La premiere démo des Manceaux sortie en 2005 avait posé le style de Yarblocks, à savoir un HxC cinglant teinté d'ambiences diverses, mélodique tout en étant bruitiste. 3 ans après qu'en est-il ? Le quatuor à pris de la bouteille et de l'originalité, solidement campé sur ces bases et nous délivrant un pur brûlot émotionnel. Emotionnel, le terme est lâché, encore une bande d'imposteurs mécheux ? Que néni mon ami, ici tout au long des 8 titres, tout est calibré avec talent pour un voyage intemporelle au reigne de l' introspection, de la noirceur déchirante et de la manipulation mentale, hypnotique et envoûtante. On démarre avec "Inceste", syncope de brutalité ternaire et d'arpéges langoureux, nous entrainant dans des abîmes chaotiques, de par ces frasques tout en nuances qui déboulent sur une violence exutoire, hypnotique, à l'implosion certaine. "La Honte" s'enchaîne, plus conventionnel dans son approche, surenrichissant dans son penchant chaotique, mais laissant place aussi à des respirations plus noise, certains passages me faisant penser aux excellents Cortes. "Thunder" suit et se veut plus metal HxC sur son début, de par ses parties saccadés, toutefois on est vite rattrappé par le côté évolutif de la musique des Manceaux, dans un assemblage d'éléments implusifs prédominants. "Perdre Son Ame" sonne plus "positif" dans son harmonie, notamment aux niveaux des guitares, quoique son final me ferait mentir. Très haché et sinieux, "Dernière Sommation" se fait plus lourd , montrant un HxC tendu et réche, toujours entrecoupé de points d'orgue aérés et hybrides. "Touch" et "Paraitre", eux, délivrent leurs pépites de cette faculté atypique à se poser, temporisant un instant pour finalement s'exploser dans la rudesse du post HxC. "La Paix" clôture avec noirceur maladive ce MCD, là, encore, tout n'est que enchevêtrement d'ambiences diverses, riff arabisant, parties déchirées nerveuses et décadentes. "Deadly Sunrise" explose nos sens avec délice, déjouant l'immobilisme, la noblesse des différentes influences (Converge, Nostromo , Vision Of Disorder ) sont ici ingurgitées avec habileté, et craché à la gueule avec conviction, rudesse, ne ménagant aucunement son auditeur pour cette symphonie douloureuse.

Démo 2003
Note : 15/20

Notre petite galette commence donc assez vite avec "Lies". Assez violente, l’ensemble de la composition déferle dans ta face avec une énergie malsaine, quasi-destructrice. Une voix vraiment surprenante, bien maîtrisée, alternant une vocalisation claire et gutturale, le tout dans une musique convaincante. Dommage cela dit que le son ne soit pas top. S’enchaîne ensuite "Inceste" avec un départ assez calme et long à la Nostromo : les cris écorchés arrivent au bout d’une minute de son. La façon de chanter de Ben dans son passage clair me fait étrangement penser à Candice d’Eths dans son "Encore", la structure est un peu la même. "Inceste", un morceau que j’affectionne tout particulièrement dans cette démo. Pas le temps de respirer que "So Tired" arrive en tambourinant mes tympans. Une rage, toujours aussi extrême, voilà un démarrage efficace enchaînant un chant parlé alterné par de gros cris bien gras. Le mélange devient agréable avec le reste des instruments. "Authentique" débarque assez calmement. Un début assez mélodique qui va partir dans un hardcore assez torturé. Ecorchés presque du début à la fin, les passages mélodieux du chant et des instruments se font rares. Le titre se finira dans une montée d’adrénaline assez plaisante. Et voilà, le dernier morceau arrive, à contre cœur : "War !!!!!", le cri de guerre est lancé. Toujours cette voix qui nous enivre de plaisir. Les riffs de guitares deviennent de plus en plus imposants, lourds, avant de retomber langoureusement par une fin impeccable. En conclusion, une galette assez satisfaisante, on adhère vite à notre petit quatuor du Mans. Vivement la suite des épisodes avec un son meilleur, et pleins de concerts pour satisfaire nos oreilles. Un groupe qui ira loin, à suivre…

Issue Octobre 2004