Formé du guitariste et bassiste Dave Starr, de la claviériste / chanteuse London Wilde et du batteur Josh Foster, le groupe propose ici son troisième album. Starr ayant œuvré au sein de groupes tels que Chastain et Vicious Rumors, il n’est pas surprenant que nous ayons ici affaire à du bon vieux power metal très USA  dans le ton. Tellement old school que nous avons même droit dès la chanson éponyme à un célèbre "fade out" typique années 1980 !

Musicalement, il serait facile d’oublier que nous sommes en 2017 et que ce nouvel album du groupe serait sorti en 1987, tant les influences sont proches du Big Four dans ses heures de gloire, avec au chant, une chanteuse émulant avec affront les grands tels Rob Halford ou autres Geoff Tate. La production de l’album ajoute une couche de nostalgie à l’ensemble, elle-même se rapprochant du son caractéristique de ces années. Au-delà de la voix bien en avant-plan se trouve les guitares, musclées et présentes, le tout amalgamé dans une section rythmique, sommaire, mais drôlement efficace. Les riffs sont lourds, rarement ultra rapides, et rappellent au tournant les vieilles années de Rage.

Sincèrement, ce "Beyond The Rain" un peu vieillot dans son approche, saura rejoindre les vieux nostalgiques du genre, mais outre ceux-ci, qui d’autres pourraient vouloir se ressasser ces antiques souvenirs ? Il n’y a pas de mal à rendre hommage au passé, et il n’en demeure pas moins que les membres du groupe ont ici présenté ce dont ils sont le plus fiers. À écouter certaines stations de radio diffusant du metal, clairement il existe encore un marché pour ce genre old school metal. Notons d’ailleurs au passage l’excellente "Rage And Water", avec sa touche un peu plus progressive, démontrant un côté plus moderne du groupe, et qui aurait grandement gagné à être exploité plus en profondeur.

Aucune faille au niveau de la performance des membres du groupe. La question fondamentale demeure ailleurs et ce résume ainsi : qui, mais qui, voudra découvrir WildeStarr lorsque les anciens le font déjà mieux qu’eux ? Il est déjà difficile de sortir du lot, s’il faut en plus voler sous les radars, sans éclat, autant mieux réécouter Chastain et Vicious Rumors, non ?

WildeStarr, ce nom ou ces noms plutôt disent peut-être quelque chose à certains d'entre vous, c'est normal car il s'agit de London Wilde au chant et aux claviers, Dave Starr (Vicious Rumours) à la guitare et à la basse avec pour finir à la batterie Josh Foster. Du coup quand le moment est venu de trouver un nom au groupe, on a pris les noms de famille des deux premiers et basta ! Autant le dire d'entrée de jeu, cet album ira sûrement aux oubliettes d'ici peu de temps. Pas que l'album soit de mauvaise qualité mais il est sans surprise.

L'album débute pourtant plutôt bien avec "Immortal" où sans coup de semonce nous voilà balancés à 100 à l'heure dans un morceau puissant de power qui sonne comme un hymne, une double pédale qui ne diminue pas d'intensité et une bonne rythmique à la gratte. London Wilde est en forme, ses capacités vocales sont élevées, on pourrait la rapprocher (je dis bien rapprocher et pas comparer) à un Rob Halford en version féminine. Un bon morceau donc, qui laisse présager quelque chose d'intéressant !

On peut noter quand même les compositions sont assez diversifiées et heureusement ! Toujours est-il que la formule de base se répète beaucoup trop sur l'album ce qui ne laisse aucune place pour une quelconque surprise. Du coup ça sonne quand même beaucoup comme du déjà entendu. D'un point de vue composition c'est un sans faute mais on cherche quelque chose d'un minimum audacieux ou une prise de risque, ce n'est pas sur ce disque qu'il faudra chercher.

C'est pourtant dommage parce que dans ce groupe on ne peut pas dire qu'il s'agisse de débutants, avec une telle équipe on serait en droit de s'attendre à quelque chose de très très bon ! Il n'y a qu'à écouter London Wilde pousser la chansonnette pour s'en rendre compte, même si par moments on a tendance à penser que c'est pour la démonstration, elle a l'air très à l'aise alors que beaucoup de chanteuses seraient déjà dépassées depuis longtemps. Mais on ne sent pas la passion tout au long de ce disque. C'est à peu près le même refrain pour Dave Starr, il sait bien de quoi il parle, on peut avoir du power très mélodique avec "Usher In The Twilight" ou du heavy martial sur "In Staccata" ou "Seven Shades Of Winter", il multiplie les plaisirs mais il lui manque quand même de l'inspiration.

Après "Immortal", un autre morceau qu'on pourrait retenir ce serait "The Pit Or The Pendulum", les claviers donnent une ambiance assez tragique au morceau, les solos arrivent à point nommé et il y a beaucoup de variations que ce soit dans la voix, les riffs et les rythmiques. Ce qui en fait un morceau très agréable à écouter, dommage que ce soit l'avant-dernier titre de l'album ! L'artwork est plutôt agréable à regarder mais c'est la même que pour l'album sans réel intérêt non plus. Le corbeau de la pochette fait à coup sûr allusion au poème "The Raven" d'Edgar Allan Poe. Au moins tout reste cohérent.

L'album est donc honnête, on sent qu'il y a des tripes de mises là-dedans mais c'est tout de même assez lassant d'avoir l'impression que la majorité des chansons se ressemblent. Mais bon ils ne sont pas les seuls dans ce cas, beaucoup de groupes proposent des choses bien sur la forme mais qui tient beaucoup moins la route quand on s'intéresse au fond. C'est en tout cas un album intéressant de par le travail sur Edgar Allan Poe mais à part ça, on a déjà entendu bien plus intéressant. Le troisième album sera-t-il plus varié ? Surprise !