Le groupe
Biographie :

Wormot est un groupe de grindcore originaire de Singapour, formé en 2007, et actuellement composé de : Rasyid (guitare) et Vijesh (batterie / Absence Of The Sacred, ex-Draconis Infernum, ex-Oshiego). Après un premier album sorti en 2009, "Dirge" sort en Mai 2011 chez Earache Records, suivi de "Voices" en Octobre 2016, et de "Hiss" en Juillet 2022.

Discographie :

2009 : "Abuse"
2011 : "Dirge"
2016 : "Voices"
2022 : "Hiss"


Les chroniques


"Hiss"
Note : 19/20

Quinze années que Wormrot nous écrase avec son grindcore. Créé en 2007 à Singapour, le groupe a pris une courte pause entre 2012 et 2013. En 2022, Rasyid (guitare, Marijannah), Arif (chant, Projectile Disembowelment) et Vijesh (batterie, Absence Of The Sacred, ex-Oshiego) annoncent la sortie de "Hiss", leur quatrième album, chez Earache Records. L’album sera le dernier d’Arif, qui quitte le groupe juste avant sa sortie.

Très souvent comparé à leurs homologues et pionniers du genre venus de Birmingham, le trio singapourien nous surprendra avec les orchestrations de "The Darkest Burden", le premier morceau très aérien, mais également avec les quelques parties de voix claire de "Burden Maze", une composition très abrasive qui fait honneur à leurs racines old school brutes. On retrouve cette même folie déchaînée sur "Behind Closed Doors", le titre parfait pour faire remuer une fosse déjà échauffée par les premières parties, ainsi que sur "When Talking Fails, It's Time for Violence", un morceau au titre très évocateur et aux choeurs très punk, puis "Your Dystopian Hell" propose des tonalités dissonantes tranchantes et pourtant assez entêtantes. Le groupe ne nous autorisera pas de pause avec la courte "Unrecognizable", ni avec "Hatred Transcending" et ses riffs efficaces couverts par des cris bestiaux. Le morceau devient plus sombre avant l’arrivée de "Doomsayer" qui renoue avec la violence et les tonalités dérangeantes, puis "Pale Moonlight" nous offre un semblant de répit avant de laisser des choeurs effrayants s’inviter sur cette rythmique minimaliste qui nous mène à "Seizures", une composition plus “conventionnelle” qui reste empreinte de folie et d’agressivité.

Le morceau ralentira pour laisser place à une mosh part et ses hurlements, puis "Voiceless Choir" relance la rage à pleine vitesse avant de la briser avec des murmures inquiétants et des harmoniques dissonantes. "Grieve" prend la suite avec un univers assez bruitiste et empreint de sonorités asiatiques inquiétantes, puis quelques mélodies axées sur le spectre post-metal se dévoilent sur "Sea Of Disease" avant que la vitesse ne revienne dans les riffs plus saccadés. Les hurlements reviennent également à la charge, tout comme sur "Noxious Cloud" et ses racines old school qui reviennent aux bases du grindcore et de ses prédécesseurs. "Shattred Faith" nous propose également des mélodies aériennes pour contraster les riffs effrénés, tout comme "Desolate Landscapes" et l’étrange quiétude de ses leads. Le titre proposera des passages intenses surprenants avant que "Spiral Eyes" ne renoue avec cette violence directe propre au style, et que "Vicious Circle" ne mélange les deux influences avec des riffs saccadés. La rage nous mène à "Weeping Willow" et ses sonorités cinglantes qui vont de paire avec les hurlements, puis "All Will Wither" tempère la violence avec des sonorités sombres et inquiétantes qui nous mènent lentement à "Glass Shards", le dernier morceau. Plus de quatre minutes pour cette composition qui va mélanger brutalité pure, racines death old school, parties accrocheuses, hurlements possédés et également les influences plus douces et aériennes que le groupe a développées depuis le début de l’album.

Alors que l’on croyait que Wormrot resterait sur ses acquis, proposant un grindcore brut, efficace et explosif à chaque instant, le trio nous surprend. "Hiss" sonne comme un renouveau de la violence, créant un contraste intense et abrasif, mais également comme un au revoir au chanteur.


Matthieu
Juillet 2022




"Voices"
Note : 18/20

Si je vous demande de fermer les yeux et d’imaginer quelque chose d’encore plus barge que du grind, d’encore plus filou qu’un vieil album de Napalm Death, de totalement barré au point que Nasum semble faire du stoner / lounge / doom, à quoi vous pensez ? … Rien ? Alors prenez ce que je viens de citer, et assaisonnez-le à la sauce asiatique, vous obtenez Wormrot !

Après quelques péripéties au niveau du line-up, les voici de retour avec "Voices", sorti sur Earache Records (connais pas). À la batterie, on peut saluer l’arrivée de Vijesh (Absence Of The Sacred, Dehumanize), ce qui ne semble pas énormément perturber la direction musicale du groupe, toujours autant sur une autre planète, loin de Singapour, leur terre d’origine.

Le programme est on ne peut plus simple : vingt morceaux qui dépassent rarement la minute (si ce n’est dans la dernière partie de l’album, ce qui ne retire rien à la qualité de l’ensemble), tout à fond, un chant qui crache ses dents à grands coups de piq squeals et autres cris démoniaques, le tout accompagné d’une double pédale bien débile et de riffs totalement déstructurés.

Que dire de plus ? Rien, si ce n'est "Bon voyage !".


Grouge
Avril 2017




"Dirge"
Note : 17/20

Wormrot, ça sent bon la poésie ce nom, non ? Wormrot est un groupe de grindcore qui nous vient de Singapour. Premier élément d'un bon album grindcore : Beaucoup de chansons pour une courte durée, 25 titres pour 18 minutes et 1 seconde. Deuxième élément : du blast, des riffs rapides et agressifs et un chanteur qui hurle ses tripes. Ici, le chant n'est pas dans le registre gruik gruik mais plutôt hurlé dans le registre "j'ai-léché-la-prise-de-courant-et-ça-pique" saupoudré par moments d'un peu de guttural. Très peu de finesse dans cet album, ça va vite, ça gueule, c'est énergique à souhait et assez technique et surtout diablement efficace. Evidemment il faut aimer le grind, sinon cela ne passera pas du tout, c'est clair. A noter que le dernier titre est un instrumental ("The Final Insult"), avec un mid-tempo flottant au milieu assez surprenant mais un bon titre pour finir l'album. La production est assez crade et brouillonne mais pour ce genre de musique ce n'est pas très grave... C'est vrai que je n'ai pas beaucoup entendu les violons, sans doute passés à la poubelle pendant le mix, mais ça dépote méchamment dans les décibels donc c'est bon ! La pochette est parfaite pour du grind, je vous laisse juger sur pièce. Au final, un très bon album, très court mais on y revient avec plaisir !


Danivempire
Juin 2011


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/wormrot