Historique
Biographie :

Zombie Driftwood est un film Anglais à petit budget tourné dans les Iles Caïman. En plus de s’inscrire dans la tradition comédie gore à l’instar de Shaun Of The Dead ou encore Bad Taste, le film offrait la particularité aux 100 premiers internautes volontaires de s’inscrire en producteurs du film en contribuant financièrement à son tournage, ces derniers se voyant offrir en retour la possibilité de se faire trucider dans une scène de massacre du film. En voici une idée fort originale et ma foi très sympathique ! Sachez toutefois que même si le film n’est a l’heure actuelle pas encore sorti sur nos écrans, la réalisation de sa bande originale a été entièrement confiée au célèbre label metal Anglais  Candlelight. En espérant un jour pouvoir bénéficier d’une projection de ce déjà film culte au jouissif parfum de n’importe quoi, je vous laisse en découvrir le scénario très prometteur : "Quand les touristes d’une croisière aux Caraïbes se transforment en zombies, deux fans de metal vont devoir affronter cet armageddon armés seulement d’une batte de baseball, d’alcool… et de cornemuses." Quand je vous dis que ça sent le chef d’œuvre… 

Tracklist :

1. OCTOBER FILE - Falter • 2. IHSAHN - The Barren Lands • 3. ABSU - In The Name Of Auebothiabathabaithobeuee • 4. DIVINITY - Beg To Consume • 5. ALTAR OF PLAGUES - Earth: As A Womb (edit) • 6. BLOOD OF KINGU - Those That Wander Amidst The Stars • 7. EMPEROR - Thus Spake The Nightspirit • 8. OBSIDIAN - Illuminate • 9. GNAW THEIR TONGUES - l'arrivee de la terne mort triomphante (edit) • 10. WODENSTHRONE - Leodum On Lande (edit) • 11. WINTERFYLLETH - Fields Of Reckoning • 12. DEMONIC RESURRECTION - The Unrelenting Surge Of Vengeance • 13. WOE - Hatred Is Our Heart • 14. ABIGAIL WILLIAMS - Into The Ashes • 15. ANAAL NATHRAKH - I Am The Wrath Of Gods And The Desolation Of The Earth Music • 16. OCTOBER FILE - Isolation



La chronique


Grand amateur de films d’horreur j’avoue que ma curiosité fut titillée quand on m’a proposé de chroniquer un CD sorti de nulle part titré "Zombie Driftwood – The Soundtrack"… Et je n’ai pas été déçu du voyage quand j’ai découvert de quoi il en retournait ! Pensez donc un film de zombies à petit budget bien déglingué qui se paye le luxe d’avoir pour bande originale une sélection des meilleurs groupes du label Anglais Candlelight, dont la présentation n’est plus à faire tant ils ont à leur catalogue des noms incontournables du metal extrême ; je crois même pouvoir dire que c’est carrément une première dans l’histoire ! Certes la rencontre entre le monde du metal et du cinéma n’est pas nouvelle, d’ailleurs les B.O de Wayne’s World ou de The Crow en sont d’excellentes démonstrations mais rarement la sélection avait été aussi extrême, même pour l’amateur éclairé voir figurer sur la pochette des noms comme Emperor, Absu ou Blood Of Kingu et autres formations plus ou moins illustres de black ou de death, ça a de quoi surprendre !!! Bon forcément niveau cohérence ce n’est pas forcément évident, en même temps j’ai envie de dire que c’est un défaut inhérent à ce genre de compilations mais là où c’est davantage intéressant c’est de voir la qualité des groupes proposées, entre outsiders et valeurs sûres, il y a forcément ici de quoi prendre et de quoi jeter ! Quand au film lui-même, seul l’avenir nous révélera s’il atteindra un jour le statut envié de "nanar culte" auprès des lecteurs de Mad Movies, mais ça donne envie de le voir !

Le premier titre d’October File "Falter", pourtant relativement simple s’avère très rapidement convaincant, la faute à un refrain très accrocheur et d’un riff qui l’est tout autant… En deuxiéme piste est il nécessaire de présenter ce génie de la musique qu’est Ihsahn ? Sachez toutefois que le chef d’orchestre des défunts Emperor nous offre ici un des meilleurs titres de son dernier album solo en date "After". Que dire du démentiel et au combien caractéristique titre d’Absu (au nom imprononçable je vous l’accorde !) en piste 3 sinon qu’il exprime au mieux le diabolique retour en force de la trop longtemps absente formation Américaine sur le paysage black metal ? Et putain ce batteur, c’est à se demander ce qu’il consomme comme substances illicites !? Divinity en piste 4 nous sert un titre tout en technique au demeurant, où les tappings vont bon train, démonstratif vous l’aurez compris… après avec ce genre de musique, c’est simple, on aime ou on aime pas ! Pour ma part passé les premières écoutes d’adaptation, j’avoue y avoir trouvé du plaisir à l’écoute de leur death implacable ! Au rang des formations discrètes qui montent et qui impressionnent on trouvera un superbe titre d’Altar Of Plagues, où les talentueux Irlandais ont le loisir de démontrer toute la qualité de leur musique si personnelle, proche d’un post black metal et d’un ambiant presque urbain, sombre et majestueux à la fois !

Au niveau des sensations mitigées, je n’ai pas été emballé plus que ça par l’offrande des Ukrainiens de Blood Of Kingu… Quand bien même la formation abrite-elle des illustres membres de Drudkh, Hate Forest ou Lucifugum, le titre bien guerrier ici proposé, sans être mauvais n’apporte pas grand-chose à ce style, bref on les aura connus plus inspirés… En piste 7, l’auditeur aura le plaisir de retrouver le cultissime "Thus Spake The Nightspirit" des non moins cultissimes Emperor, pas besoin de s’étendre davantage, un chef d’œuvre incontournable dans la discographie des Norvégiens mais aussi dans l’histoire du black metal tout court… Il n’en demeure pas moins que le plaisir est intact a chaque écoute ! Encore une découverte pour ma part en piste 8 avec le groupe Obsidian qui pratique un death metal que je qualifierais de progressif, plutôt bien fichu mais pas vraiment ma came… Vous voulez un ovni et bien en voici un, et un beau en plus ! J’invente rien mais jugez plutôt : "L’arrivée De La Terne Mort Triomphante" par  Gnaw Their Tongues, une espèce de dark ambient apocalyptique et très évocateur… Une musique parfois dissonante sombre, très sombre, bien dramatique qui se rapproche d’une musique de film justement si il n’y avait pas ces espèces de murmures crades dans le fond… bref vous l’aurez compris, ça ne plaira pas à tout le monde c’est sur mais pour ma part, je suis bien rentré dedans et ça m’a donné envie d’en découvrir davantage sur eux…

Au rang des bonnes surprises on notera le black metal de Wodensthrone dont le titre, pourtant d’un classicisme exemplaire s’avère finalement bien écrit et efficace… Il en sera de même en piste 11 avec Winterfylleth qui m’aura même davantage convaincu avec son black épique ! Dans le genre pas mal foutu du tout, on trouvera Demonic Ressurection en piste 12, un combo Indien, (et oui vous avez bien lu Indien !) qui nous propose un titre de black symphonique qui n’est pas sans évoquer Emperor ou Dimmu Borgir mais qui propose surtout une mélodie presque typé orientale au synthé, simple mais efficace… Le groupe Woe quanT à lui nous prouvera qu’on peut être à la fois Américains et pratiquer un black metal traditionnel plus Norvégien que certains Norvégiens eux même ! Si il y a un groupe qui fait pas mal parler de lui en ce moment, c’est bien Abigail Williams… Et le moins que l’on puisse dire c’est que c’est plutôt compréhensible car les Américains excellent dans la pratique de leur black sympho assez ambitieux avec ce petit côté musique classique qui n’est pas sans rappeler Dimmu Borgir ou Emperor par moments… (décidemment l’influence de ces deux groupes n’est plus à prouver !!!) mais on leur pardonnera facilement ce mimétisme car la qualité est au rendez vous-même si je leur reprocherais pour ma part ce son presque trop léché…

Attention, âmes sensibles s’abstenir, la piste 15 vous est déconseillée !!! En effet on y retrouve les psychopathes Anglais qui se cachent derrière Anaal Nathrakh… Pour ceux qui seraient passés à côté de ces phénomènes, sachez que ces deux âmes damnées proposent une mixture entre du black metal et le grindcore le plus sauvage… un cocktail hautement corrosif et désespéré.. ou vomitif selon les goûts de chacun ! Pour ma part j’apprécie ce côté jouissivement défouloir mais à petite dose quand même, sinon je ne donne pas cher de votre santé mentale ! Enfin pour finir cette compilation on trouve un second titre d’October File (les nouveaux fers de lance de Candlelight ?), pas mal fichu encore une fois mais nettement moins efficace que leur premier titre qui ouvre cette galette.

En conclusion, on ne peut que féliciter l’initiative très louable de Candlelight d’avoir offert en guise de B.O un catalogue des artistes de son label, une grande première qui je le souhaite se reproduira à l’avenir, preuve qu’avec un peu d’ouverture d’esprit les deux medias que sont la musique et le cinéma peuvent nous offrir des collaborations qui changent de l’ordinaire… Maintenant on appréhendera ce CD surtout pour ce qu’il est, à savoir la carte de visite d’un label réputé, (dont certes je connaissais déjà la bonne moitié des groupes ici présents), mais qui m’aura aussi permis de faire de très sympathiques découvertes ! Quand la sélection est d’aussi bonne qualité, l’auditeur aurait tort de se priver, d’autant plus que cette compilation est proposée à un tarif attractif, vous savez ce qu’il vous reste à faire !


Ihsahn62
Mars 2011


Conclusion
Note : 14/20

Le site officiel : www.zombiedriftwood.com