Avant, Paul Allender officiait au sein de Cradle Of Filth. Mais ça, c’était avant. Dorénavant, loin d’aspirer à une retraire anticipée, le guitariste a préféré s’atteler à un tout nouveau défi. Pour se faire, il a choisi de s’entourer de musiciens déjà expérimentés et connus dans le milieu. J’ai nommé : la chanteuse Mary Zimmer (Luna Mortis), la bassiste Chela Harper (Coal Chamber), le batteur Zac Morris (batteur live d’Ugly Kid Joe), le guitariste Jeremy Kohnmann de The Awakening et, pour finir, le claviériste de Damnation Angels : Will Graney. Et ce petit monde a monté ensemble White Empress. Ce qui est indéniable, c’est la confiance portée par Paul Allender à ce nouveau projet. Je reprends ses termes ; White Empress serait, selon son géniteur, "le lien qui manquait désespérément à la scène metal, la fraîcheur de laquelle le milieu avait tant besoin". Je vous avais prévenus : l’homme a la foi.
Mais parlons plutôt de ce fameux groupe, apparemment aussi confiant et motivé que son fondateur. Après une mise en route il y a approximativement deux ans, et un EP sorti l’an dernier et visiblement apprécié, White Empress sort son premier opus : "Rise Of The Empress". Et si je n’irais pas pousser le vice jusqu’à prétendre qu’il s’agit réellement du "chaînon manquant attendu comme le Messie" il va sans dire que la qualité ne laisse pas à désirer !
Un mélange de black metal symphonique et d’indus, une base rythmique aussi solide que rapide, le jeu de guitare aisément reconnaissable de Paul Allender, et… et… eh bien et l’incroyable chanteuse Mary Zimmer. Incroyable, tel est le mot ! Quel timbre fascinant ! Qu’on se le dise, il n’est pas si courant de découvrir une artiste capable de manier avec cette qualité à la fois les vocaux typiquement black, venus du tréfonds des entrailles, et le timbre clair, rock et accrocheur. Sans oublier cette voix plus profonde, légèrement "opératique", peu présente, mais toutefois délectable. Mary Zimmer, alias l’atout phare de White Empress ?
Et nous arrivons au moment attendu et redouté de la comparaison "obligatoire" avec Cradle Of Filth. Non, je ne m’abstiendrai pas, parce qu’influences, il y a. Les mélancoliques d'albums comme "Midian" ou "Damnation And A Day" retrouveront chez White Empress une ligne de conduite similaire : ces racines ancrées dans le black, et un avenir tourné vers une musique plus grandiloquente et "horrifique". Mais le rapport entre les deux groupes s’arrête là. Par chance, Paul Allender et ses comparses connaissent la différence entre les influences évidentes et la copie facile. Le résultat procure à White Empress une personnalité bien suffisante pour se retrouver noyé sous le parallèle
Les compositions, relativement courtes, parviennent à marier violence et grandiloquence ; rudesse et accroche, le tout en échappant avec aisance à tous les clichés de la scène black et gothique. Un premier disque convaincant, très convaincant !
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