Le groupe
Biographie :

Zalem est un groupe de post rock progressif fondé à Angers en 2006. Le style est avant tout instrumental, fondé sur les bases du post rock, des bandes sons de films,du jazz pour la batterie et aussi par la configuration matérielle du metal. Les titres sont longs, commencent doucement pour finir en puissance. L'idée étant de porter l'auditeur bien haut mais aussi de le plonger bien bas... Zalem enregistre live une démo trois titres en 2007 (30 min. environ de musique). Le groupe commence à travailler en 2009 sur des montages vidéo pour illustrer les titres sur scènes, ceci donnera lieu à quelques concerts dans des salles adaptées à l'équipement nécessaire. Côté artistique, les montages sont faits à partir de vieilles archives donnant aux titres un goût plus rétro, genre vieux vins... Le double album de Zalem intitulé "Stigma" sort en Juin 2011.

Discographie :

2007 : Démo
2011 : "Stigma"


La chronique


Je m’y attendais un peu à cette longue introduction intitulée "How To Operate Your Brain", mystique et progressive, du premier des deux CDs qui composent "Stigma", premier album de Zalem. Une intuition peut-être. Je vous l’accorde cette chronique ne commence pas au mieux mais je garde le meilleur pour la fin. C’est-à-dire une très grosse fin, puisque le seul autre reproche que l’on puisse formuler c’est le manque de profondeur des cordes en disto, un peu criarde même parfois. Pour le reste ça n’est que du bonheur, un film auditif, un voyage intemporel. Le groupe vous raconte une histoire avec des hauts et des bas, des éléments perturbateurs, de la mélancolie ; de l’espoir. Du post rock au post metal Zalem sait en plus de ça agrémenter ses symphonies de ces petites choses qui font toutes la différence comme sur "Missing" par exemple où le violoncelle donne toute sa teneur au titre. On poursuit avec "Hypnotic Oblivion", tout s'enchaîne avec un naturel déconcertant qui me laisse penser que ces quatre musiciens aurait presque pu pousser le vice jusqu'au bout et faire deux titres de 45 minutes ! Les écrits de Denis Péan sont mis en musique sur "σ" et sur "τ" et la fusion de l'artiste à l'univers du groupe est vraiment parfaite. Zalem fait partie de ces groupes qui savent quelle note laisser sonner et à quel moment. Démonstration est faite avec "Five Hours Twenty Six Minutes And A Few Light Years To Reach The Interstellar Space" dont la mélancolie se trouve cassée par "Inside The Dark Nebulae". La démarche du groupe prend du sens, pourquoi coller des paroles sur une musique qui parle d'elle même ?

Le frère jumeau du premier CD commence lui aussi par une introduction emmenée par un écrit de Denis Péan. On reprend le monde là où on l'a laissé avec "Twin Sal", pas de surprise, mais ce réconfort (ou pas d'ailleurs) de retrouver cette qualité de composition. Ce n'est pas parce qu'on connaît sur le bout des doigts la recette de la tarte au citron qu'on en devient le maître incontesté ! Même chose ici, ça n'est pas difficile de cerner les différents éléments d'un style comme celui là mais Zalem va bien plus loin que le minimum syndical et les manipule avec un certain génie. On réalise que cette seconde partie est plus brute, plus dure également, avec "Pandemonium Redux". Mais attention rien de glauque, de morbide, tout reste imprégné d'une poésie fine et savoureuse. "Wait For Nothing", dans l'immédiat le titre du morceau parle de lui-même mais la piste représente une introduction de "Valley Of Hearts Delight".

On peut dire qu’ils ne manquent pas de toupet ceux-là ! Un double album en guise de première véritable sortie pour 90 minutes d'une symphonie majestueuse. Ces Angerois... Angerains… Angois, Angevins ? Bref la question n'est pas là, ce quatuor scotche tout ce qui vous entoure pour intégralement occuper votre esprit et vous le faire explorer. Chacun voyagera à sa manière et pour des destinations différentes toujours est-il que je ne souhaite à personne de rester sur le quai de la gare.


Kévin
Décembre 2011


Conclusion
Note : 19,5/20

Le site officiel : www.myspace.com/zalem49