Troisième album pour les Finnois les plus japonais de la scène metal avec "Metsutan - Songs Of The Void" qui possède la pochette d’album la plus classe de l’année 2016, ce qui pourrait nous indiquer un côté encore plus épique et massif de leur musique, ce qui n’est pas très loin de la vérité.

L’album débute calmement avec "Chi No Odori" qui nous plonge directement dans leur univers japonais très raffiné, avec des samples de koto et de flûte japonaise, mais aussi très théâtral avec le violon et les voix qui font des onomatopées façon théâtre de Nô. Ensuite, vient "Strike" qui de suite contraste avec l’intro de l'album en prenant une tournure très nerveuse bien axé thrash. La suite est tout autant épique et envoûtante avec les riffs techniques et mélodiques des titres "Kensei" et "Tsukiakari". Ces derniers incorporent également des samples d’instruments traditionnels japonais.

On peut mettre de côté "Our Voice Shall Be Heard" qui pourrait presque être un morceau de Children Of Bodom tellement la structure, la voix et les riffs sont un peu trop familiers à nos oreilles. Hormis cela, le groupe s’oriente vers d’autres styles comme le black metal, la batterie devient alors un élément central au niveau de la mélodie, ce qui donne un aspect très épique et intense à l’écoute d'un morceau comme "Exile Of The Floating World" ou encore du très bon "Sakura Omen".

Ce nouvel album de Whipered est aussi varié dans ses inspirations que le premier Wintersun, tout y est carrément époustouflant et majestueux, ce "Metsutan - Songs Of The Void" ne va assurément pas laisser les amateurs de death mélodique indifférents.

Lorsqu’on se prépare à chroniquer un groupe de, je cite, "samouraï metal", on ne s’attend pas vraiment à ce que le groupe en question soit originaire de Finlande. Et pourtant… N’est-ce pas beau, l’internationalisation ? Quoi qu’il en soit, le côté épique finlandais mêlé à ces fameuses influences asiatiques semble être une idée à la fois originale et attrayante. Qu’il est rafraîchissant de quitter les Vikings au profit des guerriers du Japon féodal !

Parlons un peu de la réalisation. Tout d’abord ce death metal épique, tant apprécié par les Finlandais. L’écoute d’un "Jikininki" ne manquera d’ailleurs pas de rappeler les confrères de Children Of Bodom, dont l’influence se ressent particulièrement sur le solo effréné. Les lignes de guitares sont, tout au long de l’album, mélodiques et extrêmement catchy. En fait, parmi les éléments metal de la musique de Whispered, il s’agit sans nul doute de l’aspect le plus personnel, contrairement à la partie rythmique basse/batterie et au chant qui, tout en étant très corrects, ne s’éloignent pas des carcans du genre.

Bien sûr, tout l’intérêt du groupe est l’apport des origines asiatiques. Je n’ai jamais écouté leur premier album, "Thousand Swords", et n’ai donc aucun élément de comparaison. Mais ce qui est certain, c’est que Whispered a compris comment réaliser une fusion des genres intelligente et efficace ! Saluons bassement l’utilisation d’instruments traditionnels (koto, shakuhachi, et bien sûr l’incontournable shamisen), ô combien plus agréables et convaincants que la solution de facilité appelée "claviers" ! De plus, Whispered a visiblement trouvé la formule magique, le dosage idéal pour une fusion modèle, naturelle. Ici, les éléments exotiques s’ajustent à merveille avec la base typiquement metal. Rien ne paraît forcé, et les oreilles se régalent !

L’autre bonne nouvelle, c’est que Whispered a compris que qui dit "épique" ne dit pas forcément "morceaux interminables aux structures incompréhensibles"’. "Shogunate Macabre" est composé de huit titres d’une moyenne générale de cinq minutes, excepté le "Upon My Honor" final, la cerise sur le gâteau, du haut de ses dix minutes. Whispered va à l’essentiel, ne noie pas ses auditeurs sous une foule d’informations trop importante pour être savamment digérée. Et le résultat fonctionne.

Ma perplexité de départ n’a pas fait long feu à l’écoute du deuxième album des Finlandais. Une fois encore, nous avons la preuve que la créativité n’a aucune limite et qu’avec le respect nécessaire, tout est possible.