique formé par Mike Duda (basse) et Mike Dupke (batterie) joue en totale adéquation avec Doug Blair qui assure toujours autant à la gratte. Même si les musiciens se donnent à fond, et qu'ils sont heureux d'être là, de mon point de vue et de par leur réputation, je m'attendais à un show plus spectaculaire et plus prenant. Il est certain que les fans sont conquis mais les néophytes ne semblent pas adhérer à leur cause et sont un peu moins subjugués par W.A.S.P..

Setlist : "On Your Knees" / "The Torture Never Stops", "The Real Me" (The Who cover), "L.O.V.E. Machine", "Wild Child", "Sleeping (In The Fire)" / "Forever Free", "I Wanna Be Somebody", "The Titanic Overture", The Crimson Idol medley ("The Invisible Boy" / "I Am One"...), "The Idol", "Blind In Texas".

La nuit tombe sur Courtrai et il est temps maintenant pour la tête d'affiche de cette deuxième journée de clôturer le festival en beauté, et on n'en attend pas moins de TWISTED SISTER. Dès le premier pied posé sur la scène, le public de l'Alcatraz est en ébullition, on est tous là pour en pendre plein mes mirettes et plein les oreilles. Comme à son habitude, Dee Snider (chant) a de l’énergie à en revendre, il a beau ne plus porter ses habits roses et criards, il attire toujours autant le regard une fois sur scène. Il est de loin le plus charismatique de la journée, et sait mener le public d'un main de maître. Son jeu de scène est sans faille et il sait créer une véritable alchimie avec le public, et ce dès les premiers morceaux comme "Stay Hungry" ou "The Kids Are Back". Les autres membres du groupe ne sont pas en reste, ils s'amusent tous comme des enfants avec un nouveau joué, ils sont heureux d'être là et leur joie et bonne humeur sont communicatives. Chacun leur tour, Eddie "Fingers" Ojeda (guitare) et Jay Jay French (guitare) auront leur moment de partage avec le public lors des petites envolées guitaristiques. Même Mark "The Animal" Mendoza (basse) aura son moment privilégié avec le public tout comme AJ Pero (batterie) qui nous fera une petite démonstration de ses talents pendant "Burn In Hell". Jay Jay s'amuse aussi à interpeller le public, même s'il laisse volontiers cette tâche à Dee Snider. Côté setlist, TWISTED SISTER jouera en plus de leurs grands classiques la majorité des titres de "Stay Hungry" (1984) avec notamment "Captain Howdy", "Street Justice" ou encore "We're Not Gonna Take It" sur laquelle le public ne tient plus en place. Il est tellement déchaîné qu'on a l'impression que la chanson ne se finira jamais. C'est au moment du grand classique "I Wanna Rock" que le groupe va être face avec son public, après une demande de Dee Snider pour que le public chante plus fort, il trouvera un moyen plus parlant pour faire chanter tout le monde avec une nouvelle version improvisée et plus coquine, "I wanna F**k". Il sera tellement surpris de l'efficacité de ce nouveau refrain, qu'il en aura même un fou rire.
Voilà, un groupe qui en plus de son expérience sait comment honorer la place de tête d'affiche. Le public est conquis, tout l'Alcatraz a le sourire aux lèvres, et s'il y avait encore quelqu'un dans l'assistance qui ne les trouvait pas sympathiques, le fait de remercier tout leur staff sur cette dernière date, qui clôture aussi leur tournée, est une démonstration de plus de leur simplicité. Le public continuera de chanter à tue-tête le refrain "We're Not Gonna Take It" pour remercier TWISTED SISTER de leur prestation. Quoi ajouter de plus si ce n'est que leur réputation sur scène est bien méritée et que leurs shows frôlent la perfection, que pouvait-on espérer de mieux pour clôturer ce très beau festival ?

Setlist : "Stay Hungry", "The Kids Are Back", "You Can't Stop Rock 'N' Roll", "Captain Howdy", "Street Justice", "We're Not Gonna Take It", "Shoot 'Em Down", "I Believe In Rock 'N' Roll", "Under The Blade", "The Fire Still Burns", "The Price", "Burn In Hell", "I Wanna Rock".
Rappel : "We're Not Gonna Take It", "S.M.F.", "We're Not Gonna Take It"

L'Alcatraz sera pour moi synonyme de découvertes puisque j'aurai découvert des groupes comme AVATAR, FOUR BY FATE ou encore XENTRIX. D'autres groupes m'ont surpris certains dans le bon sens du terme comme SACRED REICH, ARCH ENEMY ou encore PRONG, et d'autres dans le mauvais sens du terme, mais comme on dit il ne faut pas remuer le couteau dans la plaie alors je ne reviendrai pas dessus. Ma plus grande satisfaction de cette édition de l'Alcatraz a été de voir en tête d'affiche TWISTED SISTER qui, comme a son habitude, m'a laissé avec un sourire béat. Pour mon deuxième festival à Courtrai, je suis ravie de ce week-end, malgré la pluie qui a été un participant inattendu le vendredi, le festival est très bien organisé, à taille humaine et avec une très belle affiche ! Merci à l’organisation et aux bénévoles pour ce très beau festival et j'attends avec impatience l'affiche de l'année prochaine, que j'en suis sûre, nous réservera des très belles surprises !

Photos tirées de : www.blackshadowsphoto.com