Le groupe
Biographie :

Wedingoth est un projet musical basé sur l’ouverture, le mélange des styles, dont le credo revendiqué est l’éclectisme. Il allie la puissance du rock servie par une voix féminine chargée d’émotion, à des nuances atmosphériques invitant au voyage soutenues par une technique orchestrale. En Décembre 2009 est sorti le premier album du groupe : "Candlelight", reçu positivement par la critique. Il s’agit d’un concept album fondé sur une réflexion autour du devenir de l’humanité dans le contexte préoccupant de la dégradation terrestre. Parti depuis automne 2010 à la conquête de la scène, Wedingoth a enregistré son deuxième album "The Other Side" qui est sorti dans les bacs en Mars 2012. A l'été 2013, le groupe s’apprête à rentrer en studio pour élaborer son troisième album, "Alone In The Crowd", qui sortira en Octobre 2016. Sept ans plus tard, "Five Stars Above" sort en Janvier 2023. Steven, le guitariste du groupe, s’est entouré de musiciens formant actuellement le line-up : un batteur, Cyril Broult, une bassiste, Manon Fortin, et une chanteuse, Céline Staquet.

Discographie :

2010 : "Candlelight"
2012 : "The Other Side"
2016 : "Alone In The Crowd"
2023 : "Five Stars Above"


Les chroniques


"Five Stars Above"
Note : 17/20

Il s'est écoulé un peu plus de six ans déjà depuis la sortie de "Alone In The Crowd", le précédent album de Wedingoth, le groupe se rappelle donc à notre souvenir avec son quatrième album "Five Stars Above" et avec une nouvelle chanteuse dans ses rangs puisque c'est Céline Staquet qui prend le micro en lieu et place de Maud Hernequet.

Que "Dear Universe" qui ouvre l'album ne vous trompe pas, le groupe n'a pas changé son fusil d'épaule et joue toujours un metal à cheval entre le heavy, le prog, le power et quelques autres sonorités plus sombres. Ce premier morceau tout en douceur et en acoustique pourrait laisser croire que Wedingoth a radouci son propos mais ce n'est pas le cas. C'est par contre une très belle façon d'ouvrir ce nouvel album et de présenter la voix de Céline Staquet qui prouve très vite que sa voix s'intègre très bien à la musique de Wedingoth, en plus de proposer une montée en puissance émotionnelle qui nous fait entendre de belles lignes vocales et des mélodies poignantes. Même si cette ouverture est dans un registre plus doux et feutré avec ses clavier aux airs d'orgue Hammond, elle fait comprendre que le groupe revient en forme. "Masterpiece Of Life" qui suit juste après rassurera les amateurs de heavy progressif puisque ce deuxième morceau atteint les neuf minutes et va déployer de multiples ambiances différentes avec des structures mouvantes et une petite pointe de technique. Bref, tout ce qu'on aime avec en plus une production qui fait entendre un son chaud et organique qui a juste ce qu'il faut de puissance et évite l'écueil des albums compressés jusqu'à la moelle. Pour un style musical aussi complexe et riche, c'est exactement ce qu'il fallait ! On retrouve une certaine mélancolie et là encore des mélodies poignantes et des lignes vocales qui frappent dans le mille, Wedingoth ne perd pas de temps malgré certains morceaux assez longs et l'accent est mis sur les émotions et l'efficacité. La technique ne se fait entendre que lorsqu'elle est nécessaire et pour apporter un peu plus de profondeur, mais ce sont bien les mélodies et les émotions qui se taillent la part du lion sur "Five Stars Above".

Pour autant, le metal progressif de Wedingoth reste puissant et s'il ne verse jamais dans l'agressivité purement metal, il garde ce qu'il faut de patate pour rester dynamique. Ce nouvel album crée en fait un équilibre quasiment parfait entre puissance, technicité et mélodie et arrive à nous faire taper du pied en même temps qu'il nous touche en plein cœur. Les six années qui sont passées depuis "Alone In The Crowd" ont visiblement été utilisées pour monter d'un cran parce que ce nouvel album laisse entendre un groupe bien plus efficace et performant à tous les niveaux. Sans opérer de changement drastique dans son style musical, Wedingoth s'est bien transformé et sa musique est à la fois plus maîtrisée, plus percutante et plus immersive avec des émotions encore plus fortes et une personnalité d'autant plus affirmée. Le potentiel que l'on sentait est confirmé sur "Five Stars Above" et si le groupe progresse tranquillement par paliers, il faut avouer que là ça commence à prendre de l'épaisseur ! Il y a quelque chose dans ces mélodies qui semble encore plus sincère, plus introspectif aussi peut-être, comme si le groupe n'avait pas encore osé s'affirmer totalement et se livrait réellement sur ce nouvel album. Les ambiances se font plus sombres et plus dures, les riffs sont eux aussi plus puissants et plus épais même si "When The World Collapses" pouvait déjà faire entendre des ambiances plus dures sur "Alone In The Crowd". Il y a une mélancolie plus prononcée cette fois, quelque chose de plus inquiétant comme sur "The Spaceman" par exemple qui alterne avec quelques mélodies plus légères pour une ambiance finalement assez étrange et très intéressante.

Les thèmes abordés allant du temps à la création, l'espace et la nature humaine, il n'est finalement pas étonnant d'entendre quelque chose de plus profond, de plus introspectif et même de plus subtil avec de nombreux passages tout en feeling et une orientation parfois plus proche du rock progressif des années 70. Malgré une durée d'une bonne heure, l'écoute passe très vite et "Five Stars Above" ne connaît pas de temps morts, ce qui est probablement dû au fait que le groupe ne rallonge pas inutilement ses morceaux. La plupart oscillent entre quatre et six minutes avec quelques exceptions, dont la plus notable est "My Own Sacrifice" qui dépasse le quart d'heure. Un morceau sur lequel le groupe se fait plaisir et passe d'une ambiance à l'autre avec des ambiances parfois puissantes, parfois groovy avec une basse qui claque bien en milieu de morceau, et d'autres fois plus mélodiques et mélancoliques. Un bon gros tour de montagnes russes qui joue avec nos nerfs et a tout de l'ascenseur émotionnel. L'album se termine comme il avait commencé, en douceur et tout en émotions avec "Love" qui frappe une fois de plus en plein cœur avec là encore des mélodies et lignes vocales auxquelles il est difficile de résister. Si on retrouve bien la patte Wedingoth, on est clairement passé à un autre niveau et le groupe confirme qu'il en a encore sous le pied et que sa progression n'est pas terminée, ce qui laisse rêveur pour la suite !

"Five Stars Above" signe donc avec brio le retour de Wedingoth après six ans d'absence et le groupe nous envoie une belle petite claque. Toujours dans un metal / rock progressif, ce nouvel album se montre toutefois plus sombre, plus subtil et plus personnel avec des émotions au premier plan et une sincérité touchante qui fait mouche à chaque fois. On dit depuis un petit moment que la scène française n'a plus à rougir face à la concurrence internationale, en voilà une preuve de plus pour les derniers sceptiques !


Murderworks
Février 2023




"Alone In The Crowd"
Note : 16/20

Troisième album déjà pour les Français de Wedingoth qui nous délivrent encore une dose de heavy / power prog avec "Alone In The Crowd". Et contrairement à certains groupes, l'étiquette metal n'est pas là pour rien.

Si la mélodie est toujours présente, "Alone In The Crowd Part I" balance d'entrée des riffs assez durs et purement metal, voire même heavy metal, le tout surmonté d'orgue façon Hammond. Petite particularité dans le milieu du metal prog chez Wedingoth, le micro est tenue par une chanteuse et croyez-moi que la surprise va vite s'effacer devant la qualité du chant de Maud Hernequet. Après toute une vague de groupes ayant abusé du lyrique il y a quelques années, ça fait du bien d'entendre une chanteuse qui sait servir les morceaux avec sa voix et qui sait la moduler pour faire passer les bonnes émotions au bon moment. "When The World Collapses" montre lui aussi un visage assez dur avec des ambiances sombres et un côté metal souligné à grands renforts de double grosse caisse et de riffs assassins. Globalement, tout l'album est baigné dans des ambiances sombres, mélancoliques et dures, on est loin du côté joyeux et insoucieux du rock prog par exemple. Mais une fois de plus l'accroche est toujours là et même si certains plans sont assez techniques, Wedingoth ne perd jamais de vue l'efficacité. Un tour de force si on considère la durée de la plupart des morceaux, la plupart tournant dans les huit ou dix minutes, le dernier atteignant même les treize minutes. Rien d'exceptionnel dans le milieu du prog mais on sait que certains se sont cassés les dents en voulant proposer de longs morceaux car, même si c'est assez simple de rallonger la durée d'un titre, c'est une toute autre affaire de proposer quelque chose qui tient la route. Wedingoth y arrive, balançant une collection de morceaux à tiroirs qui, malgré le fait qu'ils nous surprennent plus d'une fois par leurs changements de sonorités ou d'ambiances, ne perdent jamais leur cohérence.

Techniquement, le niveau est assez élevé et n'est jamais utilisé pour épater la galerie, même les soli de guitares sont systématiquement mélodiques et gorgés de feeling. Même si Wedingoth a des racines prog, la démonstration ou les parties trop tordues n'ont pas voix au chapitre. Mais un des gros points forts, c'est cette variété de sonorités et d'ambiances qu'il utilise tout au long de l'album, nous faisant passer d'un metal prog aux accents heavy à une ballade acoustique avec "Sing The Pain" pour nous enchaîner avec "Beyond Their Lies" dont l'entame sent fort le doom / stoner pour poursuivre dans un feeling très pop rock 70's ou encore des passages où le chant de Maud Hernequet adopte des lignes inquiétantes presque fantomatiques ! Des mélanges qui paraissent improbables sur le papier mais qui sonnent sacrément bien sur album. En tout cas, le groupe nous fait voyager pendant l'heure que dure l'album et passe par des émotions assez variées même si on reste dans quelque chose d'assez sombre, je conseille bien évidemment de l'écouter d'une traite tant les morceaux sont tous connectés. Certains passages apportent tout de même un peu de lumière sans jamais verser dans le too much. Niveau son, ça sonne bien aussi, la production est relativement puissante, assez claire pour qu'on entend tout le monde et assez loin des sons en plastique que l'on a tendance à entendre chez la plupart des groupes ces derniers temps peu importe le style pratiqué.

Voilà un troisième album solide, accrocheur, riche, varié mais toujours cohérent et efficace. Si le metal prog est la base, "Alone In The Crowd" se permet d'aller visiter de nombreuses autres terres musicales de belle façon. Si vous avez l'esprit ouvert et que vous êtes prêts à embarquer dans un voyage musical parfois digne des montagnes russes, je vous conseille de jeter une oreille sur ce troisième album de Wedingoth, dépaysement garanti !


Murderworks
Février 2017




"The Other Side"
Note : 12/20

Wedingoth, jeune groupe lyonnais, m’avait agréablement surprise en 2010 avec "Candlelight", leur premier album. Doux, symphonique sans trop en faire, frais,… bref, j’étais séduite et curieuse d’écouter la suite. Cette suite qui se personnifie en l’an 2012 sous le titre de "The Other Side". Ne nous attardons pas sur la pochette d’un esthétique douteux et similaire en maints points à la précédente, et penchons-nous plutôt directement sur le contenu.

Si "Candlelight" et sa variété avait aussitôt capté mon attention, je ne peux malheureusement pas prétendre qu’il en soit de même avec "The Other Side". Pourtant, il y en a, de bons moments ! La voix de Laure est toujours aussi douce et charmante, et il semble que la demoiselle ait définitivement trouvé son registre (ceci dit, on se prend à souhaiter que l’album soit moins axé sur son timbre, histoire de laisser une part plus belle au reste) ; les influences pop sont aussi présentes qu’auparavant et, tout comme avant aussi, celles-ci adoucissent sans affadir. Et que dire des ambiances qui apparaissent ici et là de manière plutôt surprenante, telle les percussions ethniques sur "Meditation" ou ce détour à la fois chez les Indiens d’Amérique et en Asie sur "Bliss" ? Il y a également la première partie du disque, les quatre titres réunis sous le nom de "The Other Side" : "Requiem", "Death Tunnel", "River Of Souls" et "Salvation". Comme l’indiquent leur dénomination, ces morceaux permettent à l’auditeur de voyager dans un univers onirique, parfois plus éthéré, parfois (légèrement) plus rugueux, parfois teinté de progressif,… Une belle entrée en la matière, donc. Pourquoi alors ne suis-je définitivement pas aussi enthousiaste qu’il y a deux ans ? Tout d’abord, il y a la durée excessive de certains titres, tel "Ever After" à la mélodie entêtante mais dont les minutes s’écoulent sans rien apporter de plus, jusqu’à nous donner envie de passer à la suite sans attendre. Parfois aussi, alors que le groupe était parvenu à éviter de tomber dans les banalités affreusement clichées du metal et du symphonique sur "Candlelight", sur "The Other Side", les Lyonnais n’y échappent pas. Résultat : des pistes sans intérêt aucun, entendues et réentendues mille fois auparavant. Entre la ballade pseudo-obligatoire, le titre "énervé" qui retombe comme un soufflé et les passages mièvres, sucrés à s’en écœurer, il y a de quoi contrarier les bonnes surprises, pourtant bel et bien de mise !

Un album en demi-teinte, ni bon, ni mauvais, mais en tous cas malheureusement ni aussi mature, ni aussi abouti que ce que l’on aurait pu espérer après avoir profité de son très bon prédécesseur. Peut-être en attendions-nous déjà de trop ?


Gloomy
Juillet 2012




"Candlelight"
Note : 16/20

Je connaissais Catharsys, groupe de metal symphonique dont faisaient partie Laure et Steve. A présent, ladies and gentlemen, voici venir Wedingoth ! Ne vous fiez pas au patronyme : non, Wedingoth n’est ni un nouveau groupe de pagan black metal, ni encore la future formation de prédilection qui passera en boucle lors de vos futures soirées batcave. Mais qu’est-ce donc alors, me demanderez-vous. Eh bien… Un mélange subtil entre du rock progressif et de la pop atmosphérique, le tout saupoudré de quelques lignes acérées typiquement metal. Inutile de croire pour autant que Steve et Laure se sont avec Wedingoth totalement éloignés du style de Catharsys, tant l’aspect symphonique de ce nouveau groupe est mis en avant. Ceci dit, il va sans dire que les horizons de ce-dernier sont visiblement beaucoup plus larges, c’est indéniable ! Et bénéfique ! "Candlelight" s’en sort grandi, de par le talent et l’expérience des deux musiciens. Les titres, dont l’intégralité des paroles traite de l’avenir de l’humanité, ne se ressemblent jamais : on passe sans peine du progressif de "Mission" au metal un peu thrash de "From Hell", pour en arriver au rock empli de douceur du titre final, "Candlelight". Et ce en passant tour à tour par les quelques légères sonorités orientales de l’interlude "Mirage", puis par la pop suave et délicate du splendide "Oxygen". Le résultat, loin de paraitre brouillon, nous amène à nous régalez sans retenue par ce disque riche et varié à souhait ! La production (autoproduction, plus exactement, puisque l’entièreté du travail a été accompli par Steve et Laure en personnes) tient très largement la route, et nous permet de profiter de la moindre subtilité. Bref, Wedingoth a effectué du bon travail, pour ce premier opus ! Doux et finement séducteur, voici une bien belle découverte !


Gloomy
Février 2010


Conclusion
L'interview : Steven

Le site officiel : www.facebook.com/wedingoth