On ne compte plus le nombre de groupes symphonique à chanteuse s’étant formés ces dernières années. Il y a certes du très bon mais aussi, et hélas, du moins bon, voire mauvais. Whispering Woods est un groupe roumain qui vous est peut-être inconnu, se classant dans un style gothique symphonique voire mélodique. Leur premier album quelque peu gentillet n’a pas fait d’étincelles et nous a laissé bien perplexes. Ils reviennent 4 ans plus tard avec "Perditus Et Dea" et avec des nouveautés dans le line-up. On compte alors deux chanteuses au lieu d’une, une flûtiste (Catalina Popa) qui est également dans Haggard, une claviériste et bien sûr un bassiste, un guitariste et un batteur. Ce qui fait du beau monde avec tout de même 4 femmes. D’ailleurs, en regardant la photo du groupe avec ces 4 femmes en corset, on sait a peu près dans quel genre se dirigera la musique avant de se renseigner réellement.

Le majorité des femmes dans ce groupe est leur point fort mais aussi une certaine faiblesse. En effet, les talents de celles-ci sont mis en avant dans cet album mais le reste, et c’est malheureux à dire, ressemble plus à un accompagnement. Dès le premier titre, on est quasi époustouflés par les chants de Corina (mezzo soprano) et d’Alexandra (soprano), et ce sont de vraies chanteuses lyriques contrairement à toutes celles se prétendant l’être alors qu’elles ont tout simplement un chant clair allant facilement dans les aigus… Leurs voix sont possédées, émouvantes, pleines de force et de délicatesse. Un pur régal ! La flûte est également très présente avec des parties vraiment sympa et recherchées, ce qui n’est pas étonnant vu le niveau de la flûtiste car il faut être doué pour jouer dans un groupe tel que Haggard. Ces trois personnes font le groupe à elles seules. Cela peut paraître sévère mais les chants et la flûte sont bien les seules points plus que positif dans cet opus.

La musique a beau ne pas être mauvaise avec un mix plutôt respectable, il ne se passe rien. Les compositions sont bien trop simples et plus que bateau avec des accords magiques à tout-va. Elles sont trop évidentes, on devine ainsi facilement la suite des morceaux. Les riffs ne sont pas mauvais mais tellement basiques ! Ce n’est pas donc pas vraiment fameux et les compositions sont très vite plates, longues et ennuyeuses, comme "Autumnal", "Calusarii", "If Ever" ou l’introduction "Perditus". "Farewell Ladybug" qui commence vraiment mal avec une introduction de piano très simpliste, faisant même amateur, se révèle ensuite vraiment soporifique. Et c’est frustrant car à chaque fois que la musique commence à être intéressante dans ce titre, tout retombe juste après comme un soufflé et nos espoirs s’envolent…

Les chanteuses se donnent donc à fond pour masquer ce manque de recherche et combler les vides. Du coup, elles en font parfois un peu trop mais sauvent certains titres en les rendant plus accrocheurs meme si au final c’est juste le chant et la flûte qui le sont vraiment. On trouve "Demon Blood" et "Circle Complete" qui ressortent de façon plus dynamique. "Orignal Sin" est également sympa avec son petit cîté doom, même si certains riffs sont vraiment moyens… Après un début bien ennuyeux, "Poetica" se redresse lorsque les deux chanteuses se répondent. C’est un beau moment aérien et énergique ! Les growls ne sont pas excellents mais passent bien, et c’est bien dommage qu’une voix masculine parlée dans un anglais assez approximatif arrive en plein milieu… Dans "Timeless" aussi, cette voix est dérangeante, n’a rien à faire là et vire au ridicule… et le son du clavier "années 80" également mais au final ce titre s’écoute malgré tout. "My Altar", malgré sa simplicité, aurait pu être bien plus prenante avec du chant ! En effet, c’est un morceau se voulant rentre-dedans mais instrumental et cela ne prend pas sans chant, surtout si la musique est trop pauvre et répétitive.

En bref, même si cet opus est meilleur que le premier, il leur reste du chemin pour réussir une musique un poil plus complexe, riche, profonde et surtout accrocheuse pour former un tout avec le chant et la flûte.