La review

ACCEPT + HELL
Le Bataclan - Paris
06/04/2012


Review rédigée par Braindead


A l’instar d’un Motörhead, rares sont ceux qui auraient assisté à une mauvaise performance d’ACCEPT, tant le groupe créé par Udo il y a… 41 ans, est reconnu pour ses shows pleins d’énergie positive. Pas étonnant de voir une file hallucinante composée d’hardos, comme pour les jeux MB de 7 à 77 ans. La quantité de journalistes, photographes est également impressionnante, prouvant à juste titre que cette Vieille Dame qu’est ACCEPT, génère toujours un culte malgré le départ d’Udo, les changements de line-up, les modes et courants…



Intéressons à la première partie, HELL ; combo créée en 1982, surtout connu pour avoir périclité après que leur label ait fait faillite 24 heures avant l’enregistrement de leur premier ; une expérience dure à avaler pour le chanteur Dave Halliday qui décide de se suicider… certains atteignent des sommets en un rien de temps, d’autres… portent bien leur nom. Deux décennies à végéter et les portes de l’enfer s’ouvrent de nouveau en 2008 avec "Human Remains" et une consécration sous la forme d’un contrat chez Nuclear Blast. Et comme ACCEPT a l’esprit très famille, c’est leur producteur Andy, qui joue le gratteux dans HELL.
C’est donc avec une certaine curiosité, générée également par un décor très cathédrale que j’attends de pieds fermes ces petits nouveaux, pas très loin de la cinquantaine… L’effet n’en fut que plus désastreux ; un frontman habillé en soutane noire, couronne d’épines vissée sur la tête ; Jésus superstar is back, tout droit sorti de sa maison de retraire, un micro HF fixé devant la bouche, il y a plus esthétique. Trêve de plaisanterie, le Jésus en question, David Bower de son petit nom, est surtout connu pour ses qualités d’acteur, d’où l’aspect théâtral de sa prestation ; car avouons-le, le loustic en fait des caisses, jusqu’à en devenir parfois grotesque. Niveau son, le groupe distille un heavy metal old school (aaaaahhh NWOBHM memories) et pas bien méchant. Même si les musiciens font leur possible pour emballer le public, le son est de trop mauvaise qualité pour convaincre, le show light… un des pires que j’ai pu voir ou plutôt ne pas voir, tant les faciales étaient inexistantes (monter à 6000 ISOS c’est une première). Sept compos dont le pourtant fameux "On Earth As It Is In Hell" et le groupe tire sa révérence. Rideau.



Le Bataclan est maintenant bondé, les fans sont là et se font entendre ; les préparatifs scène, soundcheck, se font à l’abri des regards, ce qui rajoute de l’excitation à un climax déjà pas mal chargé en houblon. Les lights s’éteignent enfin, la carrure de Stephan derrière ses fûts est reconnaissable, le duo Wolf / Herman prennent la pause dans la pénombre, suivis par Peter ; quelques gerbes de fumée à la Rammstein (ah ces Allemands…) et les légendes du heavy Allemand, envoient la sauce ; Marc qui de loin ressemble à Klaus Meine, est perché sur des pratos sous lesquels se trouvent des murs d’enceintes siglées au nom du groupe et affublés de rampes. Une tenture géante à l’effigie du dernier album complète une scène vraiment classe.
C’est d’ailleurs sur "Hellfire", troisième titre de "Stalingrad" que le combo ouvre leur setlist, suivi du titre éponyme en forme de bulldozer mélodique ; raaaah quel plaisir de voir l’énergie déployée par Wolf et sa légendaire Flying V, n’hésitant à venir taper la battle avec Herman ; le public totalement absent lors de la première est d’un coup intenable ; headbang à tout va dans la plus pure tradition du heavy, et mini championnats de air guitar rendent hommage aux solos du Loup. Sur "Restless And Wild", les premiers slams font leur apparition, montée crescendo jusqu’à une série de pogos tant attendus.



Tornillo, en vieux biker qu’il est, met les gaz ; "Son Of The Bitch" (of Anarchy ?...), "Monsterman", un solo de Wolf toute langue dehors, et on repart avec "Bulletproof", "Up To The Limit", "Pandemic" (qui sera interrompu puis finalement rejoué suite à des problèmes de son décidément omniprésents ce soir) avant que ne résonne le "Heidi, Heido, Heida" du cultissime, que dis-je du monument "Fast As A Shark", demeuré une référence 30 ans après… Dix neufs titres (fait plutôt rare en concert) délivrés avec une fulgurance qui force le respect, une humilité dont devraient s’inspirer bon nombre de jeunes groupes. Devant l’insistance des fans sûrement très "motivés" par les litres de blondes engloutis ce soir-là, ACCEPT termine en beauté par "Metal Heart", "Teutonic Terror" et le mystique "Balls To The Wall", trois titres majeurs qui rappellent au besoin, que les Allemands, à l’instar de la Vierge de Fer, ont donné ses lettres de noblesse au heavy metal. Nous passerons volontiers sur les problèmes récurant du son, proprement honteux à ce niveau et qui ont finalement prouvé qu’ACCEPT, en plus d’avoir du métier, savent gérer comme seuls les métalleux du siècle dernier savent le faire. Hureeee !



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