Le groupe
Biographie :

Witchsorrow est un groupe de doom metal anglais formé en 2005 et actuellement composé de : Emily Witch (basse), Necroskull (chant, guitare / ex-Cultfinder et David Wilbrahammer (batterie / XII Boar, ex-Cultfinder, ex-Digital Autopsy, ex-Premithon). Witchsorrow sort son premier album, "Witchsorrow", en Avril 2010 chez Rise Above Records, suivi de "God Curse Us" en Mai 2012 chez Rise Above Records, de "No Light, Only Fire" en Août 2015 chez Candlelight Records, et de "Hexenhammer" en Mai 2018.

Discographie :

2010 : "Witchsorrow"
2012 : "God Curse Us"
2013 : "De Mysteriis Doom Sabbathas" (EP)
2015 : "No Light, Only Fire"
2018 : "Hexenhammer"


Les chroniques


"Hexenhammer"
Note : 12/20

Witchsorrow est de retour avec un quatrième album, "Hexenhammer", avec une pochette qui donne vraiment envie de le découvrir ! Seulement voilà, on se rend vite compte que la musique n'est pas à la hauteur du visuel et de nos attentes. En effet, les sept morceaux qui le composent, sans être atroces, ne sont pas mémorables.

Cela se ressent déjà avec l'introduction qui est bien pâteuse et dure à digérer. On n'a plus ve problème avec "Hexenhammer" qui s'écoute bien mais par contre, on a un souci de fluidité. Les parties de ce morceau s'enchainent mal et on a une impression désagréable de fourre-tout. C'est du doom ultra traditionel à la Candlemass en moins heavy mais surtout beaucoup moins intéressant. Certes il y a de bons riffs de temps en temps mais le reste ne suit pas, c'est ainsi que nous passons de titre en titre et que chaque structure nous pose un problème. Il est donc très difficile de rentrer dedans, surtout qu'il y a un réel manque de profondeur et d'émotion. Le groupe est comme resté en surface au niveau de la composition de cet opus.

"The Devil's Throne" part ensuite dans un style plus dynamique et heavy qui ne nous touche pas vraiment, pour aller vers un morceau entre Electric Wizard et Witchthroat Serpent mais sans le côté accrocheur. Encore une fois, l'on ressent une certaine frustration car ce n'est pas mauvais, mais ça ne décolle pas et ça ne réussit pas à nous convaincre. Witchsorrow nous perd encore un peu plus avec le morceau d'après, "Eternal", on commence dès la moitié de l'écoute à ressentir des longueurs de plus en plus embêtantes, comme dans "Like Sisyphus".

On ne peut qu'être déçus par cet album qui est bien terne et peu expressif au final. Les titres sont tout juste potables et ne nous emmènent nulle part, on tourne même en rond à cause de composition peu abouties et bancales et un chant pas assez prenant.


Nymphadora
Juin 2018




"No Light, Only Fire"
Note : 15/20

Reverend Bizarre mort, enterré et bouffé par la vermine depuis belle lurette maintenant, et un statut culte gagné par la même occasion, il n'est pas étonnant de voir les doomsters de la planète essayer de trouver l'héritier au trône du doom. Dans cette entreprise un peu vaine, certains y placeraient bien Witchsorrow, qui n'a pas inventé la roue d'Ixion (pour rester dans le thème de la damnation), mais livre des opus forts intéressants.

Dans un style doom traditionnel d'obédience ultra étiré à la RB justement, Witchsorrow présente une qualité et une constance (une conviction serait-on tenté de dire) certaines. Le trio, sur ce troisième album, continue sa route, balayée par des vents sinistres et traversée d'émanations malsaines. On reste dans des schémas classiques, le groupe applique une formule érodée mais qui fonctionne très bien sur "No Light, Only Fire". Le titre éponyme placé en début d'album montre que le trio sait se défendre sur des tempos rapides ; un titre heavy metal old school à la Candlemass qui débute de la meilleure des façons l'album.

Qui dit Candlemass dit Chanteur (yes, avec une majuscule). Or, Nick, qui tient aussi la gratte, n'est pas un grand chanteur. Il sait chanter correctement, mais sa voix est lisse et les intonations sont monocordes à la longue, ce qui affaiblit l'impact des morceaux et y installe un semblant de lassitude, quoique ceci ne soit pas trop dommageable sur l'ensemble de l'album. Seul ce premier morceau, au potentiel énorme, se voit lésé par cet "inaptitude". "Made Of The Void", au riff éculé mais ici décliné avec intelligence, est lancinant à souhait et transpercé d'un excellent solo de gratte.

Nouvelle chanson up-tempo, moins efficace mais plus tourmentée, "To The Gallows" est le titre le plus dynamique et joue sur les changements de tempos et d'humeur. Le groupe montre des choses très intéressantes lorsqu'il ose jouer pied au plancher. Ce registre permet de respirer un peu au sein de morceaux massifs et plombés comme "The Martyr" et "Negative Utopia" (dont la construction est typique d'un morceau de Reverend Bizarre) qui, s'ils sont bien réalisés, ne laissent pourtant pas de souvenirs éternels.

Long de 11 minutes, le pachydermique "Disaster Reality" s'avère être le meilleur titre de l'album grâce à son ambiance lugubre et son climat menace sous-jacente permanente. La réussite du morceau tient tout entière dans la performance habitée de Nick qui parvient à s'extirper de sa neutralité vocale première et fait exploser le morceau sur sa deuxième partie, monstrueuse. Si tout l'album était chanté de cette façon là, avec implication, cela aurait pu donner un très bon disque. Après la bulle d'oxygène acoustique "Four Candles", nous retombons dans la complète désolation avec l'ultime "De Mysteriis Doom Sabbathas" qui frise le quart d'heure mais qui passe plutôt vite. Riffs et batterie décharnés, solo maléfique à la Saint Vitus, voix aux intonations de fanatique, le titre ne laisse place à aucune lumière.

Au niveau production, on remarque de légers grésillements tout au long du disque mais cela ne gêne pas l'écoute et est superflu dans le contexte. Le son global se veut heavy et profond, l'impression de puissance et d'écrasement que le groupe offre en concert est parfaitement rendu. Les fans de doom metal classique et minimaliste seront aux anges avec ce "No Light, Only Fire", qui assoie un peu plus Witchsorrow dans la scène doom.


Man Of Shadows
Octobre 2015


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/witchsorrowdoom