Je commence à penser que Le Klub doit être parmi les salles qui donnent le plus de fil à retordre aux groupes qui s’y produisent : petite scène, pas énormément de lumière, accès par une rue fréquentée sans coin tranquille pour charger / décharger, etc. Ce soir il semblerait que l’organisation de la salle n’ait laissé aux groupes que l’équivalent de 30 minutes chacun pour faire leur soundcheck. Vous me direz, peut-être que la difficulté est formatrice… Je ne suis pas moi-même musicienne mais ça n’a pas l’air d’avoir été du gâteau à en discuter avec Fred, le chanteur d’A.C.O.D, venu m’accueillir avant le début de la soirée.

A.C.O.D est venu depuis Marseille exprès pour jouer à la capitale, pour ça déjà ils ont bien du courage. Leur set commence un peu après 22h car les garçons ont joué de malchance en rencontrant dès l’installation un souci de matos qui les oblige à faire jouer la solidarité. A 6 sur scène, tout le monde ne peut pas rentrer, le bassiste ainsi que le second chanteur restent donc devant. En à peine 25 minutes de set, A.C.O.D a bien chauffé la salle et a même réussi à faire monter quelques personnes sur scène. Leur musique est vite prenante, on marque facilement la mesure. Le seul regret que j’aurais à formuler serait que l’on n’entendait pas toujours très bien Thierry, le second chanteur. Quoi qu’il en soit ils se sont donné à fond, chapeau bas les mecs !

Setlist : "Wood & Blood" / "Human Plague" / "Black Creed" / "Under The Rain" / "Watch Me dying" / "Crossing The Garden Of My Past".

Changement de groupe et petite retombée d’ambiance, les membres de PERSONNA NON GRATA mettent quelques minutes à se sentir à l’aise pour vraiment "occuper" la scène. J’accroche moins, je ne suis pas fan de la voix. D’ailleurs je n’y prête plus vraiment attention au bout d’un moment et me concentre plutôt sur le jeu du guitariste, ma foi, pas dégueulasse du tout. Malheureusement j’ai décroché quand un malotru (restons polis) s’est calé juste à côté de moi avec sa clope puis a enchaîné avec un joint qu’il a gentiment partagé avec ses voisins. Pas passionnée par le groupe, enfumée par des idiots, je me suis dit qu’un petit tour hors de la salle pour discuter avec les gars d’A.C.O.D était un meilleur programme en attendant la suite.

Le groupe Parisien entre en scène juste quand je reviens. Black metal oblige, le batteur est au taquet mais cache un peu le son des autres instruments. Difficile de juger la guitare pour le coup, en revanche les parties au clavier sont intéressantes. Le chanteur lui aussi a quelques souci avec la qualité de son du micro, en revanche il est à fond… Tellement à fond qu’il empoigne et secoue un fan du premier rang qui headbang comme un forcené, ledit fan tombe puis tente de se relever mais le chanteur lui pose un pied sur le dos tel un chasseur posant avec son trophée, une main rageuse levée vers le plafond (à défaut de ciel). Le fan à quatre pattes est toujours en train d’headbanger… Un peu trop Grand-Guignol pour moi… D’autant que WINTERBURST n’a pas vocation à parodier le black metal, du moins pas à ma connaissance. Dans le cas contraire, cette situation "trve evil" poussée au maximum (comme pourraient protester ceux qui ont aimé, et il y en a) aurait été logique. Je concède à WINTERBURST qu’ils possèdent un chanteur qui a de l’énergie à revendre, mais à trop vouloir en faire ça en devient ridicule, et c’est con parce qu’au final j’ai plus retenu ce détail que la musique en elle-même. Je vais donc au bar me noyer dans mon verre.

Suite à la défection de Fire Wizzard, BEYOND THE PAIN est le dernier groupe à jouer. Originaires eux-aussi d’Ile-de-France, ils n’en sont pas à leur première scène et sont annoncés comme un groupe death / metal prog. Honte à moi, au même moment je suis toujours au bar à refaire le monde avec le barman. Ce que j’ai entendu sonnait bien et était plaisant, mais impossible d’écrire un report digne de ce nom. Hou !

A.C.O.D est sans doute le groupe le plus méritant de cette soirée (dont ils étaient aussi à l’origine) : de par les kilomètres avalés pour venir jouer ici et aussi pour avoir ouvert la soirée qui ne s’annonçait pas forcément évidente côté fréquentation. Le temps libre entre les groupes (ou pas) m’a permis de discuter avec les Marseillais… En plus de nous avoir fait passer un bon moment –personnellement c’est le groupe que j’ai préféré–, se sont des crèmes. Et rien à voir avec les bières offertes ou le fait qu’ils aient insisté pour me ramener, on m’achète pas moi (héhé). En tout cas, pour ceux d’entre vous qui en auront l’occasion, n’hésitez pas à allez les voir.