Le groupe
Biographie :

Xandria est un groupe allemand de metal symphonique. Initialement formé en 1994, il fut dissout en 1997, puis finalement reformé en 1999. C'est à l'initiative de Marco Heubaum et de l'un de ses amis que Xandria prit naissance en 1994. Le groupe puisait son inspiration dans la musique de groupes tels que Tiamat et Paradise Lost. Mais les différends musicaux qui gagnèrent le jeune groupe conduisirent à son démantèlement trois ans après, limitant à l'époque sa notoriété. En 1999, sur une nouvelle initiative de Marco Heubaum, Xandria fut reconstitué. Le groupe va commencer à être reconnu après une diffusion de ses premiers titres sur le site Mp3.com en 2000 ; c'est ainsi que le groupe rencontre son premier public. En 2003, après une signature chez Drakkar Entertainment, sort le premier album "Kill The Sun", regroupant entre autres les cinq titres démos. Inspiré par Tiamat ou Paradise Lost, l'album est d'un style metal à tendance gothique. Le groupe enchaîne de nombreux concerts, avec notamment Subway To Sally et ASP, et, après une pause pour leurs projets personnels et une session studio hivernale, un second album, "Ravenheart", voit le jour en 2004. Un troisième album, "India", sort en 2005. Comme son nom l'indique, il comporte des morceaux d'inspiration orientale mais également celtique, comme ce fut le cas dans le précédent album. Le dernier album "Salomé - The Seventh Veil" est sorti le 25 mai 2007.
Lisa Middelhauve, chanteuse et figure emblématique du groupe, quitte Xandria en Avril 2008 pour des raisons personnelles après avoir joué quelques concerts avec Mely et Stoneman. Le groupe lui a trouvé une remplaçante et l'a révélée plusieurs mois plus tard le 8 Février 2009. Il s'agissait de Kerstin Bischof, connue sous son ancien nom de scène Lakonia. En Février 2010, le groupe annonce que Kerstin Bischof quitte à son tour le groupe pour des raisons d'organisation entre son activité dans le groupe et ses occupations personnelles et sa carrière non musicale. Le groupe est donc à nouveau à la recherche d'une chanteuse. Pour les concerts qui suivront, Lisa Middelhauve, l'ancienne chanteuse, a accepté de partir en tournée avec le groupe mais ne le réintègrera pas.
Le 20 Décembre 2010, une nouvelle chanteuse est enfin officiellement annoncée, dix mois après le départ de Kerstin. Il s'agit de Manuella Kraller, qui fut chanteuse du groupe suisse Nagor Mar puis du groupe allemand Haggard. Elle s'est produite pour la première fois en public au sein de Xandria le 4 Janvier 2011 au Classic Meets Pop à Bielefeld en Allemagne. L'album "Neverworld’s End" sort le 24 Février 2012 sur le label Napalm Records. Le 25 Octobre 2013, le groupe annonce le départ de Manuela Kraller et l'arrivée de la Holandaise Dianne van Giersbergen (Ex Libris) comme nouvelle chanteuse. Le sixième album du groupe, "Sacrificium", sort le 2 Mai 2014. L'EP "Fire & Ashes" sort en Juillet 2015. L'album "Theater Of Dimensions" sort le 27 Janvier 2017.
C'est avec un line-up remanié en 2022 que Marco Heubaum, désormais accompagné de Tim Schwarz (basse), Dimitrio Gatsios (batterie), Rob Klawonn (guitare) et Ambre Vourvahis (chant), sort "The Wonders Still Awaiting", en Février 2023.

Discographie :

2003 : "Kill The Sun"
2004 : "Ravenheart"
2005 : "India"
2007 : "Salomé - The Seventh Veil"
2012 : "Neverworld’s End"
2014 : "Sacrificium"
2015 : "Fire & Ashes" (EP)
2017 : "Theater Of Dimensions"
2023 : "The Wonders Still Awaiting"


Les chroniques


"The Wonders Still Awaiting"
Note : 16/20

L’offre en metal symphonique est aujourd’hui si vaste, que le commun des mortels pourraient rapidement s’y perdre, et au final, déclarer que c’est du pareil au même. Voyons voir donc comment Xandria, formation allemande fondée en 1994, tire son épingle du jeu.

Le groupe en est à son huitième album en carrière, et pourtant tous les membres sont nouveaux à part le fondateur, Marco Heubaum. Le "nouveau" groupe fait tout de même dans la continuité, proposant un metal symphonique aux influences power metal, entre le vieux Within Temptation, After Forever, Dawn Of Destiny et plus récemment, Ad Infinitum. D’ailleurs, Ambre Vourvahis, au chant, n’est pas sans rappeler Melissa Bonny, avec sa voix qui, sans faire dans la puissance à outrance, transcende de par ses mélodies.

L’incorporation d’éléments orchestraux dans le metal n’est certes plus du domaine de la nouveauté depuis belle lurette, cependant, l’utilisation d’instruments véritables, et dans le cas de Xandria, d’une chorale de plus de quarante membres, est toujours un gros plus pour moi. Les groupes font des miracles avec la technologie de nos jours mais rien ne bat le vrai de vrai. Appuyée par la production sans faille du grande Jacob Hansen, la musique de Xandria possède tous les éléments que je favorise dans ce genre de metal : son épique, mélodie grandiose, le tout soutenu par des guitares lourdes et une batterie dynamique et puissante.

Tout comme le dernier album d’Epica, Xandria atteint la symbiose parfaite entre les arrangements orchestraux et les portions "metal". En effet, l’on ressent vraiment à l’écoute de "The Wonders Still Awaiting" que les deux se complètent, plutôt que le premier sert de faire valoir au deuxième. La sacro-sainte variété est toujours au cœur de mes chroniques, j’en suis obsédé, mais c’est bien souvent ce qui m’accroche vraiment à un album. Dans le cas de "The Wonders Still Awaiting", malgré ses 1 heure 15 minutes, le niveau d’attention de l’auditeur est maintenu, de par les multiples influences, allant du power metal pur, au metal symphonique jusqu’à une approche un peu plus pop, genre Amaranthe, sur "My Curse Is My Redemption", entre autres. Ajoutez à cela quelques petites portions de growls et vous avez dans l’assiette un service gastronomique qui satisfera les plus pointilleux appétits.

Avec un album de la trempe de "The Wonders Still Awaiting", le metal symphonique est entre bonnes mains et sa pertinence n’a jamais été aussi justifiée.


Mathieu
Mars 2023




"Theater Of Dimensions"
Note : 19/20

Après un EP prometteur bien que sans surprise et dans la veine de ce qui avait été fait avant, "Theater Of Dimensions", le nouvel opus du combo allemand, semble vouloir nous emmener dans une nouveauté appréciable. La mise en bouche donne faim de par les deux titres mis en ligne sur YouTube et Xandria semble avoir fait les choses en grand : un visuel chaotique et travaillé pour 13 titres de pur metal symphonique !

J’avais grandement aimé "Sacrificum" bien que je le trouvais plus mou que son prédécesseur. C’était aussi le premier avec Dianne et le timbre plus posé de celle-ci tranchait avec l’energie de Manuella. Avec "Theater Of Dimensions", on va plus loin et le potentiel de création est, selon moi, à son paroxysme. On sent les samples plus profonds et ajustés sans forcément vouloir mettre du épique à toutes les sauces. Le côté metal est aussi mis plus en avant ici (chose qui manquait un poil pour "Sacrificum" entièrement tourné vers les samples et la nouvelle voix). Le mixage dose le tout de façon subtile et maîtrisée et on oscille entre guitares saturées et parties de violons endiablées. Côté détails des morceaux, on assiste à des compositions variées et aux inspirations diverses. L’excellent "We Are Murderers" publié via une lyric video avec son son un peu thrash et ses chœurs incessants démontre le changement que cet album amène. Tout comme le superbe "Call Of Destiny", avec un clip video, plus classique mais tout aussi efficace, épique et symphonique qui ravira les fans du genre. Nous avons aussi "Ship Of Doom" et "Ceili" (instrumental) pour la sonorité folk, qui est assez à la mode dans le genre. Malgré leur ressemblance d’inspiration, ce sont deux morceaux totalement différents montrant qu’il est tout à fait possible de rester inspiré sur un même thème (entre pipes, violons et accordéons, il y a de quoi faire !). Arrive "Burn Me" qui sort un peu du lot dans ses inspirations orientales. Un joli duo masculin / feminin sans growl et un refrain rythmé, un morceau complexe et passionné.

Et tout au long de l’album, le travail de mélodie aux guitares est impressionnant. Je suis ravie de voir que l’on accorde encore du crédit aux solos de guitare dans le genre et qu’on ne se cache pas derrière trop de samples et d’orchestrations grandioses. Sûrement car le tout est écrit par un guitariste ! En bref, "Theater Of Dimensions" est une totale réussite ! Avec en plus des invités de marque (je vous laisse découvrir où en écoutant) : Henning Basse (Firewind), Zaher Zorgati (Myrath), Björn Strid (Soilwork) et Ross Thompson (Van Canto). Une évolution notable après "Sacrificum", qui était déjà énorme, et qui assoit Xandria dans le top du panier du metal symphonique et dans le mien.


Fianna
Janvier 2017




"Fire & Ashes"
Note : 14/20

Après un album qui a enflammé le cœur des fans de metal symphonique, Xandria nous revient avec un EP cette fois, "Fire & Ashes", restant dans le thème du phénix et du feu dans une rougeoyante jaquette… avec notamment des reprises et une mise à jour d'anciens titres chantés cette fois par Dianne.

C'est toujours appréciable ce genre de choses : on redécouvre un ou deux titres avec la nouvelle voix, en dehors d'un live. "Ravenheart" et "Now And Forever" font partie de ces morceaux qui ont marqué le style du groupe et son identité. Avec Manuella Kraller, ils ont changé leur identité, et ont continué dans un style bien plus symphonique orchestral encore avec Dianne. On le ressent même dans ces morceaux repris dans l'EP : le côté très gothique a disparu, ce qui faisait je trouve, la magie de ces morceaux là n'est plus. On a un "Ravenheart" épuré qu'elle ne tente même pas de personnaliser, comme si elle en faisait juste une reprise en fait. Même chose pour "Now And Forever", l'émotion que nous offrait Lisa Middlehauve est passée à la trappe. La voix parfaite et lyrique de Dianne manque cruellement de quelque chose pour redorer ces morceaux comme si elle s'asseyait uniquement sur sa technique vocale . Les guitares et batterie sont noyées aussi dans les samples beaucoup trop mis en avant, donnant un aspect plus mou qui ennuie. C'est ce que j'aurais reproché à "Sacrificum" aussi, trop d'orchestrations tue le groupe même si c'est aussi un travail immense à jongler sur les logiciels spécialisés. Et puis vient la reprise "I'll Do Anything For Love" dont je ne connaissais pas l'original. Mais elle tranche tellement avec le reste que je n'ai pas eu de mal à le deviner. Sympathique, j'aime beaucoup. J'aurais préféré un Xandria à cette sauce-là ! C'est une chanson qui demande plus qu'une technique et on arrive à entendre enfin autre chose qu'un timbre parfait, mais une vraie émotion... avec un timbre qui ressemble beaucoup à celui de Simone Simons en voix claire. Étonnant.

Un EP qui n'apporte pas grand-chose au panel de Xandria, comme s'il s'agissait plus d'un CD bonus de "Sacrificum". Des guitares qu'on n'entend pas assez (sous un pléthore d'orchestrations à gogo ; un peu dommage pour un groupe qui ne compte pas de claviériste…). Il plaira sans problème aux fans de metal symphonique qui ont salué le changement de style du groupe et fera découvrir d'anciens titres avant Dianne et Manuella à ceux qui commencent tout juste à les découvrir.


Fianna
Août 2015




"Last Exile"
Note : 13/20

"Tschüss", Nils Middelhauve et Manuela Kraller. Bienvenue à Steven Wussow (basse) et à Dianne van Giesbergen (chant). Comme vous le savez peut-être déjà, c’est donc avec un nouveau line-up que Xandria et son "Sacrificium" se présentent au public.

Et quelle bonne nouvelle qu’un line-up qui porte son groupe vers le haut, comme c’est le cas ici avec cette nouvelle chanteuse tellement compétente ! Dianne van Giesbergen, son timbre lyrique (parfois très proche de celui d’une certaine Simone Simons) et son approche émotionnelle sont définitivement les joyaux sans qui et sans quoi "Sacrificium" serait complètement différent. L’autre bonne nouvelle, pour les grands fans de "Neverworld’s End", c’est qu’avec ce disque, Xandria continue sur sa lancée de Nightwish moderne. A comprendre : toutes orchestrations en avant. Le travail sur les éléments symphoniques, de la voix sublime de Dianne van Giesbergen aux chœurs, a été réalisé avec la ferveur des passionnés. Et le résultat grandiloquent est à la hauteur, comme le démontre brillamment le superbe morceau-titre, du long de ses dix minutes.

De ce fait, tant d’efforts sur cet aspect de la musique fait regretter le sentiment de manque concernant le côté metal, avec lequel il n’y a finalement pas grand-chose à dire tant il est commun. L’autre problème, c’est qu’à l’heure d’aujourd’hui, les groupes dits de "metal symphonique" s’enferment rapidement dans un même carcan. Et malheureusement, nous ne pouvons pas prétendre que Xandria fait preuve d’une originalité fracassante ! En réalité, "Sacrificium" est l’album typique des excellentes idées et des très beaux moments qui côtoient l’ennui profond. De ce fait, le superbe "Until The End" et autres "Temple Of Hate " se retrouvent mêlés à des titres dispensables tels "Dream Keeper" et "Sweet Atonement".

Avant de terminer ma chronique, je tiens sincèrement à exprimer mon mécontentement concernant le très peu subtil "Betrayer" et de ses paroles dignes de conflits d’enfants de maternelle. Oui, nous savons que la précédente chanteuse Manuela Kraller et le groupe ne se sont pas quittés en bons termes. Non, ce n’est vraiment, vraiment, vraiment pas nécessaire. Pour cette simple raison (quand certains comprendront que les affaires personnelles sont supposées demeurer privées…), ce morceau mérite d’être envoyé directement dans l’espace "corbeille".

"Sacrificium" est un album qui ne manque pas de qualités. Néanmoins, il s’agit d’un disque de Xandria, groupe dont le premier opus est sorti il y a maintenant plus de dix ans. Avec le succès que les Allemands ont déjà connu et leurs expériences passées, nous étions en droit d’en attendre davantage, notamment au niveau des compositions, parfois franchement faiblardes. Exigeants ? Oui, mais c’est pour leur bien !


Gloomy
Mai 2014




"Neverworld’s End"
Note : 17/20

Connaissant le groupe Xandria depuis plusieurs années en tant que groupe de metal féminin, je n'avais jamais réellement porté d'attention sur celui-ci. De ce fait, considérez cette chronique de leur nouvel album "Neverworld’s End" comme une découverte. Pour ceux qui suivent leur carrière depuis longtemps, sachez que le line-up a changé. En effet, Lisa Middelhauve a laissé la place à Manuela Kraller au chant.

L'introduction au violon avec chœurs où les guitares arrivent progressivement sous des riffs lourds et une batterie bien tapante m'a de suite captivé. La place vient ensuite à un metal symphonique joué au clavier soutenu par une batterie mise en avant ainsi qu'un chant féminin clair. Ce dernier se rapproche pas mal du lyrique pouvant faire penser par moments à Nightwish à l'époque de Tarja. La première piste "A Prophecy Of Worlds To Fall" se veut être la plus puissante au niveau des chœurs et des passages symphoniques. Très bon choix d'avoir placé celle-ci en tout début histoire de montrer le potentiel du groupe. Quand le solo de guitare se met en place, celui-ci se trouve sur deux phases : un moment complètement barré s'enchaînant sur un passage suivant parfaitement les intonations au niveau du chant. Résultat positif pour la première piste. Passons à la suite. Concernant la piste suivante "Valentine", les choeurs sont cette fois-ci traités différemment où la chanteuse Manuela Kraller les accompagne engendrant plus de puissance. Et musicalement, toujours aussi fort en composition. Et au fur et à mesure que les pistes s'enchaînent, je ne peux m'empêcher à penser à l'époque Nightwish entre "Wishmaster" et "Bless The Child".

Toutefois, ne pensez en aucun cas que cet album n'est qu'un vaste pompage de morceaux de ces deux albums. En effet, batterie et guitares ont été enregistrées avec un son reflétant la personnalité du groupe (et aussi enregistré avec des moyens plus modernes). Ce qui est marquant également en-dehors du travail bien réalisé au niveau de la composition musicale suivant les intonations au chant sont les solos de guitare bien poussés. De plus, les moments calmes et doux durant quelques secondes sont placés au moment non pas pour vous endormir mais pour vous faire remarquer la puissance du metal symphonique si vous ne l'aviez pas encore entendu. Également, si vous appréciez les chansons avec un petit côté folk, vous trouverez des passages enjoués au violon dans "Call Of The Wind" où côtés metal symphonique, guerrier et festif se rejoignent avec un refrain bien entraînant et un pont bien fracassant. En bref, l'une de mes pistes préférées avec "Cursed" possédant la même recette mais avec un côté plus sombre. Seule la dernière piste "The Nomad's Crown" m'a laissé un peu sur ma faim. Un peu trop longue à mon goût (9 minutes contre les autres pistes faisant en moyenne entre 4 et 5 minutes) et largement moins percutante que les autres pistes. Mais quand même, onze pistes appréciées sur douze, je trouve que c'est quand même une bonne moyenne de plaisir d'écoute.

Pour conclure, l'album "Neverworld’s End" est un superbe album qui ravira les fans de metal lyrique symphonique. Des superbes compositions, une qualité d'enregistrement niveau son au plus haut niveau, de quoi se réjouir. Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas entendu réellement quelque chose de fort dans le monde du metal féminin symphonique et je n'ai qu'une chose à dire à Xandria : félicitations.


JU
Mars 2012


Conclusion
Le site officiel : www.xandria.de