Le groupe
Biographie :

Xerath est un groupe de metal anglais formé en 2007. Il officie dans un style mélangeant metal progressif, metal symphonique, groove metal et death metal. Leur musique est caractérisée par la présence de riffs de guitare polyrytmiques, ainsi que d'éléments symphoniques. Le chant est principalement un chant hurlé assez aigu. Xerath cite comme influences principales des groupes tels que Meshuggah, Strapping Young Lad, Dimmu Borgir ou encore Opeth, ainsi que les musiques de films orchestrales. Le groupe signe en 2008 avec Candlelight Records et sort son premier album, "I", le 25 Mai 2009. Leur second album, "II", sort le 3 Mai 2011, chez Candlelight également. "III" sort en Septembre 2014, toujours chez Candlelight.

Discographie :

2009 : "I"
2011 : "II"
2014 : "III"


Les chroniques


"III"
Note : 18/20

Trois ans après son deuxième album, Xerath est de retour avec son nouveau méfait nommé tout aussi simplement que ses deux prédécesseurs, à savoir "III". Cette fois, le groupe a décidé de mettre le paquet, ce niveau album dure en effet rien moins que 68 minutes !

Et on ne perd pas les bonnes vieilles habitudes, le morceau d'ouverture "I Hold Dominion" démarre sur une intro symphonique d'un peu plus d'une minute digne d'une bande originale de film. Et ce qu'on remarque tout de suite quand le morceau démarre vraiment, c'est que les influences Strapping Young Lad / Devin Townsend sont aussi clairement audibles que sur le précédent album. "I Hunt For The Weak" sent très fort le Devin aussi sur le couplet, le refrain accrocheur en chant clair fait d'ailleurs de ce morceau le "tube" de l'album en quelque sorte. Mais là aussi, comme sur le précédent album, la musique de Xerath ne se limite pas à ça, le groupe intégrant une fois de plus des éléments typiquement djent, quelques légères touches electro et surtout une présence un peu plus massive de la section à cordes. Alors on pourra toujours reprocher au groupe de s'être reposé là dessus sur certaines morceaux qui ont des riffs un peu plus faibles que d'autres, mais globalement la part belle est laissée aux guitares et l'orchestre ne bouffe pas tout l'espace. Et sur une durée aussi longue, il n'est pas étonnant d'entendre quelques faiblesses de temps en temps, c'est d'ailleurs là que le groupe aurait pu se retenir un peu. Parce que 68 minutes, c'est quand même un bon pavé, et à rares sont ceux qui arrivent à passionner tout du long. Ici, sans vraiment pouvoir qualifier ça de passages à vide, on sent quand même quelques morceaux un peu moins percutants que d'autres, mais bon quand on connaît la capacité du groupe à pondre des morceaux qui ne vous sortent plus du crâne, on en devient forcément plus exigeant.

Pour autant, ce "III" est loin d'être mauvais, il est même très bon dans son genre et ceux qui ont apprécié "II" devraient pouvoir s'y retrouver avec ce nouveau rejeton. Xerath poursuit sur la même lignée, et ce troisième album est une fois de plus un très bon compromis entre le un metal moderne et lourd, des parties orchestrales épiques et des passages mélodiques et accrocheurs en chant clair. Le refrain de "I Hunt For The Weak" risque de vous rester un bon moment dans le crâne, et ce n'est pas le seul à faire cet effet. La seule chose qu'on pourrait éventuellement pointer du doigt, c'est que la ressemblance avec l'univers de Devin Townsend est vraiment frappante, quand on connaît bien la discographie du bonhomme ça saute aux oreilles et pour un troisième album on serait en droit de demander une personnalité un peu plus prononcée. Personnellement, ça ne me dérange pas plus que ça, ils ne sont pas des tonnes dans ce registre et la musique de Xerath est largement assez bonne et efficace pour ne pas m'en plaindre, d'autant qu'on est quand même loin du plagiat (plutôt une influence ouvertement affichée). Et il faut dire que la plupart des morceaux sont taillés pour le headbanging, les gros riffs de bûcheron et les passages saccadés font bien le boulot et la plupart des morceaux passent comme une lettre à la poste !

Pour ce qui est de la prod', il n'y a aucun problème, comme on pouvait s'en douter sur ce genre d'album, le son est énorme, en même temps c'est Jacob Hansen aux manettes donc on ne risque pas d'avoir une mauvaise surprise. Xerath nous amène donc le digne successeur de "II", toujours dans la même veine et toujours aussi accrocheur et efficace. Quelques légères baisses de régime de temps en temps mais sur 68 minutes, c'est quasiment inévitable, et puis ça reste globalement d'un très bon niveau donc pas de raison de se priver !


Murderworks
Novembre 2014




"II"
Note : 16/20

Wow sympa cette bande originale, c'est de quel film ? Ah tiens des grosses guitares, mais attends c'est pas une B.O. en fait ! Bah non c'est juste le deuxième album du groupe Xerath qui nous vient du Royaume-Uni, et dont je n'ai pas encore pu écouter la première galette. Ce nouvel opus est sobrement intitulé "II", ce qui est somme toute logique puisque son prédécesseur s'appelait "I". Vous avez vu un peu la perspicacité ? Bon trève de plaisanteries, voyons voir un peu ce que la bête a dans le ventre.

Je vais casser le suspense tout de suite en disant clairement que cet album c'est de la bonne, et vu que je ne connaissais même pas le groupe la baffe en a été d'autant plus sournoise et méchante. De multiples influences se mélangent à la base purement metal, dont le côté symphonique que l'intro de ma chronique laissait deviner. On passe d'ailleurs successivement de passages symphoniques qui peuvent faire penser à ce qu'en a fait Dimmu Borgir, à des passages qui vous évoqueront sans doute Devin Townsend ou plus précisément Strapping Young Lad. On peut aussi sentir l'influence Meshuggah, qui a d'ailleurs donné naissance à toute la scène dite "djent" qui fleurit un peu partout (et qui contient mine de rien de bonnes choses, jetez une oreille sur Periphery ou Tesseract).

Pas de pompe outrageuse à l'horizon, non juste des influences qui se font clairement sentir de temps à autres sans que ce soit gênant pour autant. Le groupe a quand même sa patte et ne se résume pas à un simple collage de parties piquées à tel ou tel groupe. En tout cas on a droit aux gros riffs rentre dans le lard du metal, à un côté mélodique très prononcé et au côté symphonique très présent lui aussi. Et tout ça est extrêmement accrocheur, les parties sympho ne tombent pas comme un cheveu sur la soupe et sont parfaitement intégrées aux morceaux. Et contrairement à certains groupes que je ne citerai pas, son utilisation ne rend pas la musique mielleuse, ou pire niaise. Au contraire ça a tendance a ajouter un aspect dramatique ou plus de puissance à la musique du groupe, bref une utilisation carrément cinématographique de la chose.

Niveau son c'est du beau, c'est du bon, c'est du gros. Pas de soucis là dessus, tous les instruments vont vous péter à la gueule et vous ne perdrez pas une miette du spectacle. D'autant plus que les musiciens de Xerath sont tous d'un très bon niveau et se laissent parfois aller à quelques plans assez techniques, histoire d'emmerder les apprentis musicos. Et là aussi le groupe fait dans la mesure, pas de branlettes de manches interminables, juste des riffs un peu tordus et saccadés pour casser un peu le rythme à coups de contretemps. On a même droit à quelques soli, eux aussi tout en feeling et mélodie de toute beauté, chapeau aux gratteux. En même temps pour la prod' c'est pas étonnant que ce soit du bon son, c'est Jacob Hansen qui était aux manettes pour l'enregistrement de ce "II".

En tout cas Xerath a tapé fort, parce que mixer autant d'éléments de mondes différents sans rendre le tout indigeste et brouillon c'est quand même balèze. Leur musique est toujours groovy, mélodique, accrocheuse, puissante voire épique et tout coule de source. Même pas de temps morts, on enchaîne les morceaux et on se prend baffe après baffe. Et c'est là qu'on se dit qu'il y a quand même des injustices, quand on entend certains groupes qui bénéficient d'une bonne promo faire de la daube sans nom et que de l'autre côté on voit des groupes comme Xerath qu'on ne voit nulle part il y a de quoi enrager. Je ne comprends pas que ce groupe n'ait pas plus de pub que ça, ils méritent pourtant d'être exposés ces gars là.

Donc si vous avez envie de groover des guiboles sur une musique à la fois agressive, mélodique, épique sans être outrageusement violente avec un côté symphonique prononcé vous venez de trouver un bon truc là. Et même si vous ne cherchez pas ça, jetez y une oreille quand même parce que ça vaut quand même le coup, et quand on se dit que ce n'est que leur deuxième album et qu'on imagine la suite ça fait encore plus mal. Ce "II" est clairement encourageant et présage de bonnes surprises pour un futur troisième album. En tout cas moi je vais me débrouiller pour me trouver le premier album et m'acheter celui-ci par la même occasion.


Murderworks
Avril 2011


Conclusion
Le site officiel : www.xerath.net