Le groupe
Biographie :

Formé en 1997 aux Etats-Unis, dans l'Oregon, Witch Mountain est un quatuor qui officie dans le doom metal. Le groupe compte quatre albums à son actif : "Come The Mountain" sorti en Août 2001 chez Rage Of Achilles, "South of Salem" sorti en Avril 2011 chez Mountastic Records, "Cauldron Of The Wild" sorti en Juin 2012 chez Profound Lore Records, et "Mobile Of Angels" sorti en Septembre 2014 de nouveau chez Profound Lore Records.

Discographie :

2000 : "Homegrown Doom" (EP)
2001 : "Come The Mountain"
2011 : "South of Salem"
2012 : "Cauldron Of The Wild"
2012 : "Witch Mountain" (EP)
2014 : "Mobile Of Angels"


La chronique


Imaginez une partie à trois sous LSD une nuit d’Halloween avec comme protagonistes Cathedral, Jefferson Airplane et The Devil’s Blood. Cet étrange hybride, entre blues séculaire, psychédélisme fantomatique et doom caverneux se nommerait certainement Witch Mountain. Avec ces trois noms précités, vous avez certainement ce qui vous attendra à l’écoute de ce "Mobile Of Angels", la quatrième offrande servie par le quatuor de Portland, USA, aux dieux de la déchéance sonore.

Multipliant les disques depuis quatre ans et donc, depuis la reformation du groupe et l’arrivée au micro de la géniale Uta Plotkin (qui vient tout juste de quitter la formation), Witch Moutain est une entité qui n’aurait pas dépareillé dans les années 70’s. Elle en est même une réincarnation tout à fait légitime. Toute l’essence du rock de cette glorieuse décennie est concentrée dans ce vinyle haut en couleurs. Le groupe joue une musique hyper lente, simple et prenante, portée par la voix tour à tour possédée et langoureuse de la prêtresse Uta. Chantant toujours dans le ton, sans en faire des tonnes, mais possédant cette capacité à envouter grâce à ses déclamations incantatoires (l’esprit de Grace Slick est présent) et ses cris à en foutre la chair de poule. C’est cette charmante dame qui donne à n’en pas douter tout le cachet de ce disque. Derrière la divine chanteuse, l’instrumentation rock, réduite à sa plus brève expression (guitare, basse, batterie), tisse une chape de plomb à en décorner un rhino. Une masse sonore pachydermique, mise au service d’une voix aérienne. Il faut préciser que si cette pluie de rocs qui s’abat sur nos pauvres têtes est stylistiquement ancrée dans le doom, il n’y a en revanche pas de véritable riffs à la Sabbath ou à la Candlemass, mais plutôt de lourds accords tritonniques, amenant la musique à un niveau plus contemplatif et lascif. La noirceur et l’ambiance sont bien présentes mais façonnées différemment. Il faut se plonger corps et âme dans cette cérémonie occulte et lunaire où la voix, les échos hallucinés des guitares et les bercements du rythme de batterie sont la clé de l’entrée dans l’univers de Witch Mountain.

Cinq messes, cinq rituels musicaux aussi terribles qu’évocateurs. Les trois premiers morceaux sont de véritables voyages sous psychotropes, corrosifs mais fascinants. Le titre éponyme, court, bruitiste, et fait uniquement de larsens et de spectrales notes d’orgue Hammond, n’est qu’une aberration sonore où le diable tentera de prendre votre âme. Enfin, le magnifique final psyché / blues de "The Shape Truth Takes" finira de vous convertir à la musique de ces sorciers diaboliques.


Man Of Shadows
Novembre 2014


Conclusion
Note : 17/20

Le site officiel : www.facebook.com/witchmountain