Si d'aucuns trouvent qu'AC/DC donne des signes de fatigue ou que d'autres ne peuvent pas se faire à l'idée qu'Axl Rose ait pu tenir le premier rôle de leur dernière tournée..., beaucoup seront d'accord pour reconnaître qu'AIRBOURNE, gamin mal élevé du rock'n'roll australien, sont leurs descendants désignés. Ca tombe bien, Joel O’Keffe, figure déjà emblématique de ce mouvement des riffs à outrance, icône pour beaucoup, vient nous réchauffer les oreilles en ce dimanche soir strasbourgeois.

Bien évidemment, avant la douche au houblon, deux autres formations défileront devant nous, à commencer par le trio anglais LEOGUN. Fort inspirés, ils nous proposent un rock énergique teinté d'un blues prononcé qui se révèlera sur le quatrième titre, "Beauty Queen". Le chanteur-guitariste fait devant nous preuve d'une grande maîtrise de son instrument tout en étant accompagné par le duo basse / batterie très participatif également. Venu présenter son album intitulé "Majick Potion", ce groupe fut une bonne surprise pour une première partie... et après cinq ou six titres, je n'aurais pas rechigné à en écouter un peu plus.

Ensuite, notre tête d'affiche a ramené dans ses valises un autre groupe australien, PALACE OF THE KING. Pour le coup, on double le nombre de bonhommes et ce ne sont pas moins de six gaillards qui se déchaînent sous nos yeux. Toujours dans la même veine, l'apport d'un synthé enrichit grandement la recette. Ce petit son à la façon d'un orgue Hammond me laisse entrevoir une influence de Deep Purple en plus énergique. Cependant, bien que doté d’une plus large amplitude instrumentale, je trouve que l’ensemble reste un peu moins dynamique que le groupe précédent. Seul le claviériste se démarque de ses camarades par son implication.

L'ambiance est déjà bien chaude et moite quand retentit le classique thème de Terminator, signal pour l'assistance que la guerre est déclarée ! Après la sortie du dernier album, "Breakin’ Outta Hell" en Septembre dernier, les revoilà en tournée par chez nous. Habitués à passer par la Laiterie, c’est sous un déluge d'acclamations et une salle pleine à craquer que les frères O'Keeffe déboulent tels des rouleaux compresseurs prêts à démolir la baraque. Tous les titres les plus emblématiques sont là, de "Girls In Black" sur lequel Joel ira au coeur de la fosse, au rappel surpuissant sur "Runnin’ Wild". Bien sûr, les nouvelles compos sont de la partie mais ne mangent pas toute la setlist… Toutefois ces dernières ne sont dénuées d’intérêt, à commencer par l’éponyme "Breakin’ Outta Hell" ou encore "It's All For Rock N' Roll". Au-delà de la musique, on ne manquera pas de signaler que fidèle à ses habitudes, O’Keefe ne nous a pas épargnés et a déversé de nombreuses canettes sur la foule qui, fatalement, en redemandait à chaque fois ! Ce n'était pas mon premier concert d’AIRBOURNE et ça ne sera pas le dernier !