Le groupe
Biographie :

Né dans la moiteur d’une nuit auvergnate sans lune en 2004, Vulv sort tout droit de l’esprit obsédé du maître de cérémonie pornographique Migreich. En premier lieu un projet solo et récréatif, Migreich délègue par la suite les parties vocales à de nombreux performers (ex-Tryoxyn ou membres de Cursing Eye) pour une collaboration outrageuse. En 2004 sort la première démo-tape "Vaginal Black Art" uniquement disponible chez Drakkar. Vient ensuite une deuxième démo-tape au titre évocateur "Juicy Hole" en 2005. Migreich depuis ses débuts tient toutes les parties instrumentales, Vulv ne se verra donc jamais sur scène, et revient en 2007 pour un cocktail de fion, de metal, d’ésotérisme et d’alcool avec "Dirty Fingers...". 5 ans plus tard, Vulv sort "Attouchement(s)".

Discographie :

2004 : "Vaginal Black Art" (Démo)
2005 : "Juicy Hole" (Démo)
2007 : "Dirty Fingers..." (Démo)
2013 : "Attouchement(s)" (MCD)


Les chroniques


"Attouchement(s)"
Note : 13/20

Merde, c'est génial. C'est vraiment très con, comme concept, mais c'est génial. C'est totalement cucu la praline "bite-couille" d'adolescent en mal de gamètes femelles, avec quelques poils et en rut, mais en fait la musique est paradoxalement opposée à ce que pourrait nous faire croire Vulv. Et ça c'est bien. Auvergnat d'origine, Vulv se présente à la base comme un projet de black metal et quand on regarde l'artwork de ce nouveau mini CD, on se dit qu'après trois démos et neuf ans d'existence il faudrait à un moment donné sauter le pas et faire un vrai album, parce que des idées il y en a plein, et on sent que le groupe préfère toujours partir sur la dérision, l'auto-dérision et le "je m'en foutisme" légendaire d'une génération "branle-couille". Et ce genre de délire, existe depuis la nuit des temps, on pourrait prendre pour exemple le premier Gronibard sorti il y a des lustres qui en est un des parfaits représentants français, même si c'est grind.

Hors une fois qu'on a bien noté que Vulv faisait de l'humour avec tout ce qui touche à la cyprine, aux lèvres, au phallus, à la symbolique sexuelle "rigolote" et "gnan-gnan" pour badabeux, aux jeux de mots débiles qui tournent autour de tous les actes sexuels buccaux, et je vous passe les détails... On s'aperçoit que derrière ça, il y a quelque chose d'intéressant et on peu passer à autre chose. Déjà si Vulv en avait vraiment vraiment rien à faire, il aurait juste imprimé son packaging sur papier normal vu que c'est noir et blanc, et non pas sur du papier cartonné car même si ça reste underground, c'est une démarche vers la qualité. Accompagné de plein de guests pour hurler son black metal à la planète, Migreich "géniteur" du projet a fait les choses bien, parce que le son de cette production bien que non-mainstream est plutôt pas mal également, un bon mastering lui aurait enlevé son côté roots et hautement underground certainement... En tous les cas les 35 minutes de ce MCD sont intéressantes à écouter.

Tout d'abord parce que celui-ci se distingue par ses introductions. Bien évidemment que la toute première intro tirée de Une nuit en enfer nous rappelle la grande époque de Tarantino quand ce bon vieux Georges ne buvait pas que du café, mais les autres intros issues de reportages sérieux (bien sûr dans le thème du MCD), tous aussi incongrus les uns que les autres donnent aux morceaux des mises en bouches atypiques, et c'est là que Vulv attire l'attention... Mais il ne faut pas croire que toute la subtilité des chansons résident simplement dans leur introduction. Vulv se dit black metal, sans doute dans son caractère général, parce que les morceaux sont aussi heavy, mais également techno, punk / rock et parfois vraiment très connes ("Toxic"). On fait un petit voyage fantasmagorique dans un univers farfelu et improbable. Mais au fil des écoutes, on se rend compte que lorsqu'il joue, Migreich est malgré tout très sérieux, quoi qu'on en pense. "Brainless Cunts" nous emmène vers l'univers black un peu indus qu'avait Mysticum, tout en s'imprégnant d'un solo final qui date facilement des années fin 80 / début 90 tiré des inspirations Vai ou Malmsteen... "Baubo" sera plutôt death grâce aux vocaux d'abord, même si la pensée générale du morceau surfe toujours sur la vague black metal. On sent que Vulv aime laisser traîner les notes pour poser ses ambiances, des ambiances très noires et dépressives, hypnotiques un peu comme le "Now , Diabolical" de Satyricon, avec le titre "Teenage Sex Offender". Le titre le plus violent et le plus primaire étant "Vaginallah".

C'est marrant de s'apercevoir que Vulv demeure maître de l'éclectisme musical dans l'écriture de ses chansons et qu'en fait à un moment donné il se sert de cette non-orientation musicale, cette envie de ne pas savoir vraiment vers quel horizon il a envie d'aller dans sa musique, à cause sans doute d'une écoute trop large de plusieurs style metal pour donner à l'auditeur plusieurs axes dans une même chanson comme sur "By The Shors Of Thermodon", entre black doomesque et black dépressives qui nous rappellerait un Pensées Nocturnes qui aurait affronté le black mélodique norvégien. Vulv fait un peu le tour de toutes ses inspirations black metal au final, car non encore abordé depuis le début le style de "Jon Benet Ramsey" prend des airs vraiment doom, avec cette sensation de dépression jointe à une rythmique simpliste qui aurait pu être attribuée à Darkthrone époque "Panzerfaust". Et pour terminer, on arrive sur "Toxic", le moment où Vulv veut se la faire à la Motörhead qui se tape un coït musical avec Nena la chanteuse de "99 Luftballons". Et à ce moment-là, le mot "dérision" prend toute sa dimension... Original comme Master's Hammer a pu l'être à son époque, c'est tout de même à découvrir...


Arch Gros Barbare
Décembre 2013




"Dirty Fingers..."
Note : 14/20

"Dirty Finger", album enregistré, mixé, gravé et numéroté à la main par Migreich, n’est pas comme son nom le porte à croire, un plastron de grindcore des plus banals. Cette petite galette de "Vaginal Black Art" (également donné comme titre de la première démo) mélange perversité et pornographie en tous genres (jouissances, confessions, pets vaginaux…). Amateurs de "trou" black metal très crade et des vieux airs de punk pas très fin, vous ne serez pas déçus par cette démo à prendre au 69ème degré. Migreich et ses érotomanes nous proposent alors une intro des plus classes ("Pomp And Circumstance" d'Edward Elgar) pour débuter l’écoute de cet album, qui, inspirés par d’humides sécrétions vaginales, viennent nous parler durant le temps de six morceaux de chattes en colères, de chiennes Ecossaises (certains reconnaîtront une vive reprise musicale de l’album "Tara" d’Absu) et de la domestique du Grand Bouc Corné, avant de se terminer sur un "Outreaux". De plus, de nombreux bonus pour ne pas sécher illico ; Migreich nous reprend "Sorrows Of The Moon" de Celtic Frost, et J’aime Regarder Les Filles" de P. Courtin. Sur la plage CDR-OM, en plus de retrouver des photos du Maître de Cérémonie et de son guest superstar, vous aurez la surprise de découvrir des positions du Kamasoutra, une vidéo à déconseiller aux âmes sensibles, mais aussi les souillures éjaculées de Migreich de par son passé (autrement dit, les démos) ,"Vaginal Black Art" et "Juicy Hole".


Minoushkha
Août 2007


Conclusion
L'interview : Migreich

Le site officiel : www.myspace.com/vulv