"Acheron"
Note : 18/20
Virgil revient frapper avec son deuxième album. Après avoir proposé un premier EP en
2017, suivi d’un album en 2020, le groupe composé de Marius Vantomme (chant), Julien
Baquero (guitare), Charles Konieczna (basse), Thomas Fontaine (guitare) et David
Blanquart (batterie) signent avec Source Atone Records pour annoncer la sortie
d’"Acheron".
Le groupe attaque avec "Acheron", une courte introduction éponyme qui dévoile des tonalités
mystérieuses avant de laisser "Black Feathers" nous écraser avec un mélange pesant de
black metal, deathcore et post-metal. L’agressivité pure infusée aux sonorités épiques et
dissonants colle parfaitement aux hurlements déchaînés qui alimentent l’ambiance
apocalyptique avant qu’"Eternity" ne prenne la suite avec un son lancinant qui reste toujours
aussi lourd. On retrouvera des patterns accrocheurs efficaces qui nous feront remuer le
crâne, puis les leads perçants se joignent au son brumeux avant que la rythmique ne nous
mène à "Cocyte" et ses riffs saccadés martiaux. Le son accélère d’un coup, laissant les
influences les plus agressives et la double pédale se mêler aux hurlements avant de freiner
à nouveau, rythmant le titre avec une énergie infernale tout comme sur "Nil" et ses riffs
glaciaux effrénés, qui laisseront parfois des passages plus doux nous apaiser avant de nous
clouer à nouveau au sol. L’album continue avec "Immaculate" et ses sonorités dérangeantes
qui se muent peu à peu en riffs accrocheurs et énergiques tout en conservant une
dimension assez éthérée avant que "Charon" ne vienne nous offrir un court moment de répit
avec une douce mélodie.
La fureur refera surface avec "Hunt", une composition extrêmement
agressive qui couple la dissonance à des patterns sauvages, créant un contraste accrocheur
et varié avant que "Martyr" ne vienne nous ensevelir sous sa chape de noirceur dissonante et
étouffante. Les riffs nous font suffoquer jusqu’à ce qu’ils ne s’éteignent soudainement pour
laisser place à "Mother", une composition plus agressive qui sait tirer profit des influences
black metal et des orchestrations pour dévoiler des sonorités plus majestueuses. La
mélancolie s’invitera dans la partie finale avant que "Soreness" ne prenne la suite pour
écraser avec une recette très agressive aux multiples influences, mais le titre est assez
court, et la tornade nous conduira rapidement à "Ignis", la dernière composition, qui exploite
ses racines assez old school pour déployer ses mélodies aériennes et sa rythmique
saccadée ravageuse jusqu’au dernier moment, non sans nous envoûter avec des
harmoniques cinglantes.
Le son apocalyptique de Virgil nous cloue au sol en un instant, éradiquant tout sur son
passage avec un mélange de black metal et de deathcore infusé de diverses influences
pour faire d’"Acheron" un album hautement contrasté mais indispensable.
"Divina Infernum"
Note : 18/20
Je me souviens encore de ma chronique du premier EP de Virgil, sorti il y a à peine deux ans. Déjà à l’époque, j’avais été frappé par une certaine maturité que bien des formations mettent des années à obtenir. La suite logique, c’était donc ce premier album, qui sort au moment où on l’attendait, et qui réussit à faire encore mieux que leur première galette. Plus propre, plus travaillé, plus complet, "Divina Infernum" résonne comme on a envie de l’entendre résonner : fort, très fort.
Ici aussi, on a droit à une intro qui s’éternise un peu, mais ici aussi, la suite va rapidement nous convaincre. Deuxième morceau, "Nameless", très black metal, sombre comme c’est pas permis (Behemoth me vient encore une fois rapidement à l’esprit devant tant de sonorités malsaines). Je trouve d’ailleurs l’ensemble de l’album beaucoup plus orienté black metal que leur EP, grâce (et non pas "à cause de"…) à une instru' souvent rapide, en général plus aigue que grave, même si les gros riffs ne manquent pas ("Sanctuary", beaucoup plus death, proche des vieux albums de Kataklysm). Ce qui ressort de plus death, c’est finalement la voix, souvent growlée, plus rarement hurlée. La musique de Virgil pourrait presque parfois tendre vers du Belphegor, tant ce qui entoure le chant demeure dark ("To My Reign").
On trouve finalement peu de choses à reprocher à nos amis nordistes. Ils ont produit la même chose que par le passé, mais en mieux. L’album est assez long, et c’est tant mieux, malgré quelques pistes qui sonnent plus comme des interludes ("The Father"). On retiendra finalement une parfaite maîtrise, un bon équilibre entre death et black, ce qui plaira à beaucoup de fans de The Black Dahlia Murder, entre autres.
"Initium"
Note : 16/20
Virgil (hommage au guide de Dante vers les Enfers) est un tout jeune groupe formé en 2016 dans le Nord. À peine un an d’existence et voici déjà un premier EP quatre titres qui suffit à nous faire découvrir et apprécier l’ambiance sombre et violente dans laquelle évolue le groupe.
Produisant un death puissant, mélodique, qui tend souvent vers le black métal, Virgil rappelle de nombreuses excellentes références, à commencer par Behemoth, mais aussi Whitechapel et Black Dahlia Murder. D’ailleurs, ce premier EP semble tellement abouti qu’on a vraiment l’impression d’écouter des pros, ça sonne assez net et ça fait penser à bien d’autres groupes encore (Cannibal Corpse, Kataklysm, Fleshgod Apocalypse, Origin etc…). Les chansons ne basculent pourtant pas dans un côté trop technique et misent plutôt sur un côté bourrin ultra jouissif, à l’image de cette voix magnifique, capable de growler à fond puis de pousser des hurlements bien plus torturés et cassants.
Même si l’intro s’éternise un peu trop à mon goût, les choses sérieuses commencent dès le deuxième morceau, "Plague", sans doute le meilleur. Les riffs tendent plus vers le black metal ici (Marduk, 1349) mais la voix est plus proche de celle d’un Six Feet Under ou d’un Nile, avec quelques notes à la Benighted (quand le chant tend vers les aigus). "Fall From Grace" est plus pesante, plus proche d’un death assez classique j’ai envie de dire. Ce troisième titre est peut-être un peu plus linéaire que les autres mais on ne s’en lasse pas pour autant. Le dernier paraît plus original, n’hésite pas à ralentir un peu avant de repartir de plus belle, toujours pour mieux nous griller la cervelle.
Finalement, cet EP se termine trop vite malheureusement ; mais produire cela en à peine une année d’existence, je dis chapeau !
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