Le groupe
Biographie :

Watertank est un groupe nantais de post-hardcore né en 2003. En dix années d’existence, la formation a disparu et réapparu bon nombre de fois. En 2004, sort "Sub" la première démo, suivie d’une tournée en Irlande l’année suivante. Après une pause, Watertank revient en 2006 avec une nouvelle démo appuyé par des concerts, locaux dans un premier temps, puis d’envergure plus importante ensuite. Trois années plus tard, les Nantais sortent "Fairy Crimes" qu’ils défendront au Hellfest avant de disparaitre plus ou moins de la circulation. En 2013, Watertank sort de son silence pour proposer, pour la première fois, un véritable album qui a dû leur donner satisfaction puisqu’un autre, "Destination Unknown", arrive en 2015.

Discographie :

2004 : "Sub" (Démo)
2006 : "Face Icon" (Démo)
2009 : "Fairy Crimes" (EP)
2013 : "Sleepwalk"
2015 : "Destination Unknown"


Les chroniques


"Destination Unknown"
Note : 16/20

A ce rythme-là, Watertank va devenir le Voulzy du metal français, dans vingt-cinq ans on pourra encore compter les albums sur les doigts de la main. La première fois, les Nantais avaient réussir à stimuler mes oreilles et m’exciter le cervelet, qu’en est-il trois ans après "Sleepwalk" ?

Il m’a bien fallu gober "Automatic Reset" puis "Fever" pour me remettre dans le bain avant que "Contralis" ne vienne finalement me remettre en mémoire ce qui m’avait séduit chez eux, leur groove lourd de riffs, et limpide dans le son. Watertank fait partie de ces groupes qui savent utiliser une basse en complétant les guitares de sa rondeur et de ses mélodies propres.

"DCVR", "Doomed Drifters", "Scheme" et "Destination Unknown" pour finir ; autant de titres séduisants portés par une musique travaillée puis retaillée par un chant juste, qui apporte les finitions à une ambiance déjà bien établie. Ne pensez pas pour autant que vous aller vous laisser bercer parce que Watertank sait aussi se faire plus incisif et ainsi alléger son album avec "Last/Lost Hope", et "Surrender" par exemple.

Les Nantais restent fidèles à eux-mêmes et proposent un metal moderne mêlant avec brio les ingrédients de multiples styles. Le groupe utilise à bon escient son savoir-faire mélodique pour nous satisfaire plus que pour nous surprendre. Et si ils faisaient l’inverse ? La réponse dans six ans peut-être.


Kévin
Juillet 2016




"Sleepwalk"
Note : 17/20

Si pour certains d’entres vous Watertank est un nom familier, doté d’une musique que, j’imagine, vous avez vu évoluer au cours de ces dix années d’existence, c’est pour moi une découverte aussi palpitante que de s’apprêter à sauter dans une rivière d’Amérique du Sud sans savoir si oui ou non elle abrite des piranhas.

Je peux vous garantir qu’on nous laisse à peine le temps de plonger que déjà nous voilà agressés par "Where It All Begins" suivi de "Giant Heads", pour en ressortir en charpie au bout de 42 minutes avec "Six Days" Sur ce "Sleepwalk", Watertank nous propose des riffs assassins, lourds, tranchants quand il le faut. On est un peu dans l’esprit "un morceau, un tube", ce qui bien heureusement ne donne pas un résultat final trop linéaire. La voix hurlée, chantée, sait ce qu’elle fait et où, toujours avec efficacité et sans aucun abus. Clairement, même les anti-chant clair se verront porter par des morceaux très bien rythmés. Attention car si Watertank se présente principalement sous une facette "gros riffs groovy", il n’en reste pas moins des morceaux comme "Fear Over City" ou "Sharp Breaks Strike Back" qui nous rentrent carrément dans le lard et à l’inverse "Holy Tranquilizer" un peu plus planant dans son genre. Parmi les morceaux à remarquer, on notera tout de même "Pro Crook" (qu’il suffit d’écouter pour comprendre), "Off The Radar" et sa basse vrombissante et bien évidemment "Sleepwalk". Je vous garantis que le mec qui continue de dormir avec ça dans les oreilles, soit c’est parce que ce n’est pas encore assez fort, soit il est sourd. Le morceau (comme une bonne partie de l’album) arrive à lier énergie et groove monstrueux. Malheureusement, on trouve quelques morceaux, deux en fait, un peu en deçà du reste de l’opus de par leur caractère un peu plat et prévisible, il s’agit de "Far Fom Low" et "How Fast". Toujours est-il que la production est archi-propre et permet de mettre la musique des Nantais en valeur peu importe le registre dans lequel ils sévissent (post-hardcore, stoner, sludge, heavy) et même sur "Six Days", où le groupe se rapproche davantage d’un univers post-rock histoire de nous laisser reprendre nos esprits avant de sortir la tête de l’eau.

En quelques mots, "Sleepwalk", c’est une accroche rapide, treize titres qui ont du mordant. une alliance moderne et mesurée de gros riffs à un chant tantôt hurlé tantôt clair. Très peu de choses à mettre de côté malgré un contenu dense. On ne peut qu’être charmé par ce premier véritable long effort de Watertank, mais ne nous réjouissons pas trop vite, après un tel opus, ils vont probablement disparaître à nouveau pendant un certain temps.


Kévin
Septembre 2014


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/wtrtnk