Le groupe
Biographie :

Suite à la séparation de Dawn Chaos en 2002, les frères Julien et Christophe se lancent dans une vaine recherche de musiciens qui dure presque 2 ans jusqu'à ce qu'ils trouvent Benjamin à la guitare, Julien ayant pris la place derrière les fûts pas nécessité en 2003. Le trio prend alors le nom de Withdrawn. Été 2005, le première démo "This Is Not Therapy" est enregistrée dans le modeste 260 BPM Studio du batteur et reçoit de bonnes critiques malgré un son faible et des influences death mélodique encore trop palpables. Néanmoins, le groupe prouve à de nombreuses reprises la puissance et l'énergie qu'il peut communiquer, ce qui leur vaut d'ouvrir pour Arkangel. Ne pouvant pas se contenter d'une démo aussi peu professionnelle, le groupe décide d'enregistrer "Tear v.2.0" avec du nouveau matériel et des chansons plus matures et lorgnant plus volontiers du côté du death brutal. Withdrawn espère ainsi avoir la chance d'assurer de nombreuses premières parties et cherche à conquérir le plus de metalheads possible. Fort d'un expérience live enrichie en ayant partagé l'affiche avec des groupes tels qu'Arkangel, Asmodée, Otargos, Dark Poetry, Hysteria, Imply In All, Gorod, etc… le trio compte démontrer que l'on peut allier mélodie et agressivité lors de prestations live qu'ils désirent rendre égales voire supérieures à celles de groupes comme Hate Eternal, Behemoth, Suffocation et autre Dying Fetus.

Discographie :

2005 : "This Is Not Therapy" (Démo)
2006 : "Tear v.2.0" (Démo)
2009 : "Skulls Of The Weak"
2012 : "The Strongest Will"


Les chroniques


"The Strongest Will"
Note : 15/20

Le deuxième album de Withdrawn... Il aura mis du temps à sortir, j'aurai mis du temps à l'écouter et subséquemment à le chroniquer... Mais le plus important reste le fait de le découvrir, que ce soit maintenant ou plus tard... Alors, trois ans ont séparé "The Strongest Will" de son grand frère "Skulls Of The weak" sorti en 2009 et ces trois ans ont été mis à profit :
- Pour accentuer encore plus le visuel du groupe, notamment au niveau du logo, qui a nettement plus de "gueule" et qui est devenu plus accrocheur, plus death metal finalement.
- Pour procéder à un peu de mouvement puisque du nouveau monde est arrivé aux guitares.
- Et surtout pour avancer dans son propre death metal.

Un death metal qui a gardé toute sa brutalité mais qui a pris une tournure tellement plus sombre, comme leur pochette également. Le death metal de Withdrawn a laissé tomber sur le bord de sa route ce qui m'avait beaucoup plu sur "Skulls Of The Weak", ces parties brutales mais mélodiques en même temps. Il a poli les relents de black / death qu'il pouvait avoir auparavant pour faire apparaître parmi ses riffs de char d'assault, des idées pourtant très old school, très 90's je dirais. Au bout de plusieurs écoutes, on peut comprendre finalement pourquoi le logo et la pochette sont bien plus agressifs ou plus noirs maintenant... On s'aperçoit que ça colle parfaitement à la nouvelle, non pas identité, puisque c'est certainement une évolution logique car personnelle, mais plutôt orientation, de Withdrawn.

Les dix titres qui se succèdent sur cet album, sont un festival de brutalité, des tirs de roquettes anti-char, Withdrawn a sorti une artillerie vraiment lourde. C'est la sensation qu'on peut en avoir tout au long de ces quarante trois minutes. Une des grandes qualités de ce groupe, c'est de penser les morceaux, de vraiment faire en sorte que tout arrive intelligemment pour essayer de surprendre l'auditeur constamment. Ici ils ont misé, comme on l'a dit plus tôt sur un death metal plus primitif dans bestialité, mais pas dans sa construction. Les batteries sont bien évidemment toujours "déboistatrices", brisage de nuques et claquage de trapèzes doivent être les maux les plus courants durant les prestations scéniques de ces nouveaux morceaux. Si les breaks relativement présents et récurrents donnent aux morceaux plus d'agressivité, le travail sur la voix y est aussi pour quelque chose. En effet, le résultat du doublage grave / aigu sur la plupart des morceaux est une récompense gratifiante, car on sent qu'un effort a bien été effectué de ce côté là. Quelque chose pour donner plus de relief aux chansons, qui se remarque dès le premier titre "Thy Decimator". La prod' réalisée aux Echoes Studio puis le Drudenhaus Studio, s'est tenue à alourdir massivement le style de Withdrawn qui se balade justement avec les riffs death très inspirés par celui des 90's quelque part entre l'Angleterre et la vieille Suède, quant à la Pologne, je n'en suis pas vraiment sûr... Je veux dire par là que des morceaux comme "Hunt To Slaughter" (dont le gros break à 2:27 nous ravive des souvenirs presque grind comme savaient redémarrer des groupes tels que Napalm Death) ou également "Dusk Of The Cursed" c'est du bulldozer de death metal old school, alliant rapidité moderne et lourdeur quasi Morbid Angelienne... Mais le style me rappelle par moments du bon Grave, ou Unleashed, et je dis bien me rappelle car la patte n'est pas la même, seulement si l'on écoute les derniers Unleashed, sur "Dusk Of The Cursed" ou "Igniominous Shell", ça poutre sévèrement à la '"Viking Death Metal, Viking Death Metal"...

Oui, Withdrawn a progressé, ils nous offrent du blastage plus conséquent, plus professionnel, avec de quoi se foutre du gros death gras et violent plein les naseaux... Le hic que l'on peut trouver à cet album, et c'est quelque chose qui est pour moi facilement décelable : C'est que bien que les morceaux soient puissants, l'album a du mal à décoller. Même en passant la qualité vocale du premier titre, la boucherie du second, il faut arriver (excepté "Dusk Of The Cursed" qui reste pour moi le meilleur morceau de la première partie, grâce à ces breaks incessants, témoignage d'une technique maitrisée et d'une modernité nécessaire, qui font face à des idées très old school dont la lourdeur de fin de morceau en est délicieuse. Le "Majesty and Decay" d'Immolation n'était-il pas un chef d'oeuvre de puissance lourde ?) à mi parcours, donc jusqu'à "Kingdom Nothing" pour que les titres se dégagent un peu plus les uns des autres et arrivent à vraiment créer une atmosphère dégagée. Car les premiers morceaux sont assez compacts et n'arrivent pas vraiment à se dissocier, laissant à l'auditeur un goût en bouche pas insipide, mais parfois sans grande saveur...

C'est pour cela, que ce "Kingdom Nothing" est le titre exact qu'il fallait placer au milieu. Le début de ce morceau est un hymne au death metal, il n'y a pas à en douter une seule seconde. Les harmonies techniques, complexes, difficiles à ingurgiter donnent à ce titre quelque chose de très particulier, de très mécanique, industriel à l'arrivée, un peu comme certaines vieilles chansons de Pestilence, c'est assez étrange en fait. D'ailleurs cet aspect très death industriel se retrouve dans le morceau "Flesh Made Weapon", notamment en début de titre.

La suite de l'album est encore plus intéressante, les passages longs mid-tempo et presque planants dans le dernier tiers de "Tombwomb" où s'en suivent une montée en puissance bien progressive, ajoutant au fur et à mesure des guitares bouillonnantes, ne sont que nectar pour nos oreilles. On s'aperçoit aussi que Withdrawn a voulu vraiment mettre en avant cette multitude de breaks, de ponts qui permettent aux chansons de s'orienter partout où elles veulent à l'intérieur même de leur structure. C'est en ce sens que Withdrawn a également beaucoup mûri, les ambiances sont beaucoup moins prévisibles que sur l'album précédent, les passages sont plus déroutants tout en gardant cette puissance qui leur est propre. Et cette facette mécanique, industriel qu'on a pu remarquer donne une extrême froideur sur les derniers titres de l'album comme "Oblivion" mais surtout sur "Anthem" qui reste un titre faisant office d'outro, ou plutôt de clôture finale à l'album. On a exactement à ce moment-là, ce côté indus, glacial et presque martial sur ce titre court de trois minutes onze...

Au final, Withdrawn évolue, Withdrawn progresse. Le groupe change la donne, et change de ton. On découvre aujourd'hui quelque chose de beaucoup plus personnel, c'est du death comme on aime à l'écouter, il est brutal, tantôt technique mais toujours puissant. Même si je suis sûr que les titres ont plus d'impact en live que sur CD, et que même si la première partie peut sembler trop homogène eu égard à l'album complet, il est évident de constater qu'il s'agit d'un bon album. Un album qui ne sera pas le plus grand album de l'année 2012, mais qui peut s'en sortir avec les honneurs, qui a et aura une certaine longévité dans notre underground français. Withdrawn est un groupe qui écrit avec le cœur, si le combo poursuit sa route en écrivant des titres avec autant de verve, les albums à venir ne devraient qu'être encore meilleurs...


Arch Gros Barbare
Janvier 2013




"Skulls Of The Weak"
Note : 15/20

Withdrawn est un groupe de Bordeaux, et dans ce coin là, il y a du bon vin. Vous me direz, quelle est la relation entre le vin et Withdrawn.... aucune, enfin peut-être qu'ils boivent du vin, mais bon, il fallait bien que je trouve une intro pour ma chro, et puis si vous n'êtes pas contents cassez-vous ! Non ! Revenez, lisez au moins mon bidule jusqu'à la fin. La pochette du CD représente une espèce de ville, très sombre, très glauque, le genre d'endroit où je n'irais pas en vacances. Tout en noir et blanc, elle est assez sympa. L'album commence par une intro atmosphérique au piano et à la harpe, ah non j'ai confondu, elle commence par un beuglement, blast beat, et riff très très speed. Soyons clairs, les trois termes que je viens d'utiliser sont les principaux éléments de cet album. Tout est très rapide, brutal, carré. La voix est loin de calmer la donne dans son jeu guttural à souhait. Tout est très bien maîtrisé même si à la longue aucun titre ne ressort vraiment de ce maelström. Certes, certaines accroches sont belles et bien, du coup les titres sont très bons, très très bons même mais il n'y en a pas qui soient géniaux. Vous voyez ce que je veux dire ? Mais a contrario, il n'y en a aucun qui soit mauvais ! Comment ça je suis compliqué ? Une chose m'a un peu frappé quand j'ai maté le site du groupe, ils se définissent en tant que "death-mélodique", alors oui, par moments il y a des riffs un peu plus mélodiques justement, mais le tout reste très brutal, donc je me demande si le terme "melo-death" est justifié dans ce cas présent. Sinon la production sonore est correcte sans atteindre des sommets de clarté. Alors si vous aimez du death brutal, jetez une oreille à cet album, vous ne devriez pas être déçus. Pas l'album de l'année, mais un groupe à surveiller !


Danivempire
Avril 2009




"Tear v.2.0"
Note : 15/20

Withdrawn est un trio de death a tendance mélodique de haut niveau qui nous présente ici "Tear v.2.0", un quatre titres d’excellente qualité. Le son de guitare est puissant mais l’emporte malheureusement sur la basse. En revanche, les solos sont très travaillés et diffusent une atmosphère triste aux mélodies. La batterie blaste à tout va et soutien le rythme du combo à grands coups de cymbales très présentes. Les compositions sont variées et se suivent très bien. On sent une légère ressemblance aux Vikings d’Amon Amarth dans le deuxième titre, "The Great Worshipped New Soul", ce qui n’est pas fait pour me déplaire. Les mélodies et la puissance se retrouvent ici mélangées au lieu de se succéder comme dans la plupart des groupes de death mélodique, et le tempo général, majoritairement rapide, insuffle constamment de l’énergie, qui en devient communicative. Bref, Withdrawn est un groupe qui ne révolutionne pas non plus le death metal, mais qui a visiblement cherché à développer sa propre vision de ce style. Le résultat est là.


La Patte de l'Ours
Décembre 2006




"This Is Not Therapy"
Note : 10/20

"This Is Not Therapy" est une demo restant encore très expérimentale. Après une première écoute, on peut penser que Withdrawn se cherche encore. En revanche, ils peuvent prétendre avoir créé un style particulier. En effet, la démo ne ressemble à rien que l'on connait déjà, peut-être du à ce côté expérimental. Ils citent du death, du black et divers groupes de la scene scandinave, mais un oubli trop présent des riffs plutôt heavy metal. Il y a aussi trop peu de similitude avec les groupes dont ils disent s'inspirer. La mélodie reste à voir, certes quelques passages mais rien de cohérent. La brutalité également reste à voir, peut-être la voix qui est, il faut avouer, plutôt bonne, mais trop recouverte. Musicalement trop plat, il n'y a pas assez de puissance ni de montée. Il y a plein de bonnes choses mais ce côté un peu aéré et mélangé ne les met pas en avant. Des riffs inventifs, un batteur qui se démène bien, mais un bruit trop métallique pour la batterie, sans doute du au fait que Withdrawn se soit autoproduit, mais le son reste potable tout de même dans l'ensemble. Malgré des morceaux trop plats, la démo est en gradation. Tout d'abord dans ces morceaux trop plats, arrive vers le milieu un son plus death, avec des riffs lourds, qui aurait du être plus poussé ; mais déjà plus entraînant. Pour une fin, la cerise sur le gateau, qui se termine en style très particulier, pouvant être qualifiée de bizarre, une voix robotisée qui penche fortement vers le gothique.


Karonembourg
Février 2006


Conclusion
A écouter : Cealed Weapon Enigma (2005)

L'interview : Christophe

Le site officiel : www.myspace.com/withdrawn1