Le groupe
Biographie :

Voodoo Gods est un supergroupe américain créé en 2001 en Floride sous le nom de Shrunken Head. En 2006, les membres fondateurs (Alex Voodoo (batterie) et Seth Van de Loo (chant)), sont rejoints par Hiro (Dies Irae, Sceptic, Decapitated) à la guitare et Nergal (Behemoth) au chant. Suivront d'autres pointures du death pour gonfler les rangs de cette "superformation", et un premier EP verra le jour en 2008. En 2014, Nergal quitte le groupe pour être remplacé par George "Corpsegrinder" Fisher (Cannibal Corpse), à cause de son emploi du temps surchargé avec Behemoth. L'album "Anticipation For Blood Leveled In Darkness" sort en Juillet 2014 chez Saturnal Records. "The Divinity Of Blood" sort en Mai 2020 chez Reaper Entertainment.

Discographie :

2008 : "Shrunken Head" (EP)
2014 : "Anticipation For Blood Leveled In Darkness"
2020 : "The Divinity Of Blood"


Les chroniques


"The Divinity Of Blood"
Note : 17/20

Lorsque l’on parle de supergroupes, Voodoo Gods n’est pas celui qui vient en premier à l’esprit. Et pourtant ! Créé en tant que Shrunken Head par Alex Voodoo (batterie), le groupe réunit du beau monde ! Seth van de Loo (chant, ex-Centurian, ex-Severe Torture), Jacek Hiro (guitare, Sceptic, ex-Dies Irae, ex-Virgin Snatch), Jean Baudin (basse, Jean Baudin, Nuclear Rabbit), George “Corpsegrinder” Fisher (chant, Cannibal Corpse, Paths Of Possession, Serpentine Dominion, ex-Monstrosity) et Victor Smolski (guitare, Almanac, ex-Rage, ex-Lingua Mortis Orchestra) complètent le groupe. Un premier EP en 2008 avec Nergal (chant, Behemoth , Me And That Man), David Shankle (guitare, David Shankle Group, ex-Manowar) et Mike Browning (chant / percussions, Nocturnus AD, ex-Nocturnus, ex-Morbid Angel, ex-Acheron), puis un premier album sort alors que les trois musiciens quittent le groupe, laissant place au line-up actuel, qui sort aujourd’hui son deuxième album. Intitulé "The Divinity Of Blood", il reste dans un death / thrash et on l’écoute maintenant, grâce au mix d’Andy LaRocque (King Diamond) !

Premier morceau, "Rise Of The Antichrist" combine la puissance du death metal avec des influences thrash voire même prog par certains moments, mettant tour à tour en avant les vocalistes ou les musiciens. Côté ambiance, on perçoit également des éléments presque ritualistiques entre deux tranches de violence. "From Necromancy To Paraphilia" confirme cette tendance à mêler les styles et à exploiter la puissance vocale en alternant les chanteurs tout en offrant une base rythmique solide sous tous les aspects. Quelques passages harmoniques sont également de la partie, mais le son reste direct, même dans ce long lead qui alterne les sonorités des guitares. On passe à "Menace To God", un titre qui joue sur les accélérations et le tremolo picking pour un aspect à la fois old school mais aussi martial entrecoupé de sonorités plus douces. L’introduction de "Serenade Of Hate" est plus douce et compte sur un son de basse planant, rejoint par des guitares. Mais ne vous y trompez pas puisque des riffs massifs reprendront le dessus après cette petite pause, pour du pur death metal. A nouveau un titre à plusieurs ambiances, puisque "Forever !" commence par un thrash / death assez mélodique, le titre est coupé en deux par une partie instrumentale aux sonorités épiques. Les hurlements reviennent, puis nous laissent avec ce final qui mène à "Isa". A nouveau c’est une rythmique martiale qui frappe, et il y a fort à parier que ces riffs entraînants vont vous faire remuer la nuque ! On passe d’une rythmique lourde à des saccades, des sonorités old school… Le titres est riche pioche allègrement dans un thrash énergique pour séduire.

On repart dans les harmoniques mélodieuses pour introduire "The Ritual Of Thorn", un morceau qui flirte avec le death mélodique et le black metal pour un titre intéressant et qui met également en avant des passages qui collent aux thématiques du groupe, à savoir la spiritualité et le culte vaudou. On reste dans cette maîtrise des instruments pour "The Absolute Necessity To Kill", un titre qui alternera passages techniques aux influences prog et death metal bien lourd. Car c’est aussi cette alternance qui fait le charme du groupe, une dualité d’aspects musicaux très intéressante et prenante. Le constat est le même pour "The Divinity Of Blood", le titre éponyme, puisque l’introduction sera interrompue par des riffs massifs et après s’être fait littéralement matraquer par le groupe, le duo basse / batterie nous guidera avec un son ethnique et éthéré vers la partie finale, qui nous assomme à nouveau. Dernier morceau, c’est la bien connue "Before The Dawn" du groupe suédois Necrophobic que la formation a choisi de revisiter. Et si l’esprit originel de cette malsaine composition a été conservé, le groupe ajoute sa touche par dessus, donnant un autre aspect aux harmoniques planantes. Une deuxième version de "The Ritual Of Thorn" clôt cet album. Cette version ne change évidemment pas le morceau du tout au tout, mais elle apporte une minute de violence et de maîtrise, permettant au groupe de développer un peu plus leur univers si particulier.

Il a fallu six années aux musiciens pour composer et parfaite "The Divinity Of Blood". Et le moins que l’on puisse dire, c’est que Voodoo Gods n’y a pas été de main morte ! En effet, chaque musicien est un véritable tueur dans sa catégorie, mais la diversité de leurs univers respectifs fait également la force de ce groupe, ajoutant quelques touches à un style marqué. Même s’il est improbable de penser voir le groupe sur scène un jour, ce projet reste excellent.


Matthieu
Mai 2020




"Anticipation For Blood Leveled In Darkness"
Note : 18/20

Attention les oreilles ! Je tiens là l'album d'une sorte de supergroupe de death metal, avec entre autres dans ses rangs George "Corpsegrinder" Fisher de Cannibal Corpse et David Shankle de Manowar… Pas de surprise, lors de l'écoute, de découvrir du lourd, du très lourd, mais somme toute relativement thrash plus que death.

Compte tenu du pédigrée des protagonistes, on pourrait s'attendre à une énième démonstration technique de leur savoir-faire, et à ma grande surprise, ce n'est pas le cas. Comme ils aiment à le dire, ils sont là pour délivrer une musique directe et sans fioriture, et je dois avouer qu'ils le font à merveille. Chacun amène sa touche personnelle à ces compos modernes et variées pour un résultat bluffant. Tout est hyper carré comme on peut s'y attendre à un tel niveau, mais en étant varié. J'ai même retrouvé un côté NWOBHM dans les solos de "The Termination Of Gods". Tout au long de l'album, les riffs sont plus que bien amenés, tous superbement joués, le tout accompagné du brio de Voodoo à la batterie et le grain de folie de Jean Baudin et sa basse 9 cordes. Le seul bémol de l'album est au niveau du chant. Seth Van de Loo est tout simplement en retrait par rapport à Corpsegrinder. A tel point qu'on l'oublie, et j'en suis même arrivé à me demander ce qu'il fait dans le line-up.

Mais hormis cela, je n'ai plus de superlatif pour qualifier ce supergroupe et l'excellent album qu'il vient de délivrer. J'ai été très surpris par le côté thrash alors que je m'attendais à du death pur et dur, mais je me suis laissé emmener dans les compos modernes et équilibrées, pour mon plus grand plaisir.


Nicko
Août 2014


Conclusion
Le site officiel : www.voodoogods.net