Comme à l'accoutumée, on ne se déplace pas pour rien quand on va Chez Paulette (54). Ce soir de 21 Avril 2017, 6:33 débarque en Lorraine. Pour rien au monde je ne raterais ce groupe parisien complètement à part. Vus une bonne paire de fois en France et au Luxembourg, je ne connaissais pas encore leur version show 2.0, alors zou ! Ce soir, j'annule tous mes rencards et je file sur la route du bonheur. Les deux autres groupes sont lorrains : CARVEN STONE et Surrounded By Bears (SBB). Inconnus au bataillon pour ma part. L'ouverture des portes est à 20h30, et le premier groupe commençait une demie heure après. Sauf que bien évidemment je suis arrivée à la bourre. Donc pas grand chose à dire. Surrounded By Bears est un groupe de coreux formé en 2013 et qui a deux EPs à son actif : "Fall" et "Timber". Ils qualifient leur style de timbercore. Pour le reste, il suffit d'aller les voir !

Le deuxième groupe, CARVEN STONE, a été fondé lui aussi en 2013. Leur style rock a pour influence des groupes comme Alter Bridge, Nickelback, ou encore Incubus. Autant dire que ce n'est pas ma tasse de thé. Pour autant, le son est excellent, comme d'habitude dans cette salle. Les riffs intéressants. Les lignes de basse sont bien trouvées. La batterie est carrée, on aura même droit à un solo. Il y a de la recherche dans les compositions, mais l'ensemble reste du déjà entendu, déjà vu, et un peu mou quand même. Et j'ai du mal avec le chant à minettes. Ceci dit ça se laisse écouter. Ils terminent leur set à 22h30.

Setlist : Intro, "Path", "Forsaken", "Rising", "Silver", "Walk", "Lost", "Soul", "House", "Ocean".

C'est au tour du dernier groupe, 6:33. Parisiens donc, dont les influences sont multiples : de Mike Patton dans ses différents projets, à Devin Towsend, en passant par… la Lorraine ! Pouah Pouah Pouah ! Je m'esclaffe. L'installation de la scène est un peu longue, entre l'installation des lumières, de la toile, d'une demi-boule à facettes, de girophares... une horloge indiquant l'heure fatidique 06:33... Bref, rien que la mise en scène m'intrigue d'avance. Hâte de faire connaissance avec cette version 2.0 !
Il est 23h lorsque les membres du groupe débarquent tous masqués, façon Slipknot mais en moins naze. Le public pas très nombreux s'approche, curieux. Et là, bam ! Tout s'enchaîne très vite. Trop vite. Les morceaux sont issus de chacune des galettes connues à ce jour, notamment l'excellent EP "The Stench From The Swelling (A True Story)" dont le titre "Burn-In" a été dédicacé à un pote dans le public – séquence émotion – ainsi que l'album "Deadly Scenes" qui réinterprète les 7 péchés capitaux. Rorschach, le chanteur, fait à lui seul monter la température. Ses acolytes le suivent à distance, plus discrets, à l'oeuvre derrière leurs instruments. Les gens timides et la fosse sceptique en début de set, se lâchent et se montrent rapidement sous l'emprise TOTALE de 6:33. Surtout que le groupe ne s'est pas juste contenté d'interpréter gentiment ses compos. Il y a un gros travail visuel derrière. Sur la toile sont (vidéo)projetés tantôt les choeurs qui s'animent en temps réel et de manière interactive, tantôt des bribes de clips ou vidéos tournées exprès pour ce spectacle. Car oui, c'est un show, c'est du spectacle. On écoute, on regarde, on rigole. Au final, c'est théâtral, joyeux, rigolo, ou à prendre au vingtième degré. Toute la scène prend vie, et du coup la salle entière. Le public a en effet été très réceptif, et chacun s'est pris une bonne tarte dans sa tronche. Bref, la version 2.0 est complètement barrée, soignée, d'une exigence professionnelle. Bravo !

Setlist : "Hellalujah", "Order Of The Red Nose (Giggles, Garlands & Gallow Part1)", "I Like It", "Black Widow", "Burn-In", "The Walking Fed", "Ego Fandango", "I’m A Nerd", "Orphan Of Good Manners", "M.I.D.G.E.T.S (Giggles, Garlands & Gallow Part2)".

Ravie que le groupe 6:33 ait relevé le défi de conquérir un public nouveau, qui ne s'est probablement pas déplacé pour lui.
Merci public, merci l'équipe de Chez Paulette qui nous livre un son et un accueil toujours au poil. Et les Parisiens, vous revenez quand que vous voulez, la place est encore chaude. Bisous, bisous !