Le groupe
Biographie :

Créé en 2001, Year Of No Light est un groupe de post-hardcore à tendance sludge originaire de Bordeaux. Après une première démo en 2004 puis l'album "Nord" en 2006, le groupe tourne dans le sud de la France et l'Espagne avant de revenir entièrement instrumental fin 2008 en proposant une galette live. L'année suivante est placée sous le signe des splis avec Karysun, Nadja, Fear Falls Burning, Machu Picchu Mother Future ou encore Rosetta. Entre temps, Mathieu s'installe derrière les fûts et Shiran prend la guitare, sort alors l'album "Ausserwelt". Après un nouveau split et la réedition de leur premier album agrémentée de quelques bonus, le groupe nous livre son dernier effort : "Tocsin".

Discographie :

2004 : Démo
2006 : "Nord"
2008 : "Live At Roadburn" (Live)
2009 : Split avec Karysun
2009 : Split avec Nadja / Fear Falls Burning / Machu Picchu Mother Future
2009 : Split avec Rosetta
2010 : Split avec East Of The Wall
2010 : "Ausserwelt"
2012 : "Nord" (Réedition)
2012 : Split avec Mars Red Sky
2013 : "Tocsin"


Les chroniques


"Tocsin"
Note : 18/20

Un an après la réédition de son premier album, Year Of No Light nous pond un nouvel effort cinq titres sans être forcément court puisqu'un seul est en-dessous de la barre des dix minutes. Accompagné d'un artwork très clair, très pur, très mystique, les cloches ont sonné, il est temps d'ouvrir grand ses oreilles.

Entrée en matière extrêmement progressive avec "Tocsin" qui se transforme finalement en un titre lourd, très sludge, avec, ici et là, quelques sonorités bien post-hardcore. On passe directement au titre le plus court avec "Géhenne" et son petit cinq minutes cinquante. D'emblée on est dans quelque chose de plus direct, de plus dynamique et la mélodies est accrocheuse, d'autant plus lorsque les notes de guitares viennent se superposer. Le titre est vraiment réussi et ne cesse de monter en intensité avec, pour le coup, un côté post-hardcore plus affirmé. Dans un tout autre registre YONL poursuit avec "Désolation" et ce serait peu dire que le titre porte bien son nom. Triste sans pour autant être un remède contre le bonheur le titre vous enveloppe de sonorités agréables, lancinantes, les yeux me piquent, quel putain de beau titre. "Stella Rectrix" vient, avec sa rytmique lourde et ses notes ultra graves, lester l'album tout en conservant cet aspect mystique absolument hypnotisant. L'opus se clôt sur "Alamüt", plus longue piste des cinq, mais également la plus longue à décoller. Malgré un titre inspiré et bien ficellé ce n'est peut-être pas le plus séduisant de tous.

Quand bien même on aurait tendance à devenir extrêmement, mais alors extrêmement exigeant concernant les sorties des Bordelais, on ne peut qu'admettre la franche réussite et la beauté de ce nouvel effort. En cinq titres, le groupe nous rappelle pourquoi on ne cesse de les suivre, pourvu que ça dure !


Kévin
Décembre 2013




"Nord"
Note : 18/20

Oulala le cadeau dans la boîte aux lettres quand on y découvre la réédition de l’album "Nord" de Year Of No Light avec un petit gros bonus matérialisé en une galette supplémentaire où on peut y (re)découvrir des titres de différents splits mais également quelques reprises et des morceaux de leur démo. L’intérêt ici est de pouvoir s’offrir un album à côté duquel certains sont peut-être passés à l’époque mais surtout, de remettre le nez dans leur musique de l’époque où agressivité et chant étaient des éléments prépondérants. Impossible de rater le train YONL vous dépose directement sur les rails avec "Sélénite". Des titres les plus directs ("L'Angoisse Du Veilleur De Nuit D'Autoroute Les Soirs D'Alarme À Accident") aux titres les plus pesants et sombres ("Traversée") avec des envolées mélodiques prenant vos émotions en otages ("Les Mains De L’Empereur"), le plaisir est intact. On retrouve également un "Librium" et un "Prosodia" oppressants, mystiques ; la lourde énergie de "Tu As Fait De Moi Un Homme Meilleur" ou encore la lancinante et mentale "Somnambule". Le rythme et la construction de l’album sont bons et on repart dans un délire post-hardcore-je-ferais couler-toutes-les-larmes-de-ton-corps avec "Par Économie Pendant La Crise On Éteint La Lumière Au Bout Du Tunnel". On arrive déjà à la fin accompagnée de "La Bouche De Vitus Bering" qui nous abandonne dans son univers sombre et déroutant, mais ne soyez surtout pas triste, puisque, au cas où vous l’auriez oublié, il y a un second skeud !

On change de galette, on appuie sur "play" et on repart sur un titre de 2008, "Cimmeria". Personnellement je trouve que le son perd un peu en qualité, mais ne gâche en rien les mélodies et le plaisir d’écoute. Un chant toujours hurlé et des grattes larmoyantes, plaintives qui nous transportent rapidement jusqu’au "Rire Mauvais Des Enfants Sages" qui, comme "Ils Te Feront Payer Tes Crimes En Monnaie De Cauchemar" s’apparente à un petit interlude pesant et sombre qui s’invite avant deux titres très forts à savoir "Metanoia", issu du même enregistrement que "Cimmeria" et qui sévit donc dans un registre assez similaire - le genre de musique qui vous attrape durant les vingt premières secondes et qui ne vous lâche plus – et "Adoration" que l’on retrouve également sur un joli petit split vinyle transparent aux côtés de Karysun, un très bon groupe normand (enfin de chez moi quoi !) que je vous conseille de découvrir rapidement ! Pour continuer sur la lancée des riffs qui font mouche on trouve, juste après, "Qu’importe Qu’ils Me Haïssent Pourvu Qu’ils Me Craignent", où la musique se suffit largement à elle-même pour ce titre instrumental des plus réussis. Parmi les perles que l’on peut savourer pleinement il y a ces deux reprises, celle de Joy Division "Disorder" (disponible sur le vinyle Dark 80’s, à posséder absolument !), plus lente que l’originale, mais aussi plus désenchantée encore, que cette dernière et "The Figurehead" de The Cure qu’on retrouve en morceau (presque) caché et qui se digère comme du petit lait, les intonations de voix de YONL se mariant très bien aux mélodies de Robert Smith. Les Bordelais nous offrent également "Les Mains De Nadja" issu d’un split avec le groupe du même nom paru en 2008, un titre incroyablement mental avant "Ils Avaient Des Visages D’Anges Et Des Fusils Automatiques" qui nous assène une dernière petit claque. Et voilà enfin le dernier titre (il faut bien que cela s’arrête un jour) "The Golden Horn Of The Moon" avec Fear Balls Burning. Une tendresse métallique prête à exploser, voilà sur quoi nous abandonne Year Of No Light…

L’avantage pour moi c’est que je n’ai pas à le commander pour Noël, en revanche, si vous êtes "fan" du groupe ou simplement amateur de bon post-hardcore, cela peut être un charmant petit cadeau. Un joli digipack qui retrace assez bien l’univers du groupe avant le départ du chanteur. Et pour ceux qui auraient déjà le premier album, il leur restera toujours le second CD plein de raretés et de perles.


Kévin
Décembre 2012


Conclusion
Le site officiel : yearofnolight.free.fr