Le groupe
Biographie :

Vredehammer est un groupe de black / death metal norvégien formé en 2009 et actuellement composé de : Per Valla (guitare, chant / Allfader, Those Left Behind, Valla, ex-Elite, ex-Amaroc), Stone (basse / Canvas Black) et Kai Speidel (batterie / Totengeflüster, ex-Ihresgleichen, ex-Nordjevel, ex-Unleash The Fallen). Vredehammer sort son premier album, "Vinteroffer", en Avril 2014 chez Indie Recordings, suivi de "Violator" en Mars 2016, et de "Viperous" en Mars 2020.

Discographie :

2010 : "4. September" (EP)
2011 : "Pans skygge" (EP)
2013 : "Mintaka" (EP)
2014 : "Vinteroffer"
2016 : "Violator"
2020 : "Viperous"


Les chroniques


"Viperous"
Note : 16/20

Puisque vous aimez l'originalité, voici un groupe de black / death originaire de Norvège, étonnant, non ? Trève de plaisanteries, Vredehammer sort son troisième album "Viperous" et vu le caractère teigneux de ses deux prédécesseurs, j'imagine que ce nouveau méfait n'a pas vraiment envie de rigoler non plus.

Que les arrangements electro qui débutent "Winds Of Dysphoria" ne vous trompent pas, Vredehammer ne s'est pas mis à la synthwave. De toute façon, les riffs tranchants et le tapis de double qui débarquent au bout de quelques secondes ne laissent planer aucun doute sur la nature de l'engin. Les gros blasts débarquent juste après et le pilonnage en règle commence d'entrée de jeu pour montrer que ces Norvégiens n'ont rien perdu de leur hargne. Nous sommes effectivement en présence d'un black teinté de death pour une mixture bien brutale et sans pitié qui frappe sans détour et défonce tout sur son passage. La froideur du black et le tranchant de ses guitares mélangés à la puissance du death et à sa lourdeur, de quoi briser quelques nuques ! En cinq minutes, Vredehammer a déjà annihilé toute résistance et balancé un barrage d'artillerie sur tout ce qui bouge, voire même sur ce qui ne bouge pas parce qu'on n'est jamais trop prudents. Pour autant, le groupe ne rue pas dans les brancards en permanence et sait parfaitement lever le pied pour pondre des riffs qui pèsent une tonne et des ambiances plus froides et malsaines. "Aggressor" en est un bon exemple avec ses riffs rouleau compresseur et ses tapis de double du début à la fin en mode Bolt Thrower. "Viperous" est clairement belliqueux et guerrier et ces neufs nouveaux morceaux sont autant de chars d'assaut qui vous passent dessus sans ménagement. Vredehammer ne fait pas dans le détail et si certaines sonorités modernes viennent ajouter un peu de piment dans ce black / death, cela n'empêche pas l'album de tout raser sans faire dans le détail.

Quelques arpèges dissonants et malsains à la Mayhem peuvent être entendus vite fait sur "Skinwalker" et plombent une mabiance qui était déjà bien froide, en plus des blasts bien bourrins présents sur quasiment tout le morceau vous obtenez une fois de plus une bonne boucherie. Pour autant, Vredehammer évite le piège du bourrinage intensif sur tout l'album et pose suffisamment de passages lourds casseurs de nuques pour équilibrer le tout et faire de "Viperous" un album extrêmement efficace. Les arrangements electro voire indus dont je parlais tout à l'heure s'entendent à plusieurs reprises et contribuent à installer une ambiance froide et oppressante, quand en plus c'est couplé aux riffs bien death de "In Shadow", l'effet est implacable. L'album est intense et les respirations se font rare tant le groupe occupe constamment l'espace sans jamais relâcher la pression. Quand ce ne sont pas les blasts qui nous submergent, ce sont les riffs qui deviennent surpuissants ou très lourds et les tapis de double qui prennent le relais pour tout passer au napalm. C'est la guerre chez Vredehammer et si les bougres n'ont pas inventé la poudre, ils savent clairement la faire parler. Bon, je dis ça surtout pour placer cette petite formule parce que Vredehammer a une patte reconnaissable et ces petits ajouts electro indus permettent au groupe de se démarquer des milliers d'autres groupes qui mélangent le black et le death. Si le précédent album remettait un peu plus en avant le mid-tempo et les riffs écrasants, "Viperous" reprend les bonnes vieilles habitudes qui consistent à foncer dans le tas.

Un nouvel album qui revient à plus de brutalité sans perdre pour autant sa capacité à nous écraser sous des riffs puissants et lourds. Vredehammer est redevenu plus teigneux et ce nouvel album montre une efficacité redoutable !


Murderworks
Mai 2020




"Violator"
Note : 17/20

Vredehammer est un groupe norvégien de blackened death metal qui a réussi à se faire une petite notoriété depuis leur création il y a de cela 7 ans. Ils sortent à présent leur second album, celui qui en toute logique sera celui de la consécration. Vredehammer et moi, c’est une histoire assez brève. Je me rappelle nettement être tombée sur leur premier album, l’avoir écouté, avoir trouvé ça sympathique et avoir ensuite totalement oublié de suivre le groupe. Je les ai "retrouvés" récemment au Blastfest à Bergen où une chose improbable est arrivée : leur temps de jeu était plus important que l’entiéreté des morceaux qu’ils pouvaient jouer. Situation inédite qui m’avait fait sourire. Je suis donc ravie de pouvoir écouter leurs nouvelles compositions.

L’album s’ouvre donc sur "Light The Fucking Sky" qui ne fait pas dans la fioriture. Le titre en lui-même est assez évocateur : il n’y aura pas de compromis, Vredehammer est là pour tout casser. Et Per Valla semble d’ores et déjà très en forme. C’est donc une véritable claque que l’on se prend, et cela dès le premier morceau. Pour vous donner une comparaison imagée : saisissez vous d’un aspirateur que vous tournerez vers vous, branchez-le et sentez votre visage se faire aspirer avec violence et brutalité. Voilà, c’est Vredehammer. Et le pire, c’est que vous en redemanderez. Je ne suis pourtant pas aussi convaincue par le second titre "Spawn Tyrant". J’ignore ce qui m’a perturbé sur ce morceau, mais j’ai eu du mal à me laisser aller, malgré le travail évident fourni par les musiciens. La batterie est tout simplement dantesque, et la guitare ne laisse aucun moment de répit. Mais mon enthousiasme a fait un retour en force sur "Violator". Ce titre est un pur déferlement d’énergie, et une montée en puissance remarquable. On remarque également l’apparition de claviers dans le fond, ce qui donne un son vraiment très norvégien à l’ensemble, mais Vredehammer n’en abuse pas. Leur apparition reste très occasionnelle ce qui permet de les apprécier à leur juste valeur. Mais ce morceau est une perle, je le maintiens.

Suit "Deadfall" qui se révèle être un titre beaucoup plus incisif. Per Valla assène ses vocaux avec force et devient quasiment un marteau qui a pris forme humaine. Le groupe s’autorise pourtant quelques virages épiques presque atmosphériques qui donnent du relief à la composition. Et vient ensuite le surprenant "Ursus" qui... part davantage vers les contrées lointaines du viking metal et qui, il faut l’avouer, m’a donné foutrement soif. Et je pense qu’on peut reconnaître les bons titres quand tout ce qu’on a envie est de se prendre une bière en écoutant le dit morceau en boucle. Un pari réussi. Malheureusement toujours sans bière à la main, je poursuis avec "Cyclone". Et ici Vredehammer nous fait une démonstration de sa diversité musicale. On assiste à des variations très appréciables, ce qui fait passer le titre par des moments plus soft avant de replonger automatiquement dans la brutalité. Et c’est peut-être là que se traduit la constante évolution du groupe. Après tout, Vredehammer n’en est qu’à son second album et a encore toutes les possibilités et le potentiel de s’élever encore plus haut. Et je m’en réjouis d’avance.L’album se termine sur "Blodhevn" qui joue encore sur le côté épique et majestueux, tout en continuant de marteler avec rage dans nos oreilles.

Et comme je l’avais prédit, cet album est celui qui confirme le statut de Vredehammer. Ce groupe a un potentiel monstrueux. Les musiciens sont talentueux, et Per Valla se donne corps et âme dans son projet. On sent la passion qui les anime, et c’est foutrement jouissif à l’écoute. Bien sûr que Vredehammer se cherche sans doute encore un peu, mais il n’en reste que cet album est véritablement agréable à écouter et donne envie d’en avoir plus. Un groupe à surveiller et qui ne démérite pas du tout. Un plaisir donc.


Velgbortlivet
Avril 2016


Conclusion
Le site officiel : www.vredehammer.no