Le groupe
Biographie :

What Mad Universe est un projet qui a été crée en novembre 2008 par RK, sur des influences post-rock et metal et une passion pour l’astronomie et la mythologie. RK s’occupait alors de tout, les guitares, le banjo, la basse, les mix electroniques et la boîte à rythmes. Il sort alors en 2009 sa première démo, il est très vite rejoint par Pep qui viendra s’occuper de la batterie live et des percussions pour remplacer les sons électroniques d’RK. La même année, What Mad Universe sort un EP : "Aldebaran", qui s’impose en libre téléchargement sur Internet. Le but à présent de What Mad Universe est de compléter sa formation pour pouvoir jouer leurs morceaux en live. in 2009 What Mad Universe signe sur le label Apathia Records, un premier album est prévu pour 2010.

Discographie :

2006 : "What Mad Universe" (Démo)
2009 : "Aldebaran" (EP)
2010 : "A Cosmic Chapter With Gaïa"


Les chroniques


"A Cosmic Chapter With Gaïa"
Note : 17/20

Il y a des situations surprenantes dans la vie. J’ai l’occasion aujourd’hui d’écouter ce premier véritable album de What Mad Universe et de vous faire partager mes impressions sur leur musique. Bon rien de spécial jusque là, là où ça devient intéressant c’est que l’album s’appelle "A Cosmic Chapter With Gaïa" et que le duo est inspiré par la mythologie et l’astronomie. Or il se trouve que je m’intéresse moi aussi depuis quelques temps à l’astronomie et l’astrophysique. Et je vais casser le suspense tout de suite, la rencontre entre mes récents centres d’intérêts et la musique de What Mad Universe a été heureuse.

En effet cet album pourrait presque être la bande son de mes livres d’Hubert Reeves par exemple. Pour être plus clair le groupe évolue dans une sorte de croisement post rock / metal, c’est d’ailleurs de cette façon qu’il désigne sa musique. Et force est de constater que cette étiquette est tout à fait juste, on trouve effectivement l’aspect aérien du post rock et le côté plus dur du metal. L’album est un habile mélange de passages très mélodiques, presques planants et de bourrasques plus metal avec les grosses guitares de rigueur. Autre précision la musique de What Mad Universe est instrumentale (malgré quelques voix sur "Cosmic Chapter" ou "Orion"), et là aussi le choix est judicieux puisque cela colle parfaitement au côté planant de leurs compositions. D’ailleurs en parlant de planant, si le groupe voulait nous donner l’impression de nous envoler et de voyager à travers l’univers et le cosmos c’est réussi. On se retrouve parfois dans la quiétude de la Voix Lactée et quelques instants après aux abords tourmentés d’un trou noir.

Certains pourront peut être y trouver une légère couleur Cult Of Lunienne mais dès qu’on part dans le post quelque chose ça revient forcément souvent. Je vous rassure ça n’est pas flagrant et le groupe affiche déjà une bonne personnalité pour un premier album. De façon plus concrète les morceaux tiennent souvent dans les 5 ou 6 minutes et ne nous éclaboussent pas d’artifices qui auraient été inutiles ici. Par contre on peut noter l’apparition d’un instrument très peu présent dans le metal, le banjo, qui est d’ailleurs lui aussi parfaitement intégré au reste. Le groupe a visiblement un don pour nous pondre des mélodies à la fois planantes et quelque peu mélancoliques, ces dernières créant d’ailleurs un contraste intéressant avec les parties plus dures. Il en résulte une dualité calme / tourmente, une sorte de sérénité torturée pour donner dans l’oxymore. Et vu que What Mad Universe porte un grand intérêt à l’astronomie comme dit plus haut on associe effectivement leur musique à la condition de l’univers. A la fois serein et silencieux, et profondément hostile en dehors de notre planète car dépourvu d’oxygène et de chaleur.

En tout cas à l’écoute de "A Cosmic Chapter With Gaïa" il est indéniable que l’auditeur voyage. L’été approchant essayez donc d’écouter l’album au casque tout en étant tranquillement installés dehors la nuit, occupez que vous serez à observer les étoiles et les différentes constellations qui nous entourent. La derniere piste vient d’ailleurs définitivement apaiser les quelques turbulences que l’on a pu rencontrer pendant l’écoute de l’album, et nous invite à lâcher prise pour partir au fin fond du système solaire. Certaines des personnes qui liront cette chronique se demanderont sûrement ce que j’ai bien pu fumer pour écrire ça, mais je leur répondrai que l’attention que le groupe porte à l’astronomie et la mythologie devient très claire pour peu que l’on écoute attentivement sa musique.

Voilà ce qu’est cet album, une invitation au voyage, une invitation à laisser tomber temporairement le monde parfois barbare qui nous entoure pour que l’on puisse se perdre au moins le temps de l’album dans les méandres de l’univers. Et en écrivant ces lignes une autre analogie me frappe en repensant à la dichotomie metal brut / post rock planant. On en revient aux étoiles, qui en mourant développent une énergie absolument phénoménale et donc destructrice, tout en donnant à voir à l’Homme de magnifiques tableaux gorgés de couleurs qui resteront figés dans le ciel.

Et je terminerai cette chronique par une jolie citation d’Hubert (même s’il prend la musique classique pour exemple, elle s’applique aussi au reste) : " La musique nous donne accès au cœur du monde. Quand j’écoute Mozart, Schubert ou Wagner, je sens monter un irrésistible sentiment d’exaltation et de reconnaissance pour l’univers qui a engendré la vie et la musique."


Murderworks
Juin 2010




"Aldebaran"
Note : 16/20

Ce nouvel EP du groupe post rock What Mad Universe est en téléchargement libre sur Internet, ce n’est pas la seule nouveauté du groupe, aussi le fait que What Mad Universe n’est plus le projet solo de RK, puisque celui-ci est maintenant accompagné d’un batteur : Pep. Plus de batterie informatique à partir de maintenant donc. Sur "Aldebaran" on découvre donc peu à peu la musique aboutie du groupe, un metal froid et chaud par passades, atmosphérique, empli d’émotions. Le voyage commence tout en douceur, avec une batterie sèche mais légère et des parties de guitares qui peu à peu deviennent de plus en plus complexes et beaucoup moins simples. C’est ça au final qui plaira à l’auditeur, la contemplation de l’évolution de leur musique, d’un voyage qui se construit peut à peu, marche après marche. Les morceaux s’éternisent sur des lignes de basses pesantes sur certains titres s’opposant aux légères guitares sur d’autres mais toujours cette envie d’enivrer l’auditeur avec des boucles et des rappels ("Nebula My Love"). On aime parce que ça nous rappelle les moments passés avec Godspeed You Black Emperor mais aussi parce qu’il n’y a pas de chant et qu’on peut enfin profiter pleinement et purement de la musique distillée par What Mad Universe, très particulière comme dans ces autres combos qui arrivent à se créer un monde, et presque un monde dans chaque morceau, toujours plus long, redondant, prenant ("Beyond The Galaxy").


Lenore
Novembre 2009


Conclusion
L'interview : RK

Le site officiel : www.myspace.com/whatmaduniverse