Le groupe
Biographie :

Warbeast est un groupe de thrash metal texan formé en 2006 sous le nom de Texas Metal Alliance (jusqu'en 2008) et actuellement composé de : Joe Gonzalez (batterie / Philip H. Anselmo & The Illegals, ex-Texas Metal Alliance, ex-Demonseed), Scott Shelby (guitare / Gammacide, ex-Texas Metal Alliance, ex-Cauldron, ex-Hammer Witch, ex-Malignancy, ex-Rotting Corpse), Bruce Corbitt (chant / ex-Malignancy, ex-Rigor Mortis, ex-Texas Metal Alliance, ex-K.O.D.), Drew Shoup (guitare / Blakk Mantra) et Lyric Ferchaud (basse). Warbeast a sorti un premier album en 2010, "Krush The Enemy", sur le label Housecore Records, et un deuxième album, "Destroy", au printemps 2013, toujours sur Housecore Records. Le dernier album du groupe, "Enter The Arena", sort en Août 2017.

Discographie :

2010 : "Krush The Enemy"
2013 : "War Of The Gargantuas" (Split avec Philip H. Anselmo & The Illegals)
2013 : "Destroy"
2017 : "Enter The Arena"


Les chroniques


"Enter The Arena"
Note : 16/20

Quel est le point commun entre Mad Max, les dieux de l’arène de Spartacus et les dieux des jupons de la Reine ? Absolument rien, c’était juste pour commencer... Quoi qu’il en soit, Warbeast s’apprête à entrer dans l’arène avec son troisième jet studio, "Enter The Arena" (tiens, quelle coïncidence...). Alors même si finalement on ne sait pas trop s’ils s’apprêtent également à rentrer dans la Reine, les cinq d’Arlington sont bien déterminés à revisiter à leur sauce les bains de sang et les pubs pour sodas s’étant déroulés dans les colisées. Il faut dire qu’en arborant en guise d’artwork une espèce de gladiateur-catcheur-hellghast assez mal foutu et mal en point a priori, autant dire que les couleurs étaient un peu annoncées d’avance. Concernant le son, c’est un peu la même chose. Et ce, même s’il y a de quoi donner l’envie à Sauron de se plaire à gueuler "moshpits" ou de faire retrouver ses testicules au Achille Troyen de Brad Pitt. Et pour la jouer un peu moins imagée, disons tout bonnement et simplement que ce nouvel album envoie...

C’est donc quatre ans après le simple et efficace "Destroy" que l’une des bandes les plus délurées du Texas nous revient avec "Enter The Arena". Et dès "Centuries Of Poisoned Soil", "Enter The Arena" annonce qu’il est bien là pour faire envoler la feuille de vigne placée au-dessus des parties, souvent trop petites et boursouflées, des statues de marbre nous venant droit de l’Antiquité. "Enter The Arena" alterne phrasé coup-de-poing et riffs aux allures de bouclier ("Ancient Hate", "Maze Of The Minotaur"). Le fond de ce nouvel album de Warbeast repose sur une bonne grosse base de thrash couplée à une forme assez bordélique où s’entrechoqueraient, tels des glaives, de nombreuses influences (allant à l’oreille du thrash rétro sauce Destruction à des cavalcades de Gammacide). Même si Warbeast a toujours eu pour humble mission divine autoproclamée de faire revivre le thrash "old school", les Texans ne se limitent pas qu’à une pâle copie de "thrash de la grande époque". En revanche, ils préfèrent lui incruster pas mal d’autres doses venues d’ailleurs (notamment du speed, du southern et de ce côté assez métallique et sec des débuts du hardcore). Il est donc assez naturel finalement que des titres comme "Hitchhiker" se révèlent être de purs rejetons d’un thrash Slayerien tandis que d’autres compositions se révéleront plus innovantes et hésitantes quant à leur identité ("The Scalping", "Chemicals Consuming"). Mais mieux ne vaut pas s’y méprendre toutefois, "Enter The Arena" ne perd jamais vraiment de vue ses origines thrash et le rend plutôt bien par des titres véloces, ultra rapides et durant lesquels la batterie a certainement dû être changée plusieurs fois ("Orchestration Of Violence", "Conjuration With The Devil"). Ce qui est somme toute assez logique étant donné que le gusse de la pochette semble être plus rayons laser et bazookas... Pour le traditionnel bémol, on regrettera simplement ici que la production se montre parfois peut-être trop abrupte (à l’image de la caisse claire) et que certains titres paraissent tourner en rond. Mais peu importe, au final, avec des noms de titres très cliché mais dont le contenu défouraille sa race, "Enter The Arena" se révèle assez long (cinquante minutes pour un album majoritairement thrash !) pour t’oxygéner la face et le dentier pour que tu sois aussi pâle que Mickael Jackson même si tu viens de Pointe-à-Pitre...

Moralité de ce "Enter The Arena" ? Eh ben le packaging est un peu comme tous ces nanards cliché à base de "Oulala nous sommes les méchants, du coup on porte du noir, on écoute du metal et on vient retourner ta petite maman". Différence faite que là c’est fait exprès et réussi ! Pour le reste, "Enter The Arena" est la troisième preuve sonore d’un groupe sérieux qui ne se prend pas trop au sérieux ou d’un groupe pas trop sérieux qui se prend au sérieux. Alors musicalement, comme un anti-héros de série B ou Z, ça tabasse et ça part dans tous les sens. Warbeast nous ressert une nouvelle fois son espèce de cocktail habité aussi spécial et varié qu’un panier de moules avariées oublié au soleil sur la Côte d’Opale. Quoi qu’il en soit des escapades entre Le Touquet et Le Crotoy de certains, ici ne se côtoient pas les bigorneaux et les bulots mais le thrash, le groove, le hardcore et peu tous les genres et subgenres. Le tout sur fond de RPG et de bastons entre vrais bonhommes barbus et couillus. Bref, pour ne pas faire trop tâche, autant sortir son plus beau cri de guerre à l’écoute de ce disque, que celui-ci soit plus dans un style "Pika Pika Pikachu" ou dans un élan à la "This is Sparta !" (sérieusement, on en parle du doublage français de cette scène ?). Et si tu veux vraiment avoir la classe dans l’arène, enfile ta culotte courte et laisse tes épaules s’entrechoquer sur celles de ton voisin (ou de ton mur, si t’es tout seul...).


Rm.RCZ
Janvier 2018




"Destroy"
Note : 11/20

Warbeast est un groupe US de thrash, old school en plus. C'est pas beau ça ? Ils ne mentent pas sur la marchandise, et quand on écoute leur deuxième album, bien malin celui qui pensera que cette galette a été enregistrée en 2013, on nage en pleines eighties. Maintenant, le problème avec le old school c'est que par définition, c'est un style ancien qui donc a été probablement usé jusqu'à la corde. Du coup, à quoi bon refaire ce qui a déjà été fait ? Certains groupes arrivent à raviver avec un souffle nouveau cette flamme old school, d'autres non... Qu'en est-il ici ?

Parlons de la technique. Les guitares ont font preuve et ont ce son typé années 80. La batterie défouraille sévère et balance pas mal de double pédale et nous avons droit aussi à quelques blasts. La basse est... inaudible. Et le chant est tout aussi typique, nerveux et énervé, ça rouspète pas mal mais j'ai trouvé que la voix tapait assez vite sur le système. Après une intro très sympa, le groupe rentre dans le lard et n'arrêtera que 45 minutes plus tard. En bref, le groupe ne relâche quasiment jamais l'accélérateur. Mais bon, jouer vite c'est bien, encore faut-il que la qualité des titres suive, n'est-il pas ? C'est ici que se situe le problème. Les titres se suivent et se ressemblent. Attention, le premier morceau par exemple est bien fait, mais on a juste l'impression d'entendre tout le temps la même chose... Pire, si encore le groupe proposait un petit quelque chose de nouveau ou autre, mais non, c'est juste du thrash années 80 réchauffé au micro-ondes. Au troisième titre on trouve déjà le temps long et au dixième on a déjà laissé tomber, surtout que Bruce Corbitt au micro devient vite lassant, car même s'il maîtrise bien son sujet, il n'a malheureusement aucune nuance dans sa voix.

La production, quant à elle, est loin d'être nickel. Le son est bon mais en 2013, on s'attend à quelque chose d'un peu plus clair et de plus chaud. Mais bon, le groupe voulait probablement une prod' old school. Je finirai par la pochette qui joue à mort dans le kitch et dans le cliché, mais je la trouve très belle finalement. En conclusion, on a un groupe qui fait du thrash old school mais qui nous ressert ce qu'on a déjà entendu un million de fois.


Danivempire
Janvier 2014


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/warbeast1