"Chaos And Harmony"
Note : 17,5/20
Il y a quelques mois, votre humble serviteur vous présentait le deuxième EP d’une formation originaire de Vannes, les bien nommés Yugal, groupe novateur qui mélange à sa musique à la fois le thrash, le death et des sonorités traditionnelles orientales. "Enter The madness" m’avait à l’époque bien tapé dans d’œil et justement je terminais à l’époque ma chronique en demandant un premier album. Eh bien les amis, chers lecteurs de French Metal, objectif atteint pour Yugal puisque le groupe nous présente aujourd’hui "Chaos And Harmony".
"Chaos And Harmony", c’est n’est pas moins de 10 titres pour un peu plus de 35 minutes où le style, le monde et l’univers de Yugal sont très reconnaissables, par exemple dès "Khamsin", l’intro de l’album. Il est assez impressionnant d’observer à quel point ce groupe a la faculté de se créer un monde bien à lui et surtout de démontrer encore une fois qu’en France l’on a peut-être pas de pétrole mais l’on possède tout de même se sacrés groupes qui savent à la fois écrire de la super zic mais également créer des ambiances et des environnements hors pair.
Il est toujours intéressant pour un fan comme moi de suivre l’actualité d’un groupe et de le voir évoluer, en 7 années d’existence les Vannetais commencent à se construire une bonne petite discographie (2 EPs et 1 album désormais) et commencent à s’inscrire durablement au sein de notre belle scène. Comme je disais un peu plus haut, Yugal mixe et mélange à merveille death metal, thrash metal et hardcore dans sa musique (sans oublier la touche orientale), donc inutile de vous dire que si vous décidez de vous pencher sur le travail musical du combo breton, vous n’aurez pas affaire à des comptines à faire écouter à vos enfants avant de faire dodo...
Encore une fois, les amis, quel plaisir d’entendre un groupe animé par la passion et l’envie, ça change quelque peu de certaines formations passées à la routine qui se contentent de jouer ce qu’elles savent jouer, point barre, mais avec Yugal justement on est à l’opposé, d’autant que le groupe a mis les moyens en allant enregistrer et en confiant le mixage et le mastering à HK du Vamacara Studio, qui a su (et ce n’est point étonnant) donner toute la puissance certes, mais également toute la profondeur à des titres comme "Once Upon A Lie", "Dogma" ou encore "Lost Mind".
Pour dire vrai, moi qui découvrais le monde et l’univers de Yugal avec son précédent EP, j’observe à quel point le combo a évolué (changement de logo, d’ambiance visuelle), aussi si vous ne connaissez pas encore Yugal et que vous avez envie de découvrir son travail, je ne puis que vous inviter à vous rendre sur leur Bandcamp où non seulement vous pourrez écouter le travail du groupe mais où vous pourrez surtout les soutenir, car ne l’oubliez pas, aimer la musique, c’est la soutenir.
Bref, tout ça pour dire que Yugal, avec ce premier album, nous offre un bon album. Tout en évoluant, le groupe reste fidèle à son univers et a mis toutes les chances de son côté. Comme à peu près à chacune de mes chroniques, un petit clin d’œil au monde de la création : le visuel de https://yugal.bandcamp.com/ (superbe et inquiétant à la fois) étant l’œuvre de l’Artiste Blacksshark.
Franchement, ne réfléchissez pas, n’hésitez pas, vous aimez la scène française ? Vous aimez tout simplement la musique ? Les groupes aventureux et novateurs ne vous rebutent pas ? Ce premier album de Yugal est pour vous !
"Enter The Madness"
Note : 18/20
Comment encore se poser la question sur la qualité des groupes français ? Comment peut-on encore s'interroger sur leur légitimité, leur reconnaissance ?
Le manque de moyens ? Les moyens, on les a.
Le manque d'énergie ? L'énergie on l'a.
Les baisses des ventes ? Un fan hardcore, un collectionneur, un passionné mettra toujours quelques euros dans du physique.
Le manque de structures, de soutiens médias ? Ça tombe bien, nous sommes là pour ça !
La nouvelle génération de fans a beaucoup à apprendre de nous, les jeunes anciens (je me considère comme tel). Pourquoi ? Car on achetait des demos tapes, du vinyl, du CD, on achetait des fanzines imprimés à la photocopieuse, aux montages artisanaux, on faisait du tape trading dans des enveloppes à bulles estampillées LETTRE dessus, on se déplaçait aux concerts avec le 90 au cul de la voiture, le poste à fond jusqu'à en saturer et griller ; mais une chose est sûre : on ne passait pas à côté d'un super groupe, on ne restait pas une souris dans un main, un téléphone dans l'autre derrière un ordinateur toute la journée. Alors s'il vous plaît, ne passez pas à côté de Yugal qui, depuis 5 ans, s'active au sein de la scène thrash française avec beaucoup de franchise et d'intégrité ! En France, on a de sacrés groupes, et Yugal en fait partie.
Yugal, groupe originaire de Vannes en Bretagne, s'est formé en 2009 avec l'envie d'en mettre plein les oreilles et surtout de délivrer une musique teintée de thrash technique influencé par les volutes de l'Orient.
Pour les présenter, même si le groupe a déjà été chroniqué dans nos pages, Yugal est formé de Guigui au chant, Vince à la basse, Kévin à la batterie et Adrien et Quentin aux guitares.
Le groupe a très rapidement proposé une démo en 2011 intitulée "From Pain To Pleasure" qui a reçu un très bon accueil de la part de la presse spécialisée, ce qui a permis à Yugal de partager la scène avec des formations aussi reconnue et prestigieuses que Trepalium ou les maîtres français du thrash, No Return. L'année 2013 voit la sortie de leur premier EP 6 titres "Illusions Of Time" (chronique ci-dessous).
Yugal se présente à nous avec son nouvel EP, "Enter The Madness", toujours en autoproduction mais qui bénéficie désormais de toute l'expérience que le groupe a emmagasinée depuis sa formation et ses nombreuses rencontres musicales ces dernières années.
Seulement un an s'est écoulé depuis sa dernière production mais le groupe déborde et fourmille d'idées ; le groupe déborde également d'envie et d'énergie pour en découdre avec le public et assouvir son plus grand désir : la scène.
"Enter The Madness" c'est 5 titres de pur thrash metal technique et puissant, le groupe se défonce littéralement sur cet EP. Si de prime abord on pourrait penser que les touches et les sonorités orientales viendraient à envahir un peu trop la musique de Yugal, il n'en est rien, celles-ci, très discrètes, viennent apporter à la musique du groupe une touche très originale, une sorte de marque de fabrique. La production fait claquer littéralement les cinq titres de l'EP, une grosse claque pour tout amateur de thrash metal !
Mention spéciale au superbe visuel qui illustre et reflète l'état dans lequel on se trouve suite à l'écoute de cet EP.
Yugal démontre avec "Enter The Madness" qu'il faut désormais compter sur eux.
Avec ce nouvel EP, Yugal enfonce inexorablement une porte (plusieures, espérons-le).
Yugal a désormais toutes les cartes en main, tel un reptile prêt à mordre pour nous envenimer au son de son thrash très inspiré et inspirant sur les scènes françaises et espérons-le, à l'étranger. La formation le mérite vraiment.
Ne passez pas à côté de cette petite pépite. Vivement l'album !
"Illusion Of Time"
Note : 17/20
Il y avait de quoi, avouons-le, rester sceptique quant à une possible descendance de No Return et consorts, dans la petite famille du thrash français ; la révélation Dead Cowboy’s Sluts au dernier tremplin Hellfest laissait présager un retour en force d’un metal aussi authentique que viscéral ; et ce n’est pas Yugal jeune groupe breton aux influences diverses et maîtrisées, qui changera la donne.
A peine quatre années d’existence, une démo remarquée, "From Pain To Pleasure", des concerts en support de The Arrs, Trepalium et des cadors No Return, les Vannetais construisent leur réputation de manière intègre et professionnelle avec comme premier point d’orgue "Illusion Of Time", un 6 titres aventureux et techniquement parfait ; une démonstration d’académisme mixé à des sonorités orientales qui restaient l’apanage de combos tels Myrath, Acyl et bien entendu les mythiques Orphaned Land. Un cocktail risqué pour un genre qui ne se prêtait pas forcement à ce type de mariage ; Yugal s'en tire pourtant haut la main. Analyse…
Ouverture sur le titre éponyme, matraquage de fûts sans concession, longue plage de riffs cadencés puis la voix du frontman… révélation !... à mi-chemin entre un old school à la James Hetfield (ou Nick Holmes période death, suivant les sensibilités) et la puissance de Machine Head ; là c’est sûr, une bouteille de Tullamore est de rigueur pour apprécier l’objet ; alternance de mid tempos, voix tamisée / feutrée et d’accélérations sur lesquelles se posent les chorus du combo, intermède à la cithare (ou qanûn) en prime avant un final de quelques secondes double caisse / growls. La messe est dite, Yugal c’est du lourd.
"Iksence" enfonce le clou ; peut être moins harmonieux que le premier titre, mais bourré de testostérones et surtout d’imprévus dont la qualité première est d’éviter toute impression de déjà vu, à l’image de ces tambours Sepulturesques qui ajoutent, si besoin en est, de la massivité à la compo ; rien que pour ça, respect !
Petite accalmie de 20 secondes avec "Interlude" (ça ne s’invente pas !), un son qui mixe mariachi / oriental ; plaisant et surprenant à la fois.
"The Mad Passenger" offre lui aussi une autre façon d’appréhender le genre, avec une intro voix très organique à la limite de l’indus, avant un déchaînement salvateur puis de nouveau une touche orientale ponctuée d’une avalanche sonore qui risque de retourner plus d’un pit, notamment par la surpuissante polyphonie de voix grave reprenant le refrain.
Nouvelle pause salutaire avec le très chamanique "Into Spirits" (Yugal sait plus que quiconque associer le fond / la forme) et sa mélodie transcendantale qui introduit également le complexe et dernier titre "Wicked Shadows" ; une compo aux multiples facettes, associant changement de rythmes, alternance de voix et effets samples. Un régal de maîtrise.
Plusieurs niveaux de lecture sont nécessaires afin d’appréhender une œuvre complète et moderne, offrant une palette étendue d’influences musicales, tout en gardant un style bien à elle, prouvant ainsi que les Bretons sont d’excellents conteurs et n’auront aucun mal à nous proposer de la nouveauté ; une qualité pas si répandue que ça…
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